Fraîchement signé sur Klonosphere (que l'on ne fera pas l'affront de présenter) pour son deuxième album, SCARRED nous vient tout droit du Luxembourg. Officiant depuis une bonne dizaine d'années dans le Metal, le groupe a commencé par jouer du Thrash sous le nom de REQUIEM puis a bifurqué vers un Death moderne entraînant ainsi un changement de patronyme. Après un EP et un premier album autoproduit les ayant entraîné sur les scènes du Wacken Open Air et du Metalcamp (ce qui n'est quand même pas rien), les revoici, gonflés à bloc, avec "Gaïa/Medea" sous le bras, un concept album expliqué en long, en large et en travers juste ICI.

En dix titres pour une heure de musique, SCARRED entraîne l'auditeur dans son Death Metal moderne et hybride où l'on retrouvera facilement quelles sont les influences du groupe. Mais au lieu de se contenter de n'être qu'un simple clone et ainsi appliquer une recette déjà bien connue, les luxembourgeois ont eu la bonne idée (le talent et la maîtrise instrumentale aidant) de créer leur style en y faisant côtoyer la lourdeur rythmique et les ambiances d'un GOJIRA avec des structures à la NEVERMORE (Attila Vörös, guitariste live du défunt groupe américain en 2010/2011, pose même un solo
fabuleux et dantesque sur "The Knot") en saupoudrant le tout de plans issus du SOILWORK des dernières années.

Comme tout bon concept album, l'album demandera de nombreuses écoutes, la musique n'étant pas des plus faciles à assimiler de suite. En effet, entre les breaks, les riffs qui se développent au sein d'une structure assez progressive (les titres ont une durée qui varie de 5 à 12 minutes), et les plans tantôt brutaux tantôt mélodiques, l'auditeur aura l'impression de ne pas toujours avoir affaire au même groupe ("Psychogenesis" est quand même assez éloigné du boulet de canon aux petits relents de MACHINE HEAD qu'est "Empire of Dirt", le très GOJIRA "Idiosyncrasy" bien différent du tubesque "Cinder" ou du Metalcore de "Low").

A tout celà s'ajoutent d'autres atouts, et pas des moindres...
Le son moderne, puissant, percutant et dynamique concocté par François Dediste (Ear We Go Studio) et mixé puis masterisé par Jochem Jacobs (ex-TEXTURES). L'artwork, tout en finesse et autres détails, signé par Drazen Medakovic et qui par son excellent travail permet d'apporter une profondeur supplémentaire au concept initié par SCARRED.
Et enfin, les musiciens eux-mêmes qui s'en donnent à coeur joie : Sacha growle à s'en faire péter les cordes vocales et se permet des jolies petites expérimentations comme le chant doublé sur "Mosaic" par exemple, l'assise rythmique de Jeff (basse) et Laurent (batterie) qui ne sait plus où donner de la baguette tel un Mario Duplantier des grands jours et puis le jeu de Diogo et Bertrand qui, aux guitares, s'en donnent à coeur à joie et sont clairement à la fête tout au long de l'album entre grosses rythmiques bien Death et chorus planants (l'entame de "Psychogenesis" ou de "The Knot").
Tout le groupe aura d'ailleurs l'occasion de s'éclater sur "Medea" (12 minutes au compteur tout de même).

Avec cette sortie, le travail fourni par le groupe du Grand Duché se doit d'être remarqué et signalé. Néanmoins, pour la suite, un peu plus de concision ne ferait pas de mal car l'écoute intégrale de l'album ne peut pas se faire dans n'importe quelles conditions et puis, la digestion d'influences parfois trop marquées (on pense très souvent au groupe bayonnais) se devra d'être obligatoire afin de continuer à proposer un Metal polyvalent mais qui sait rester personnel.
Du bien beau travail les gars, bravo !


Rédigé par : Youpimatin | 16.5/20 | Nb de lectures : 13817