Avec l'hiver, chaque mois a son lot de cieux sombres, de paysages tourmentés et de types encore plus sombres et tourmentés. Si aujourd'hui, être branché signifie faire du viking/folk/battle, le female voice a toujours le vent en poupe, comme le confirme les succès toujours croissants des festivals réunissant des groupes centrés sur leur vocalistes. Même si j'apprécie sans honte le genre, je vois moi-même le raccourci facile pour faire du metal estampillé gothique. Comme si une distorsion et une copine suffisaient à monter un groupe.
Je m'arrêterai là, pour éviter d'une fois de plus sortir le même discours, mais je n'en pense pas moins, surtout à l'écoute de ce "Letters from the Darkness", dont le nom laisse déjà présager un grand moment.

Le quintet italien joue donc le metal female-voice le plus évident possible : des guitares syncopées aux riffs simplistes, une basse au chou, un batteur ultra-carré et surtout la paire romantique: la Belle et la Bête. On est ici dans un genre proche du plus bas niveau de SIRENIA, EVENFALL et autres groupes de seconde zone, dans un genre déjà plus que saturés et en recherche de vrais nouveaux talents.

Après une écoute rapide de leur production plus ancienne, pas grand-chose n'a changé chez SCARECROWN. C'est donc avec un chant hard core à deux sous, guidant des compos au ras des pâquerettes que l'ambiance du groupe se crée. Si on peut dire.
Les morceaux sentent tous la même chose : le déjà-vu. A l'image d'un cover-album, on pourrait presque deviner à quel autre groupe chaque plan a été pompé. Punchy, certes, mais sonnant comme la caricature de core (déjà que ce n'est pas personnellement ma tasse de thé) la plus prévisible et désagréable, on retombe toujours sur la même chose.
Bon, comme tous les groupes du genre, c'est la voix qui est censée tout faire, paraît-il. Je ne reviendrai pas sur la voix masculine – quoique les « FUCK YOU ALL » pendant les passages « romantiques » fallait oser – c'est donc maintenant qu'on s'attaque à madame...
Sans tomber dans le lamentable, le chant est assez insipide, ou juste très peu convaincant. Les lignes sont, là encore, convenues au possible. Seule surprise ? L'utilisation occasionnelle d'effets, mais on frôle parfois l'impression de larsen...

Vraiment, ce n'est pas là le plus mauvais album du monde, mais diantre c'est foutrement sans intérêt! SCARECROWN signe ici une flopée de pistes sans saveur, sans surprise, sans vraiment de raison d'être.

Le ciel est déjà bien couvert...


Rédigé par : Aneria | 08/20 | Nb de lectures : 10476