Une fois encore, j’ai eu une bonne petite frousse à la réception de cette galette. Le nom, l’artwork, l’origine me menait sur la piste de cette magnifique musique si chère à mon grandissime maître Jedi de la sandale et du slip en peau de bêtes, j’ai nommé Prince de Lu. Hop ! On sort sa hache en mousse et on se fait violence pour subir ces palmuteries pouêt-pouêt teutonnes ! Et puis en fait non, j’étais à deux doigts de la déception. Finalement nos Allemands ne se sont pas inscrits au club Vikings et saucisses de Francfort mais au plutôt au club Black/Feux de bois et Prog ! Effectivement, j’avais omis qu’une vague de Black Prog déferle sur l’Allemagne.

Il s’agit donc du premier album d’une bande de Teutons qui étaient déjà vaguement connus puisque le chanteur avait sorti un LP solo en 2009 mais sous la bannière de Waldgeflüster (une rumeur dit que certains auraient réussi à le prononcer !). Solo, sauf pour le live où ses potes viennent lui donner un petit coup de main.

On a le droit à quoi alors ? Eh bien, on a le droit à des titres du type équipements domestiques ; c’est à dire à tiroirs et à rallonges. Chaque titre est une succession de plans aussi divers que du Black épique tout en trémolos, des breaks de gros riffs Rock’n’Roll, des soli planants et Prog, des breaks acoustiques, de la mélancolie à base d’arpèges (et non d’asperges !), des passages dansants, des moments plus légers quasiment Pop, des bizarreries Jazz Fusion, du growl, du criard et de la voix claire… Ouf ! Un bon gros pain surprise où tout le monde trouvera son bonheur. A priori, j’aime bien ce genre que l’on peut rapprocher de leurs compatriotes de Klabautamann.

Malheureusement, il y a une grosse arrête dans la Knacki ! Il s’avère que j’ai eu la l’impression d’écouter une longue juxtaposition de mouvements sans véritablement de liens entre eux. Ca s’empile sans discontinuer et je me retrouve un peu perdu au milieu de cet enchevêtrement sans savoir si on était encore dans le deuxième morceau ou non ! La vague intuition que nos Germains se sont contentés d’enchaîner les riffs sans avoir une vériatble vision d’ensemble. Il y a quand même le quatrième titre qui s’éparpille moins puisqu’ils nous font un morceau orienté Folk avec grattes acoustiques de rigueur à la manière des combos de chez Prophecy. Il est juste dommage que ce morceau se traîne un peu.

D’autre part, les gros riffs typés Rock manquent singulièrement d’inspiration et surtout de groove. A l’arrivée, il y a un côté hors-sujet dans ces passages heureusement rares. Allez, histoire de finir de faire mon pas content, il semble que l’objectif de nos gars est de tout simplement de devenir les Opeth du Black. L’influence et vraiment frappante dès que nos lascars nous jouent la machine à remonter dans le temps avec leurs breaks Prog avec ce côté Classic Rock blindé de soli, de voix claires et de guitares acoustiques. Le plus ennuyeux est que tous ces passages sonnent vraiment comme du Opeth, on retrouve vraiment le même type de lignes mélodiques et d’harmonies.

Dommage car on se laisse facilement et assez souvent attraper par d’excellents mouvements pleins de fougue surtout que tout ce beau monde assure bien avec leurs instruments. On se délecte d’une belle ligne de basse ou d’un blast épique ou d’ornements de guitares. Oui, vraiment dommage que l’œuvre ait cette apparence foutraque de collage manquant singulièrement de fluidité et surtout d’unité.

Un premier album comprenant des défauts mais qui laisse entrevoir un sérieux potentiel pour le futur.


Rédigé par : Dark Rabbit | 11,5/20 | Nb de lectures : 12944