SCALD – Vermiculatus (Code 666/Season of Mist) - 12/10/2006 @ 09h40
Pas plus tard que dans la chronique du dernier COMITY, j’évoquais rapidement une forme d’intellectualisation de la musique qui allait crescendo depuis quelques temps déjà. Voilà que le hasard a voulu me mettre dans les mains cet album des Irlandais de SCALD dont le label annonce la couleur dans la bio en présentant ce deuxième disque de leur carrière comme étant le plus expérimental et anti-commercial à ce jour. Des propos un rien racoleur mais qui en disent quand même long sur ce qu’on va probablement devoir subir.

Ignorant tout du groupe en question, je me penchais sur leur carrière et apprenait que le combos avait vu le jour en 1993 en Irlande du Nord et qu’il avait déjà à son actif quatre démos et un album ce qui n’est pas un bien grand palmarès pour une carrière de plus de treize ans. Un rapide échauffement des conduits auditifs et me voilà parti pour « Vermiculatus » l’anti-commercial.

Effectivement, le moins qu’on puisse dire, c’est que SCALD a volontairement choisi d’enregistrer un album pas facilement appréhensible par le quidam lambda. Premier point important de « Vermiculatus », le disque ne contient qu’une seule et unique plage de plus de 47 minutes. Second point : l’album est entièrement instrumental. Troisième point, SCALD a composé exclusivement ce disque de thèmes uniques qui ne se répètent à aucun moment. Quatrième point « Vermiculatus » est un concept album (sans textes, oui, oui!) dont le thème principal réside dans les vers métaphysique de l’esprit (gné ?)
Et enfin cinquième point, le trio irish se décrit lui-même comme étant une formation de « Progressive sludge grinding doom ». Alors oui, compte tenu de tous ces éléments, vous vous doutez bien que « Vermiculatus » fait partie de ces disques dont on ne sait pas trop par quel bout les prendre lorsqu’il s’agit d’en parler dans un article (message personnel « merci Greg !»).

En fait, de plage unique, l’unique titre de « Vermiculatus » se compose de deux parties bien distinctes. Dans la première moitié, SCALD pose les fondations d’un sludge metal alternant passages ambiants et riffs lourdement assenés. Dans un premier temps, on a le sentiment d’écouter un genre d’easy listening métal digne d’une salle d’attente de dentiste et puis très progressivement et nonchalamment, SCALD nous entraîne sur un terrain de plus en plus sombre. Peu à peu une sorte de tension, principalement échafaudée par le côté volontairement abstrait de la composition, s’installe. Bien vite les ambiances sont plus lourdes et le paysage bucolique du début se transforme en immonde marais glauque et inquiétant. L’absence de chant ne fait que renforcer ce déplaisant sentiment de désarroi qui prend forme. Il faut bien l’admettre, sous sa forme rigoureusement indigeste, sans repère, SCALD réussit à nous entraîner dans une sorte de miasme musical abscons qui fout carrément les boules. Le genre de truc qui rendrait maniaco-dépressif un télétubbie, c’est vous dire.

En ce qui concerne la seconde partie de « Vermiculatus », le trio reprend l’idée de la première moitié qu’il décline en exercice de style encore plus avant-gardiste en se contentant de jouer sur une seule corde, de nous balancer tout un tas de bruitages électroniques dont la portée m’échappe totalement et de triturer tous les boutons qu’ils avaient sous la main pendant leur passage en studio.

Ce disque comporte également une piste multimédia composée d’un film d’animation noir et blanc visuellement stroboscopique qui décline le concept des vers métaphysiques en un série de scènes incohérentes accompagnées de bruitages qui m’ont fait croire, dans un premier temps, à une défaillance de mon PC.

En voulant pousser dans ses derniers retranchements une œuvre pseudo-artistico-intellectuelle, SCALD réussit seulement à rendre la fin de ce disque pénible et fortement rébarbative. Tout cela me laisse à penser que je ne n’ai visiblement pas la fibre intellectuelle suffisamment développée pour appréhender dans sa plénitude cette galette résolument atypique. Une chose est néanmoins certaine, les écoutes successives de « Vermiculatus » m’ayant foutu le moral dans les chaussettes, il me faudra probablement toute une journée du best of d’Henry Des dans ma platine pour me sentir mieux.

Par curiosité, j’ai poussé le vice jusqu’à aller écouter des extraits des précédents enregistrements mais il n’y a que peu ou pas de similitude entre ce disque et certains trucs excellents que j’ai pu découvrir dans des démos.
En particulier « Born with Teeth » qui est entièrement disponible en téléchargement sur leur second site (en fait ils ont trois sites en tout et pour tout.

Mais pour revenir à nos moutons, « Vermiculatus » est un disque plus désagréable que captivant. Comment voulez-vous que je note un truc pareil ?

http://www.scald.me.uk/ - 313 visite(s)

Plusieurs samples à cette adresse - 392 téléchargements


Rédigé par : Tonton | J'en sais rien, démerdez-vous !/ | Nb de lectures : 12586




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Commentaire
getz
Membre enregistré
Posté le: 12/10/2006 à 10h08 - (34147)
Allez plutot voir sur myspace pour écouter, parce que personnellement j'ai pas compris grand chose au site:
http://www.myspace.com/scald
Et tonton, a l'ecoute des extraits, je comprends pourquoi t'arrives pas à noter ce......truc.

Earendil
Membre enregistré
Posté le: 12/10/2006 à 11h02 - (34148)
Effectivement, c'est assez spécial.
Deppresifs s'abstenir.

Mais sinon, a l'écoute des extraits, j'aime assez ce coté sombre.
Par contre a voir si sur la durée c'est ecoutable

Bob
Invité
Posté le: 12/10/2006 à 15h17 - (34154)
Ce qui est chiant c'est la plage unique. ans ce genre de truc, il y a forcément des passages que tu aimerais zapper.

Ca m'avait fait ça avec un album de fantomas. Trop chiant!

jvice
Membre enregistré
Posté le: 12/10/2006 à 16h50 - (34157)
Oulala, c'est des fous eux

nok
Invité
Posté le: 12/10/2006 à 16h54 - (34158)
Oula !

Ca me rappel quand j'ai passé le bac option musique et que je suis tombé sur de la musique electro-accoustique.... putain comment des gens peuvent aimer ça??? ya aucune structure... rien... et comble du truc, c'est qu'on sent clairement qu'ils se sont donné du mal pour arriver à ce "résultat"...

Moi je dit que ça rejoint l'art moderne, c'est à dire tortiller du cul pour chier droit, ou se le poignarder avec des saucisses...

nok
Invité
Posté le: 12/10/2006 à 16h56 - (34159)
pis Tonton t'a raison, remet toi à Henri Death-metal, c'est bien plus palpitant :p

langoustator
Membre enregistré
Posté le: 12/10/2006 à 21h11 - (34169)
J'avoue que je ne l'ai pas écouté 6000 fois, mais j'ai de plus en plus rarement le temps de me poser 45 minutes avec un casque (très important ici) sur mon canapé pour écouter une galette.
C'est intriguant au départ, assez glauque, et bizarrement, j'aime bien la partie ambiant, mais il est clair que ça ne s'adresse pas au public habituel de Scald. Perso, ce qui m'irritait dans leurs précédentes réalisations, c'était la voix. ;)



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