Je sais bien que cette chronique du deuxième album de SAYYADINA arrive tardivement dans les colonnes de VS alors que « Mourning the Unknown » est sorti l’été dernier mais j’avais promis de toucher deux mots de cette petite merveille. Mon statut de chroniqueur de VS me permettant une quasi totale omnipotence, je ferais donc violence à votre désir de ponctualité en abordant cette galette avec quelques 6 mois de retard.

C’est au hasard d’un concert furieux dont mon vieux corps porte encore les stigmates (hein ? quoi ? qu’est-ce que vous dites ?) que j’ai découvert SAYYADINA voilà deux ans ; un concert marquant sur un petit bateau parisien miraculeusement indemne après avoir été torpillé de la sorte. Entre nous soit dit, si la péniche alternat n’a pas coulé ce soir-là, elle aurait pourtant eu toute les raisons de le faire.
Deux ans plus tard, et aussi bizarre que cela puisse paraître, la notoriété de SAYYADINA reste relativement confidentielle mais cela s’explique sans doute par le choix d’un label américain purement « do it yourself » ne disposant pas de réseaux de distribution que le groupe mériterait largement. Pourtant ce léger travers n’a pas l’air de perturber le trio visiblement motivé par son unique ferveur et bien éloigné de toute pensé bassement mercantile.

Avant de parler à proprement dit de ce deuxième disque, il vous faut savoir que cette formation suédoise abrite une paire de fameux zicos en les personnes de Jon Lindqvist (ex-bassiste de NASUM reconverti à la guitare, VICTIMS) et Andreas Eriksson (désormais bassiste de GENERAL SURGERY) adjoint d’un batteur-chanteur, Ove Wiksten et régulièrement renforcer pour les tournées par Adde Mitroulis (JIGSORE TERROR, GENERAL SURGERY, BIRDFLESH). En d’autres termes, derrière SAYYADINA se cache du lourd mais surtout du furieux, du frénétique réuni dans l’unique but de jouer une musique dans la lignée des TERRORIZER, BRUTAL TRUTH et consort.

Et c’est exactement ce qu’ils font encore ce coup-ci sur « Mourning the Unknown » qu’on pourrait résumer de la sorte : 21 titres crachés à la face en moins d’une demi-heure. Autant vous dire que ça ne traîne pas et que ça tabasse velu.
Blasts assez intelligents pour ne pas être systématiques, riffs simplistes et facilement mémorisables, adjoint d’un panel de braillements aboyés avec conviction, SAYYADINA nous revient avec un album survolté mariant une fois encore grind old school et relents punks/hardcore. L’adrénaline coule à flot, les fions sont sèchement bottés et on en redemande encore et encore. Il me paraît superflu de m’étendre sur les vertus grind pur et dur d’un tel disque qui mérite plébiscite à juste titre.

Certes, pour le dénicher, il vous faudra probablement ramer un peu et fouiner dans diverses VPC adepte du grind (Bones Brigade ?) Un disque de SAYYADINA, ça se mérite mon bon Monsieur. Sachez tout de même que leur label, Sound Pollution, visiblement peu soucieux de faire des marges spectaculaires sur ses productions propose cette galette à 9$ dans son catalogue (une pub ? où ça ?).


Rédigé par : Tonton | 17/20 | Nb de lectures : 11306