Un nouvel album de Saxon, c'est un peu comme un nouveau Motörhead. On sait qu'au pire on aura « simplement » un bon album et au mieux un des meilleurs albums de l'année. Mais on sait surtout qu'on aura dans la foulée une nouvelle tournée de nos infatiguables vétérans anglais (qui n'ont pas spécialement l'habitude d'être avares en ce domaine), et c'est peut-être ça le plus important. Toujours est-il que, cette fois, Saxon a tapé très fort et très juste en nous livrant un excellent “Inner Sanctum”, assez nettement supérieur à son prédécesseur “Lionheart” qui était déjà, en soi, un sacré bon album.
“Lionheart” était un skeud plus qu'honnête mais il faut bien reconnaître tout de même qu'il n'a pas super bien vieilli et si ce dernier était surtout porté -à bout de bras- par deux-trois compos réellement top (Witchfinder General, Lionheart, Beyond The Grave), il se dégagait de l'ensemble une certainement impression de linéarité qui est complètement absente du nouvel opus. Cette fois, on a un album qui ne comprend quasiment que des tubes et qui marque surtout le grand retour du Saxon rock'n'roll qu'on aime tant. Fini le heavy pur et dur (et légèrement bas du front), Saxon revient à ce qu'il fait de mieux, c'est à dire un heavy metal de biker teinté de rock'n'roll et porté par des riffs tous plus catchy les uns que les autres.
Il faut dire à cet égard que, d'une manière générale, cet album repose beaucoup sur les riffs et que ceux-ci soient entêtants au possible (celui de Need For Speed vous explose le crane aussi rapidement et sûrement que celui de The Power And The Glory) ou délicieusement lancinants (celui d'Attila The Hun n'est pas sans rappeler le riff du mythique Killing Machine du Priest), ils sont toujours terriblement efficaces.
La production est toujours signée Charlie Bauerfeind qui est cette fois mieux arrivé à capter l'essence de Saxon (à moins qu'il ne se soit tout simplement adapté à l'évolution des compos). Celle de « Lionheart » était beaucoup trop dense (bien plus même que sur « Metalhead »), trop typée heavy metal et si l'on ajoute à cette prod plus fine et aérée le fait que cet album voit le retour de Nigel Glockler derrière les fûts (remplaçant ainsi Jörg Michael dont le jeu, au groove et au feeling discutables, ne correspondait pas vraiment au style « Saxon »), on devine aisément que cet album sera plus que chaleureusement accueilli par les fans.
Voilà donc un album varié qui contient des passages bien rapides (Need For Speed), d'autres plus épiques (Attila The Hun) mais surtout une énorme dose de rock'n'roll des familles (I've Got To Rock To Stay Alive donnerait presque des complexes à AC/DC) sans pour autant négliger la facette la plus mélodique du groupe (Red Star Falling qui commence comme une sorte de power ballade assez quelconque mais qui gagne en intensité progressivement et se termine en apothéose avec un Biff particulièrement habité après une envolée guitaristique de tout premier ordre). Au niveau des lyrics, il n'y a pas forcément de quoi crier venez voir même si quelques rares exceptions (Red Star Falling) remontent légèrement le niveau sans pour autant faire oublier entièrement les parties les plus clichesques (Ashes To Ashes: “Brother to brother! United we win!...”).
Le lifting douteux effectué à l'occasion de la sortie du single « If I Was You » (nouveau logo, pochette tata) aura, fort heureusement, été sans incidence sur le nouvel album.
Saxon possède toujours une patate monstrueuse, à faire pâlir de jalousie même les plus jeunes d'entre nous, et nous le montre encore une fois avec cet « Inner Sanctum ».
Une bombe, tout simplement.


Rédigé par : BigHenry | 17/20 | Nb de lectures : 13469