SAVIOURS - Palace of Vision (Listenable) - 17/12/2015 @ 07h17
On va encore dire que je raconte n’importe quoi mais bizarrement, le groupe auquel me fait penser tout de suite un machin comme SAVIOURS, c’est SLOUGH FEG. Pas forcément tout-à-fait sur le plan musical (quoique les deux partagent un certain nombre d’influences tirés de la NWOBHM et un passeport américain) mais plus sur leur côté crossover qui est à la fois leur force mais aussi leur principale faiblesse dans le monde très clivé de la musique.
Pour faire simple, on a l’impression de tenir là des hardcoreux tatoués de la tête aux pieds et fumant de gros pétards (pas trop notre scène donc) qui d’un seul coup se sont pris de passion pour IRON MAIDEN, THIN LIZZY et une certaine idée du thrash bien craspouille mais qui n’ont jamais su (ou voulu) se débarrasser d’un relent crusty qui leur colle à la peau. Là où cela a toujours coincé chez eux (dixit d’ailleurs la chronique parue sur VS et consacrée à leur troisième album sorti en 2009), c’est ce chant pas franchement falsetto mais pas non plus crossé ou hurlé non plus. Cela sent le mec qui s’y est mis parce que personne d’autre ne voulait, un choix par défaut qui blesse un peu mais qui, paradoxalement, avec le poids des années fini par bien leur coller car correspondant au final bien à leur style un chouia crasseux et puant le DIY.
‘Palace of Vision’ en tous cas à tout de l’opération séduction : après des années passées chez KEMADO RECORDS (label plus orienté à la fois sur le stoner branché - oui ça existe madame - et le marché US), les voilà qu’ils tendent le bras en signant d’abord chez LISTENABLE, ensuite en appuyant sur le côté metal de leur musique. On reste ici dans ce mélange de thrash et de stoner (« The Seeker » par exemple aurait pu atterrir sur un album solo de WINO) avec une fois sur deux un joli finish de twin guitars rageuses et la production du vétéran aux dreadlocks Billy Anderson (NEUROSIS, CATHEDRAL, EYEHATEGOD) fait tout pour conserver un grain organique et chaleureux. Même la pochette en noir et blanc dégoulinante de perversité où ce qui ressemble à des églises se retrouvent comme emprisonnées dans une sorte de toile d’araignée étouffante semble avoir été faite pour le metalleux, surtout avec un album bourré de solos jamais démonstratifs mais sachant piocher dans le meilleur des 70’s et des 80’s. Bon, on attend toujours le ou les titres qui feraient passer le tout de ‘sympatoche’ à ‘tuerie absolue’ et à force de jouer sur sa mentalité prolétaire et basique, on aimerait finalement qu’ils aient un peu plus d’ambition, histoire de nous faire rêver un peu. Mais disons que si vous deviez écouter un disque de SAVIOURS, ce sera celui-là.
Pourtant mon petit doigt me dit que ce n’est pas demain la veille que SAVIOURS tournera avec, mettons, ENFORCER et que le mec de 42 ans avec un vieux t-shirt tout pourri de METALLICA qui buvait une bière à côté de toi au Hellfest continuera de maugréer dans sa barbe que ‘merde, c’est pas du vrai metal ça’. Tant pis pour lui…
Plutôt du même avis que Zozo, un disque assez 'cool' à écouter, sans être renversant.
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Pour faire simple, on a l’impression de tenir là des hardcoreux tatoués de la tête aux pieds et fumant de gros pétards (pas trop notre scène donc) qui d’un seul coup se sont pris de passion pour IRON MAIDEN, THIN LIZZY et une certaine idée du thrash bien craspouille mais qui n’ont jamais su (ou voulu) se débarrasser d’un relent crusty qui leur colle à la peau. Là où cela a toujours coincé chez eux (dixit d’ailleurs la chronique parue sur VS et consacrée à leur troisième album sorti en 2009), c’est ce chant pas franchement falsetto mais pas non plus crossé ou hurlé non plus. Cela sent le mec qui s’y est mis parce que personne d’autre ne voulait, un choix par défaut qui blesse un peu mais qui, paradoxalement, avec le poids des années fini par bien leur coller car correspondant au final bien à leur style un chouia crasseux et puant le DIY.
‘Palace of Vision’ en tous cas à tout de l’opération séduction : après des années passées chez KEMADO RECORDS (label plus orienté à la fois sur le stoner branché - oui ça existe madame - et le marché US), les voilà qu’ils tendent le bras en signant d’abord chez LISTENABLE, ensuite en appuyant sur le côté metal de leur musique. On reste ici dans ce mélange de thrash et de stoner (« The Seeker » par exemple aurait pu atterrir sur un album solo de WINO) avec une fois sur deux un joli finish de twin guitars rageuses et la production du vétéran aux dreadlocks Billy Anderson (NEUROSIS, CATHEDRAL, EYEHATEGOD) fait tout pour conserver un grain organique et chaleureux. Même la pochette en noir et blanc dégoulinante de perversité où ce qui ressemble à des églises se retrouvent comme emprisonnées dans une sorte de toile d’araignée étouffante semble avoir été faite pour le metalleux, surtout avec un album bourré de solos jamais démonstratifs mais sachant piocher dans le meilleur des 70’s et des 80’s. Bon, on attend toujours le ou les titres qui feraient passer le tout de ‘sympatoche’ à ‘tuerie absolue’ et à force de jouer sur sa mentalité prolétaire et basique, on aimerait finalement qu’ils aient un peu plus d’ambition, histoire de nous faire rêver un peu. Mais disons que si vous deviez écouter un disque de SAVIOURS, ce sera celui-là.
Pourtant mon petit doigt me dit que ce n’est pas demain la veille que SAVIOURS tournera avec, mettons, ENFORCER et que le mec de 42 ans avec un vieux t-shirt tout pourri de METALLICA qui buvait une bière à côté de toi au Hellfest continuera de maugréer dans sa barbe que ‘merde, c’est pas du vrai metal ça’. Tant pis pour lui…
Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 14/20 | Nb de lectures : 8521