SAVAGE REPUBLIC -1938 (Neurot recordings) - 28/01/2008 @ 09h22
Savage Republic, groupe au line-up hautement instable, mais néanmoins mythique de la scène post-punk de Los Angeles nous revient avec son premier LP depuis le maxi sorti il y a peu sur Neurot Recordings.

Même si Bruce Licher guitariste emblématique de la formation ne fait plus partie de l’aventure, le son du groupe conserve indéniablement cette touche qu’on lui connaît depuis « Tragic Figures » sorti en 1982, à savoir une côté tribal traduit par l’utilisation de percussions diverses et variées. Pour cet album, ce feeling semble même exacerber des influences limites « world », dans son sens noble, à savoir « folklorique », clairement explicitées dans les titres même des morceaux.

Là où l’absence de Licher se fait finalement le plus sentir, c’est dans le design du packaging du CD. Si le monsieur est connu et reconnu pour son soin légendaire à la dite confection et pour avoir offert ses services en la matière, entre autres à REM, il est évident qu’il n’a pas mis le nez dans cette dernière œuvre de Savage Republic : bien que soigné et de plutôt bon goût (c’est une habitude chez Neurot), il reste on ne peut plus classique. Le livret trois volets retranscrit une atmosphère très Europe de l’Est empreinte de religiosité qui s’accorde plutôt bien avec le contenu du disque.

Les 5 musiciens présents sur ce "1938" se voient accompagnés d’une violoniste le temps de 3 morceaux, d’un percussionniste additionnel sur « song for Rikki », d’un joueur de maracas sur « torpedo » ainsi que d’un joueur de Yang Qin, tout ceci contribuant à une atmosphère vraiment particulière.

Si le disque commence par un morceau de post-punk relativement classique (si tant est qu’une frange de ce mouvement musical puisse être ainsi qualifié) appuyé par une voix scandant des paroles se référant à "1938", année dense en évènements politiques (Anschluss, crise des Sudètes, j’en passe et des meilleures) et annonçant la Seconde Guerre Mondiale, le disque ne reste pas de cette teneur. Savage Republic semble ici nous inviter au voyage : un voyage essentiellement instrumental traversant le continent Eurasien, de l’Europe Occidentale à l’Asie, via les confins de l’Europe Centrale. Les morceaux sont de durées variées, avec une mention spéciale pour « Caravan », fresque épique de plus de 17 minutes enrichie d’un violon pouvant parfois rappeler le travail de Grails (un temps eux aussi sur Neurot avant de passer par Important Records et Temporary Residence Limited, excusez du peu), voire même d’un Dirty Three (le groupe de Warren Ellis, violoniste de Nick Cave et de ses Bad Seeds).

L’ambiance générale du disque est clairement au « post », mais un post à la fois plus original et plus varié que ce qu’on pourrait attendre d’un groupe de « post » (arabic-surf-soundtrack-folk-noise peut-être ?). Cependant, malgré cela et quelques morceaux vraiment intéressants (l’excellent « Song For Rikki »), certaines longueurs et certaines facilités se font entendre ce qui rend finalement l’œuvre difficile à appréhender dans sa globalité. Il n’en reste pas moins que Savage Republic est un groupe culte, et que ce disque permettra à beaucoup de découvrir cette formation dont Scott Kelly (que je ne vous ferai pas l’affront de présenter) dit lui-même : “Peu d’artistes peuvent prétendre être vraiment originaux. Ces artistes qui produisent un son qui comble les trous de votre âme que rien d’autre ne peut toucher. SR est l’un d’entre eux. En tant que membre fondateur de Neurosis, je peux dire que nous sommes extrêmement attentifs et vigilants quant à ce qui se passe autour de nous. Nous ne tolérons pas que notre rituel soit troublé. Ces 13 dernières années, nous n’avons diffusé la musique que d’un seul et unique groupe avant nos concerts. Savage Republic est la bande-son qui annonce le ton de ce qui est à venir et de ce qui existait avant.”

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Rédigé par : NicoSata | 13.5/20 | Nb de lectures : 10895




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Commentaire
zozo
Membre enregistré
Posté le: 28/01/2008 à 10h00 - (51939)
Oh là, cela sent le 'Pearly metal' à plein nez ça! :)

corbak
Membre enregistré
Posté le: 28/01/2008 à 12h38 - (51950)
Je trouve le ep sortis juste avant l'album de meilleur qualité, ce 1938 est loins d'être mauvais mais ne comporte pas de quoi se reveiller la nuit. Pas convaincu par l'utilité de ce retour enfaite.

15/20 pour ma part car ça reste bien plaisant à écouter.

pearly
Membre enregistré
Posté le: 28/01/2008 à 15h28 - (51963)
tss tss zozo, banane. *

bon, compliquée l'histoire de Savage Republic.
Disons que partis de quelque chose d'assez unique en 82, quelque part entre post-punk, prog rock tribal, bidouilles indus, un, peu krautrock, inspiré de Joy Division comme de Can, ça a posé de belles bases finalement pour le post-rock et divers rock "étranges". Bref. ça explorait bien dans tous les sens, une sorte de ^post-punk ethnique qui te peint des paysages orientaux, ou apocalyptiques, ou autres.
Donc, là c'est le premier album depuis 15 ans, on retrouve de supers ambiances, mais globalement c'est "moins intéressant" : comprendre, moins fouillé, moins osé, moins aventureux, plus calé que des ambiances post-rock, on laisse couler, plus éthéré, avec rythmes tribaux et/ou répétitifs divers.
Bref, moins intéressant, mais pas du tout inintéressant, même dans le genre bien plus que pas mal de jeunes formations.
Et puis genre le titre "torpedo", ça se pose là en démonstration post-punk avec grosse basse
Bref, bien classe ce trip.



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