Pour nous autres, amateurs de musiques extrêmes, le packaging est quelque chose d'on ne peut plus important. Enfin lorsque je dis nous, je parle de ceux se sont initiés à la musique en achetant des albums ou en allant au concert, et pas des boutonneux à l'ipod contenant un tera octet de mp3 et mille heure de vidéo live ripée sur youtube… Il faut bien l'admettre, tout ce qui est relatif à l'occulte dans la musique (black, dark ambiant et beaucoup d'autres), a toujours bénéficié d'éditions toutes plus somptueuses les unes que les autres, mais également d'objets assez hideux depuis que Nuclear Blast s'est mis à pondre des horreurs à cinquante euros pour chacune de ces "grosses" sorties. Ce nouveau maxi de SATYRICON, limitée à quatre cent exemplaires, je m'en battais les couilles avec une tappette à mouche. Franchement qui serait aller mettre vingt et un euros (prix chez Nuclear Blast) là dedans, pas moi en tout cas. Mais en allant faire mes courses dans mon Leclerc je fus vraiment étonné de tomber nez à nez avec plusieurs exemplaires de ce "My Skin Is Cold", en tête de gondole de la partie metal de l'espace CD. Mais le plus surprenant n'était pas qu'un Leclerc au fin fond de la Bretagne arrive à avoir trois exemplaires sur les (soit disant) quatre cent mis en vente, mais son prix. Dix euros, deux fois moins que chez l'ogre allemand, bonjour la marge de Nuclear Blast! Tout ça pour dire qu'un ptit vinyl marbré, un CD cinq titres et le tout dans un magnifique emballage avec corbeau en surimpression, c'était direction le caddie sans trop me poser de question. Fin de la partie je vous raconte ma vie, même si vous n'en avez rien à carrer.

Le contenu: un nouveau titre, deux morceaux qui figuraient sur l'édition LP de "Volcano" et deux titres live. Ce fameux nouveau morceau, qui donne son titre à cet EP, est à mi chemin entre "Volcano" et "Now, Diabolical". L'influence du premier se ressent au niveau de la prod et pour le second c'est dans sa structure qu'il faut chercher des correspondances. Comme en témoigne la kronik je suis un grand fan du dernier album et je trouve ce "My Skin Is Cold", qui s'inscrit dans la lignée d'un "The Pentagram Burns", de fort bonne facture avec encore et toujours cette ambiance pesante et ce tempo volontairement lent et oppressant.

Les deux titres issus des sessions de "Volcano" sont plutôt bons; le premier avec une structure atypique alternant des passages biens glauques et des parties rapides pour un rendu assez proche de "Rebel Extravangaza"; le second beaucoup plus "rock'n roll", par moment à la limite du stoner, au final véritablement excellent.

Je passerais assez vite sur la version live de "Repined Bastard Nation" pour m'attarder sur celle de "Mother North", présentée ici dans sa version ultime de la mort qui tue! Ces titres sont issus d'un concert donné avec un orchestre de cuivre à Oslo en 2006 et qui devait initialement sortir en DVD. Le DVD ne voyant pas le jour cela restera l'unique témoignage de ce qui a dû être un concert fabuleux pour tous les fans de SATYRICON. La partie orchestrale en intro de "Mother North" fait froid dans le dos, on la croirait tout droit sortie de la bande originale de "Conan, The Barbarian". Idem pour les autres interventions des amis trompettistes sur le reste du morceau, je ne me lasse pas de cette version, elle tue. Dommage que l'on ait pas d'autres extraits de ce concert, je n'aurais pas rechigné sur les morceaux de "Now, Diabolical" avec les mêmes orchestrations.

Pour dix euros, un vinyl, un CD, un packaging réussi et trente et une minute de musique, je ne pense pas m'être fait enfler. Au contraire, ce nouvel EP de SATYRICON est toujours dans ma platine et risque d'y rester encore un petit moment. De quoi patient jusqu'au prochain album.


Rédigé par : wasted | 07,5/10 | Nb de lectures : 14135