SATELLITE – Evening Games (MetalMind/Season Of Mist) - 27/05/2005 @ 11h36
Il y a deux ans, cette formation polonaise a cassé la baraque avec son premier album, A Street Between Sunrise & Sunset, classé meilleur performance studio dans nombre de palmarès de fin d’année. (sauf le mien mais chut !) On y encensait un style qui rendait hommage au néo progressif symphonique de Marillion à ses débuts tout en empruntant quelques plans très modernes à la scène des années 2000. Bref, un programme sympathique et de bien belles références mais qui ne révolutionnaient rien ou si peu. J’ai un temps hurlé avec les loups pour un retour de l’originalité dans le progressif en tentant de mettre en avant des formations plus aventureuses. Et puis, las de crier dans le désert, je me suis lentement laissé gagner par « l’œuf au riz » ambiante. Car, passé l’irritation primaire, il faut reconnaître à cet album certaines qualités indéniables dont un savoir faire évident pour les belles mélodies, des développements chiadés, une production sans reproches et…une belle pochette signée Wilkinson! (non, pas le type au rasoir, l’autre !). Ce n’est certes pas suffisant pour en faire un chef-d’œuvre mais tant de disques sont à ce point dépourvus de ces qualités qu’il serait malhonnête de faire un mauvais procès à Satellite. Voici donc Evening Games, le second album sensé transformer l’essai et dont l’ambition n’est rien de moins que de supplanter la concurrence. Je ne vais pas jouer au franc tireur et crier au scandale ou au génie. Ça m’épuise ! Et puis, les Polonais n’ont pas changé de direction et nous propose une vision 2005 du néo prog qui n’a rien à envier à la cuvée 2003. On peut tout au plus parler de ravalement de la façade néo mais de réelle nouveauté, point. Soignée, mijotée aux petits oignons mais exactement dans la même veine que A Street…D’ailleurs, comment pourrait-il en aller autrement ? Les Polonais sont connus pour leur ferveur (proche de l’état de transe !) à l’égard du néo prog. Demandez donc à Arena ou Pendragon qui vont se produire à répétition sur les scènes de ce pays et qui y vendent leur disques par paquets de 10. Une vraie mine d’or ! Un pays qui a lui même donné naissance à trois formations parmi les plus connues. Quidam et son ex-chanteuse, Emilia Derkowska au timbre exceptionnel, Abraxas et Collage dont Satellite est le descendant direct. Evening Games est un concept album –chose très rare dans le progressif ;o)- dont le thème est la confrontation entre nos rêves, nos aspirations et la dure réalité de notre triste quotidienneté. Je vous épargne les détails du concept pour me concentrer sur le contenu. Ce qui frappe d’entrée, c’est l’immédiate ampleur de la musique et la dimension quasi cosmique de la production. A tel point que cela peut paraître suspect ! Que cache en effet ce mur du son imposant, non pas érigé au moyen de guitares incandescentes mais, par le biais de claviers dont pas un son n’est oublié ? Des compositions longues –2 d’entre elles dépassent ou atteignent largement les 10 minutes-, une luxuriance sonore et un foisonnement d’idées qui amènent parfois l’auditeur à se perdre en route. Car il faut suivre le fil dans ce dédale sans un seul instant de relâchement si l’on ne veut pas se voir englouti par une musique aussi fouillée et travaillée. Mais, résultat des courses, si le cas se produit, impossible de se situer et il faut tout reprendre à zéro. Plusieurs écoutes sont donc nécessaires pour s’imprégner de ces « soirées ludiques » mais complexes. Le chant en anglais est irréprochable tout comme l’ensemble des intervenants. Le guitariste en particulier avec ses innombrables solo lyriques. Seul défaut rédhibitoire ( ?) pour les puristes, l’utilisation régulière de rythmes programmés aux côtés d’une vraie batterie. Mais, rassurons-les, ceci est très bien contrôlé et fondu dans l’ensemble ce qui fait qu’on parvient aisément à l’oublier. Un disque quasiment parfait, à qui on ne peut décemment rien - ou si peu – reprocher. Si bien qu’au moment de boucler cette kronike, je sens poindre, avec la bonne note évidente, une petite voix intérieure qui me susurre hypocritement : « Trop poli pour être honnête !»


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 11611




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Commentaire
ldp
Invité
Posté le: 27/05/2005 à 16h52 - (16007)
belle chronique et superbe album de néo prog d'une qualité irréprochable, presque parfait, une bien belle création et récréation.
j'aime beaucoup le son de cet album, des guitares, au clavier, la batterie manque de naturel mais ça passe, le chant est magnifique, tout les titres sont beaux, fluide, fouillés bien arrangés.
mes préférés "Evening Games", "Rush", "why", "Beautiful word", un bel album pour la saison d'été et les grands espaces.

ps/ belle influence Pink Floyd j'ai trouvé non ??

karadok
Membre enregistré
Posté le: 02/06/2005 à 16h21 - (16150)
entre autres, oui mais ça saute pas aux oreilles immédiatemment.

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