Si le nom de COLLAGE ne vous dit rien, celui de SATELLITE ne vous renseignera pas davantage. Car c'est sur les ruines du premier que s'est constitué le second! SATELLITE est donc un combo polonais que quelques membres de feu-COLLAGE ont bati pour perpétuer le succès de Moonshine, l'album référence de la courte discographie du défunt groupe. Grandement inspiré du MARILLION de la fin des 80', SATELLITE entretien le mythe d'un néo-progressif symphonique grand teint qui rencontre un certain succès depuis sa sortie. Certains n'hésitant pas à le qualifier de meilleur disque de ce début d'année.Hum! Hum!
C'est un peu oublier ARENA / Contagion ou CITIZEN CAIN / Playing Dead qui oeuvrent, il est vrai dans un registre plus sombre, plus complexe mais au final plus intéressant. Car, disons-le sans ambages, SATELLITE n'apporte rien de nouveau à un genre qui, à mes yeux, tourne un peu en rond. Certes, tout y est bien léché (trop?), le chant en anglais approprié, la musique claire et limpide, les musiciens bien en place et la production irréprochable. Réssucité l'esprit des eighties peut sembler opportun aux nostalgiques de l'époque (que je ne suis pas!). Mais est-il judicieux de coller à ce point aux basques du groupe anglais si talentueux fut-il à ces débuts? Y compris avec la pochette, réalisée par Marc WILKINSON, le cover art-worker de MARILLION, époque FISH? Cela ne me paraît pas être le meilleur moyen de faire avancer la cause d'une musique (le progressif) encore plus underground que le métal extrême (si, si , je vous assure) et décriée par la quasi totalité de la presse rock bien pensante; Rote & Fuck, n'étant pas le dernier à tirer à boulets rouges ("trop pompeux, éculé, dépassé")sur le genre et les groupes qui tentent d'en assurer la pérénité.Toutefois, si vous aimez les belles mélodies et les développements instrumentaux chargés en guitares aériennes et en claviers grandiloquents, ce disque est sans conteste fait pour vous car de ce côté-ci, il n'y a aucuns reproches à formuler. Quant aux amateurs d'atmosphères plus dark et aux architectures un brin plus délurées, ils se rabattront sur les albums des groupes cités plus haut.


Rédigé par : Karadok | 14/20 | Nb de lectures : 7283