Depuis 2009 et le retour du groupe, SATAN JOKERS a été bigrement prolifique... déjà deux albums ladite année 2009 puis cette trilogie d'albums avec le docteur Laurent Karila commencé en 2011 avec « Addictions » poursuivie avec «  Psychiatric » et qui se termine ici (entrecoupée par la sortie du « Live Bootleg ») avec ce « Sex Opéra », concept album sous forme d'opéra hard rock qui traite évidemment des addictions et déviances sexuelles. D'ailleurs, à ce jour, « Sex Opéra » est prévu pour être le tout dernier album studio du groupe.

Si on veut faire un opéra rock, on ne peut pas se contenter d'un seul chanteur et comme on est ici dans le hard rock outre les chanteurs et chanteuses plusieurs guitaristes son également de la partie fine.

Après une « Intro » rappelant vaguement le « Prélude » de « Les Fils du Métal », le deux premiers titres sont chantés par R Hantson seul... ces deux chansons, « Préliminaires à l'infini » et « Sexaholic », sans être fondamentalement mauvaises sont un peu trop lisses et du coup il faut attendre le presque thrashy « King Sodom » pour vraiment être pris dans l'album. Sur ce morceau interviennent Stef' Buriez (LOUDBLAST) dans le rôle de King Sodom et le guitariste fou Christophe Godin (MÖRGLBL ) pour un super solo. L'interlude qui suit « 666 » fait intervenir pour la première fois la narratrice qui n'est autre que l'animatrice radio (et ex porn star) Brigitte Lahaie et introduit « Club 6 Sex 6 » sorte de heavy prog à refrain FM... « Asphixie érotique » marque le premier duo avec Virginie Gonçalvès (KELLS) pour un morceau heavy mélodique, suivi par un quatuor de chanteurs sur « Charnel Déclic » avec Olivier Del Valle (SHANNON et BLASPHÈME), Boban Milojevic (SNAKE EYE) et Fred Le Tazz (BLACK BEAR FURY), le titre est mid tempo assez groovy mais un peu trop long. On reste dans les collaborations avec cette fois-ci Céline Lacroix (chanteuse de SAINT OMBRE) et Patrick Rondat lui-même pour le très efficace et mélodique « Professionnelle ». Après un autre interlude, on trouve une chanson dont la musique doit beaucoup à Pascal Mulot, « MILFS », permettant à ce dernier de mettre sa basse bien en avant, pour l'un des sommets de l'album. « Promis », un mid tempo relativement heavy avec un refrain FM, est marqué par l'intervention du guitariste Sébastien Bizeul (ALIEN BREAKFAST) notamment sur un solo néoclassique. Bien que « Exhibition (sans regrets et sans remords) » soit juste une ballade partiellement acoustique (avec une intro rappelant celle de « Tokyo Geisha »), son texte, interprété en compagnie de Virginie, rend la chanson très attachante pour les fans du groupe, car il est fait de titres ou de paroles d'anciens morceaux ( par exemple « Je suis trop fou pour toi, sorcier des vices privés »). « Transex » le 2nd morceau avec Céline est un des autres sommets du disque, bien énergique avec un gros refrain. La fin de l'opéra est plutôt calme... « Royaume décadence » est une sorte de pop rock bluesy avec Jo Amore (NIGHTMARE) et Walther Gallay (CAFÉ BERTRAND) au chant et le tout dernier morceau (qui suit pourtant l' « Outro ») « HIV/HIP » est une ballade bluesy avec la guitare de Gildas Arzel (celui qui « voit mourir les sirènes » dans CANADA) c'est aussi une chanson sur laquelle Renaud s'essaie au growl en prenant la voix de King Sodom !

Même si c'est le disque que j'aime le moins de la trilogie, notamment parce qu'il y a pas mal de morceaux plus calmes, je trouve que cet opéra est bien articulé avec des invités qui fournissent de très bonnes prestations, et que, si c'est vraiment le dernier album de la 2nde incarnation du groupe, personne n'aura à en rougir car SATAN JOKERS sort la tête haute. Avec des titres comme « Transex » et « Milfs » il y a au moins 2 gros tubes qui devraient démonter sur scène !

En plus de l'album on a un DVD documentaire de 1h30, « La Grande Illusion », film de Crok Brandalac et Rémy Bousquet. On suit le parcours du groupe au travers d'interviews croisées de membres du groupe, ceux de la première incarnation, Stéphane Bonneau et Pierre Giraud même si ce dernier n'intervient que via une interview audio datant de 2013 (il ne veut plus s'impliquer dans le monde de la musique) ainsi que leur manager d'époque Michel Boulanger mais aussi de notre tonton Zézé et Zouille de SORTILÈGE et aussi le line up actuel au grand complet : Michaël Zurita, Aurel Ouzoulias, Pascal Mulot et Laurent Karila. Les interview sont entre-coupées d'images d'archives (qu'on a parfois pu voir dans les divers DVD bonus des derniers albums) et de photos montages. L'ensemble est très intéressant pour ceux qui ont suivi le groupe dans sa première incarnation et aiment la vague de hard rock français des années 80 mais aussi sur le pourquoi et le comment de la reformation. Le seule reproche qu'on pourrait faire c'est la voix off qui fait un brin scolaire...





Rédigé par : Papy Cyril | 15/20 | Nb de lectures : 12500