Déjà, le black/thrash est un style franchement minoritaire qui ne semble intéresser qu’une poignée d’indécrottables nostalgiques aux cheveux blancs (et, si possible, allemands) qui ne se sont jamais remis du premier KREATOR et confiné à l’underground pur et dur.

Alors pourquoi est-ce que papa METAL BLADE s’est-il emmerdé à signer SATAN'S WRATH? Un groupe affilié à une micro-scène dont le champion toute catégorie, c'est-à-dire DESASTER, a déjà sorti trois albums sur METAL BLADE justement dont un dernier en date en début d'année (‘The Arts Of Destruction’) qui les a vus continuer de survoler la compétition ?! Oui, pourquoi ce SATAN’S WRATH sorti de nulle part plutôt qu’un autre ma bonne dame hein ?

Ben déjà parce que peut-être justement que ce n’est pas vraiment du black/thrash mais plus un mélange de heavy à l’ancienne et de black première génération pour commencer. D’ailleurs, histoire d’épaissir le tout, cela sent bon aussi les premiers POSSESSED ou BATHORY avec leurs riffs en carton bien ‘ivôl’. Du fait, si par exemple Joel Grind de TOXIC HOLOCAUST (« Between Belial And Satan ») aurait largement trouvé sa place sur ‘Hell On Earth’) avait remplacé dans son attirail de patrons GBH par IRON MAIDEN, il aurait sûrement sonné comme SATAN’S WRATH… Or mine de rien, grâce à cette variété d’influences, à condition certes d’être un fan du metal 80’s, cela offre une diversité à ce ‘Galloping Blapsphemy’ que tous les sous-WITCHBURNER et autres souillons se contentant de ressasser depuis x albums les mêmes trois riffs pondus par Mille Petrozza en 1984 n’auront jamais. Surtout qu’aux guitares, le dénommé Stamos K. maîtrise aussi le petit Quorthon que le petit Steve Harris illustré.

Alors bien sûr, même si l’intéressé s’en défend, le fait que l’on retrouve derrière tout ce satanisme old-school un ex-bassiste de ELECTRIC WIZARD (Tas Danazoglou, d’origine grec mais vivant en Angleterre depuis cinq ans) a sûrement joué. Sauf que voilà, ‘Galloping Blasphemy’ tient debout tout seul sur ses deux jambes grâce à sa musicalité avérée et sa façon de chanter la gloire du Grand Bouc sur fond de NWOBHM sulfureuse. D’ailleurs, le morceau-titre instrumental est clairement une référence à « Losfer Words » de ‘Powerslave’ ! Tout ça pour dire qu’on tient au final presque plus là quelque chose s’adressant au fan de heavy 80’s au sens large du terme que seulement aux fans de black-metal toute première époque. Enfin, cela reste aussi et surtout un putain de disque de heavy à la sauce satanique qui me donne envie de revoir ‘Rosemary’s Baby’ et de boire de l’absinthe ‘tain…

PS : à noter pour ceux qui en veulent pour leur argent que la version LP et CD ont tous les deux une pochette ouvrante se dépliant en plusieurs panneaux de toute beauté. Jusqu’au bout, un sans-faute !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 16/20 | Nb de lectures : 13348