Le trio norvégien Sarkom, composé de membres gravitant autour de Pantheon I, nous sort les bracelets à clous pour soutenir son premier album après une unique démo en 2004. Une démo dont vous retrouverez deux titres sur les huit que comptent cet album. Je ne m'étends pas sur Pantheon I, la kronik de leur premier petit "Atrocity Divine" va bientôt arriver dans nos pages...

Sarkom donne dans le sale et le méchant. Pendant une heure et sur de longs titres de 6-7 minutes, voire plus, le trio acte dans l'efficace. Les rythmiques blastées survolées de leads font plutôt penser à un groupe suédois qu'à un combo originaire de Norvège mais qu'importe. La mélodie est bien présente au cœur des compositions et pourtant Sarkom n'a toutefois rien de mielleux. Bien au contraire, c'est bien une haine sous-jacente qui habite les titres du trio d'Oslo. M'enfin, cette haine est vraiment sous-jacente et je trouve que ce sont les thèmes mélodiques qu'on retient le plus facilement, malgré tous les efforts du groupe. Et sur ces thèmes, il y en a de bien bon (la seconde partie de "Bloodstains on the Horns" est une sacrée mise en bouche). Jouant sur les dissonances, flirtant avec le malaise, Sarkom use de sa production pour mettre en place l'ambiance malsaine de ses titres.

En parlant du son, Sarkom propose un black plutôt bien foutu avec une production voulue dégueulasse. Et le groupe fait mouche avec ce montage, là où un combo plus "actuel" aurait sorti l'artillerie lourde pour mettre les grattes en avant. Les guitares sont criardes, les leads écrasent presque totalement le son des rythmiques. De la batterie seules les grosses caisses, la caisse claire et la ride ressortent vraiment. La voix semble hurlée dans les toilettes par un malheureux agonisant de constipation aggravée. Ce mastering crado est issu du légendaire Strype Audio, preuve de la démarche totalement volontaire du groupe pensant l'enregistrement.

Jouant autant sur les tempos que sur les rythmes, Sarkom met en place des compos variées et toujours intéressantes. Le trio a su utiliser son environnement sonore pour mettre au point des passages lancinants ("Passion for Suicide"), aussi bien que rythmées ("Embraced you shall be"). C'est fort efficace, même si on peut regretter le manque d'originalité de l'ensemble. Sarkom se montre suffisamment rentre-dedans et dégueulasse pour que "Aggravation of Mind" soit un album tonique et convaincant. Le plaisir de l'écoute est bien là et c'est bien ce qui compte au final.


Rédigé par : Prince de Lu | 13/20 | Nb de lectures : 13022