Enfoiré de Fenriz, va. Bah oui, tout ça c’est de sa faute au final. Bah oui, c’est à cause de notre incorruptible postier que l’on doit se taper des calamités comme cet album de SARKE. Tout cela parce que Môsieur refuse catégoriquement, malgré les ponts d’or qui lui sont offerts, de réapparaître sur scène avec DARKTHRONE, une attitude qui pourrait être perçue comme admirable si à l’inverse, cela frustre tellement son super potos Nocturno Culto qu’il se retrouve à accepter de participer à des bouses comme celle-ci. Il y a quelques années, il s’était pourtant contenté d’être le ‘special guest’ à la fin du show de tête d’affiche du Wacken de SATYRICON pour y blaster quatre classiques (quand est-ce que cela sortira un jour d’ailleurs merde ?!) de DARKTHRONE. Mais apparemment son cas s’est aggravé ces derniers mois et il a visiblement accepté sans trop y réfléchir l’invitation de son copain Sarke (actuel KHOLD et TULUS et ex-VALHALL, méconnu groupe de doom metal où il avait été remplacé par Fenriz justement) à participer son projet solo. Et qui s’est qui a l’air d’un con maintenant hein ?! Le pire est que sa prestation vocale est la seule chose à sauver de ce ‘Vorunah’: plus Tom G. Warrior que jamais, plus intelligible aussi dans sa prononciation, il réussit ici à se hisser au-delà de la médiocrité de l’ensemble (c’est peu dire) et à imposer un semblant d’autorité, chose qui manque justement à ce disque mal fagoté et insipide. Mais pour le reste, c’est la cata puissance dix. Le desert de Gobi. La loose. Pire: une bonne idée qui se révèle être au final aussi excitante qu’une partie de ‘Street Fighter IV’ avec des paraplégiques chroniques. D’ailleurs, sans balancer les copains, on va poliment dire que cela ne s’est pas bousculé pour chroniquer le machin hein les mecs?!

Apparemment, Mr Sarke (ma maman m’a appris à rester poli, même avec les gens qui sentent mauvais des pieds et qui ne savent écrire un bon disque de metal) a entendu l’appel de la forêt et a ressenti le besoin irrépréhensible de revenir à ses racines et de rendre hommage au metal dans le sens classique du terme. C’est beau l’altruisme. Mais ce n’est pas une excuse pour nous infliger n’importe quoi. Pourtant, a priori, la perspective de voir un musicien chevronné de la scène black-metal tremper sa zigounette dans des vieux pots style MOTÖRHEAD ou BLACK SABBATH laissait entrevoir pas mal de belles possibilités, sans parler du fait qu’en plus de signer l’intégralité de la musique et des textes, Sarke-attaque (ça rime) a décidé de se la jouer roots à fond et d’enregistrer tous les instruments ‘à l’ancienne’. Mais voilà, tout ça c’est beau, mais quand on a pas de solides morceaux pour justifier tout cette étalage d’esbrouffe, cela ne sert pas à grand-chose de faire grincer ses pneus devant tout le monde. Car il n’y a pas photo, ‘Vorunah’ a une toute petite stouquette et ne réussit pas à un seul moment, malgré toute l’expérience de ces géniteurs, à la lever très haut. D’ailleurs, si Nocturno Culto avait eu l'intelligence de rester chez lui pour relire son intégrale de ‘Pif Gadget’ plutôt que de perdre son temps ainsi et si Sarke n’avait pas de passeport norvégien, il y a pas mal de chances que ces huit morceaux lenifiants comme un congrès de dentistes moldaves n’auraient jamais atteri sur INDIE Recordings, voire sur aucun label tout court. Pourtant, le metal retro a le vent en poupe actuellement, sans parler d’un DARKTHRONE sur le point de ressortir justement ces baskets à languettes de 1987. Sauf que malgré tous leurs défauts, dont cette influence punk mal lêchée qui n’a pas plu à tout le monde, ‘F. O. A. D.’ et ‘Dark Thrones & Black Flags’ avaient au moins cette chose précieuse dont on ne retrouve pas un microgramme sur ‘Vorunah’: la gouaille. KHOLD justement a déjà fait dix mille fois mieux et ici, aucun riff ne déchire sa mère en slip, aucun morceau ne donne envie de chasser l’ours à mains nues et pas une seule chose pousse à se faire tatouer le nom ‘SARKE’ sur le front. Pire: les seules fois où notre encéphalogramme entame le début du commencement d’un sourcillement, c’est lorsque des synthés Bontempi envahissent sans aucune raison le sous-refrain du morceau-titre. Et là, on passe alors hélas de l’ennui à l’envie soudaine d’arrêter le massacre et de couper tout cela.

Réaction exagérée? Envie de se la jouer ‘true warrior of death’ et de prouver de façon stupide que chez VS on n’est pas des vendus gna gna gna et qu’on peut descendre un disque dont on avait pourtant proposé de faire gagner des exemplaires il y a quelques jours? Ni l’un ni l’autre. C’est juste une simple réaction de fan - de Nocturno Culto, de black norvégien ‘canal historique’ et de hard-rock 70’s – dégoûté par ce beau gâchis, manoeuvré dans l’ombre par le manager d’IMMORTAL et d’EMPEROR. Le pire est qu’après avoir assemblé un vrai line-up, où l’on retrouve entre autres pas des manchots dont l’ex-BORKNAGAR/SPIRAL ARCHITECT, Asgeir Mickelsson, derrière la batterie, le groupe est déjà programmé au prochain Wacken. Preuve qu'aujourd’hui, même dans le black-metal, l’argent et la notoriété ont aussi désormais de solides passe-droits?! Et le pire que notre coupable du jour réussit cela sans que son nom ne se termine par la lettre 'O'...


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 06/20 | Nb de lectures : 11419