Se sentant artistiquement à l'étroit dans Horna, le guitariste Shatraug a monté Sargeist en 1999. Après une poignée de démos, il s'est adjoint les services de Torog et Horns, respectivement vocaliste et batteur de Behexen. Vous imaginez bien que cette association de bisounours ne peut pratiquer que la musique d'ascenseur vers l'enfer: du black métal raw, du vrai. Le premier effort du groupe en 2002 sera un split avec les Français de Merrimack (dont je vais vous parler en bien d'ici peu d'ailleurs). Ce split est aussi le début de l'idylle avec Moribund Records qui poussera d'un doigt décharné le premier album "Satanic Black Devotion" dès l'année suivante et qui nous propose le fumet répugnant de ce "Disciple of the Heinous Path" en 2005. Entre ces deux opus, trois splits (avec Temple of Baal, Horned Almighty, Funeral Elegy) et une compil de raretés verront le jour. A noter que les prolifiques Finlandais ont également sorti un nouveau split avec Badminton... heu Bahimiron en début d'année. Ouf, terminons vite avant qu'ils ne sortent encore autre chose.

Comme sur le précédent album, Sargeist pratique un raw black étonnamment très germanique. Une fois le tempo réglé, les six morceaux ne souffrent d'aucune variation rythmique, quasiment aucun break, alignant les riffs telles des perles identiques à leurs partenaires de collier. Des leads nombreux et mis en avant apportent la mélodie, surpassant des rythmiques assez anecdotiques en retrait. Une fois un riff posé, il est étalé comme de la confiture pendant un petit moment, avec une structure assez couplet-refrain dans l'ensemble des 38 minutes de l'opus. Bref, tout ce qui fait le charme (et les défauts) d'une majorité de la scène allemande, enregistré à l'ancienne, pour la modique somme d'un CD, madame ouivoumentendébien.

Sur le précédent album, Shatraug s'était autorisé des hurlements à la Silencer sur un titre. Ici, que nenni. C'est bien Torog qui réalise toutes les parties vocales, avec le peu de variations dont on peut s'attendre. J'avoue ne pas être fan de ces titres rythmiquement statiques, portés par des mélodies conventionnelles et manquant de riffs accrocheurs. Les amateurs des sorties Christhunt Productions comme Creature, Odal, Camulos et autres Magog y trouveront peut-être leur bonheur. Pour ma part, rien ne se dégage vraiment et certainement pas une ambiance propice à l'exaltation de notre seigneur et maître, Michel D.


Rédigé par : Prince de Lu | 10/20 | Nb de lectures : 13739