SARDONIS - II (Hammerheart/Season of Mist) - 18/07/2012 @ 07h03
Roel et Jelle sont 2 musiciens belges. Main dans la main, ils regardent dans la même direction et se disent qu’à eux deux, ils peuvent tout affronter. Ils se disent que l’amour du doom est plus fort que tout, qu’ils déplaceront ciel et terre. L’envie n’est-elle pas la base de tout projet ? Être 2 suffit à leur bonheur, cela évite les concessions surtout. Et cela leur permet de s’exprimer dans un style peu avenant, le doom instrumental.

L’instrumental n’est pas un exercice facile, c’est sûrement la raison pour laquelle peu de groupes sortent du lot. Oui, difficile d’exciter son auditorat en proposant un album sans chant, difficile de maintenir le cap durant 40 minutes de moyenne, de varier son propos en créant de la qualité. Le doom n’est clairement pas le style le plus approprié pour cet exercice. Se passer de chant lorsque la rythmique est lente, lourde et répétitive, c’est un peu aller au casse-pipe, et ce "II" de Sardonis illustre bien mon propos. Il faudrait que les idées soient lumineuses, le riffing transcendant, que l’on ressente un mal-être, une gravité, une craditude typiquement doom. Malheureusement, rien de ceci n’apparaît ici. Le choix de prod’ aussi est discutable, chaude et quelconque qui suinte trop peu le vintage, qui manque de grain et de fuzz. Sardonis pioche à droite à gauche dans le doom, qu’ils agrémentent de riffs heavy et de quelques lourdeurs sludgiennes, mais la ligne directrice est bancale, pour finalement ne sublimer aucun de ces styles.

L’excitation est faible. Peu de complexité et de nouveauté dans les structures, les mélodies, les patterns. Il y a de bonnes idées pourtant, mais trop peu mises en valeur. L’intro d’"Emperor" est superbe, tout comme celle de "The Torch and the bearer", et les moments savoureux sont pourtant présents. Mais l’album ne décolle jamais, et se termine malheureusement comme il avait commencé, dans la (quasi) indifférence la plus totale.
Faisant suite à la remarque marrante et très juste de VsGreg sur les actrices coquines lors de la kro de Step in Fluid, les demoiselles sur cet opus de Sardonis ne montrent que trop peu.
J’aime le métal instrumental, avec des combos tels Pelican, Russian Circles, And So I Watch You From Afar, voire Blotted Science. Mais Sardonis n’est pas à ce niveau et est déjà sorti de mon cortex cerebralis metallistis.

Un clown sans nez rouge, ça fait défaut, au même titre que du doom sans chant. Le duo devraient peut-être recruter pour amener du sang neuf à leur musique et étoffer leur propos. Album poli, trop peu captivant pour faire oublier l’absence de chant, même s’il faut bien reconnaître que plusieurs bonnes idées parsèment ce second album des Belges. Il y a une base solide pour proposer du bon, mais cela ne restera que du moyen.


Rédigé par : Bras Cassé | 10,5/20 | Nb de lectures : 12051




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