Nous autres chroniqueurs de VS, traînons parfois la patte quand il s’agit de traiter de disques de seconde zone proposés par des groupes de seconde zone signés chez des labels de seconde zone. Mais parfois on y trouve quelques surprises ou albums dans la bonne moyenne. Fin 2010 j’avais donc traité Antireligion du groupe polonais SARATAN, skeud de Power-Thrash plutôt sympathique avec une production burnée et des tubes comme "Antireligion Part.1" et "Pray for the Rest". Deux ans après, le groupe est légèrement monté en grade en se faisant signer chez Massacre Records et en signant un troisième album un chouïa plus ambitieux, nous sommes désormais bien loin du sous-TESTAMENT de The Cult Of Vermin (2008). Album plus ambitieux, cela ne semble faire aucun doute car SARATAN s’améliore nettement que ça soit en qualités de composition, de production et surtout d’originalité.
Car si le groupe avait fait parler de lui pour son aspect prétendument « oriental », on ne peut pas dire que la musique suivait à fond les ballons, notamment pour Antireligion. Martya Xwar, le troisième album du trio de Cracovie, va donc creuser un peu cet apparat oriental et se trouver une personnalité. Pour la forme, notons déjà qu’après être passé par les studios Hertz pour Antireligion, SARATAN s’est offert V.Santura (TRIPTYKON, DARK FORTRESS) pour le mixage et mastering, et c’est un bon choix car à l’image de l’album de KUOLEMANLAAKSO le son de Martya Xwar est colossal, avec des rythmiques décoiffantes et une excellente mise en valeur des ambiances. C’est déjà ça de bien et pour le reste, SARATAN va monter un visage très intéressant sur Martya Xwar. L’intro orientale acoustique "Taj-e Sahra" nous plonge tout de suite dans l’ambiance, avant que le Metal ne prenne ses droits avec le direct "Mastema". Le chant n’est toujours pas exceptionnel, mais SARATAN semble être dans la lignée de Antireligion en version plus épique (avec des breaks symphoniques majestueux à la clé), avec toujours ce petit côté SEPULTURA/MACHINE HEAD passé à la moulinette polonaise. SARATAN reste toujours très polonais, et après quelques relents de BEHEMOTH sur Antireligion, le groupe penche désormais plutôt vers du DECAPITATED. Et de manière très flagrante sur "Verminous Disease" et "The Sacred Path of Martya Xwar", où l’on frôle la repompe même. Mais ces morceaux se révèlent être diaboliquement efficaces, prouvant que SARATAN n’est pas loin de son apogée en termes d’exécution instrumentale.
En termes de personnalité également vu qu’avec le single "Ba’al Zevuv", SARATAN entérine définitivement son étiquette « Metal oriental », avec des ambiances rondement amenées et des guitares sèches, le tout pouvant rappeler un MELECHESH notamment lorsque le tempo s’emballe. Un touché que l’on retrouvera également sur le très véloce "God That Disappears". Et sur une base orientale, SARATAN va également travailler ses ambiances avec notamment "Silent Sound of Morning" et son long break atmosphérique inattendu, ainsi que le final instrumental "Asmodea" avec son chant oriental féminin. Martya Xwar est un album plutôt varié, assez original même si les influences demeurent palpables. Il est pourtant difficile d’en tirer un bilan précis, et je l’ai énormément fait tourner avant de savoir si je le trouvais bien ou pas. Le côté repompe de DECAPITATED pique un peu, mais pour le reste le Thrash/Death oriental et moderne de Martya Xwar est diaboliquement accrocheur, pour un album qui se déguste dans sa globalité même si certains morceaux s’isolent à l’aise. Un minimum abouti, tout au moins sympathique à l’écoute, excellemment produit et plutôt réussi en définitive, ce troisième opus de SARATAN est un bon cru, mais j’hésite encore à dire si c’est l’album de la confirmation ou de la révélation de ce trio polonais. Il va donc falloir faire fructifier tout ça, mais quoi qu’il en soit en termes de personnalité et d’exécution SARATAN est déjà sur la (très) bonne voie. Et pris tout seul, Martya Xwar est un très bon album que je conseille à tout amateur de Metal un chouïa oriental.
Le single était super prometteur, du coup un poil déçu par l'album qui est certes assez abouti mais qui manque parfois un peu d'identité (100% d'accord avec l'incroyable similitude avec Decapitated sur les 2 morceaux en question) Ca reste un disque intéressant, Saratan est un groupe qui sort du lot je pense.
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Car si le groupe avait fait parler de lui pour son aspect prétendument « oriental », on ne peut pas dire que la musique suivait à fond les ballons, notamment pour Antireligion. Martya Xwar, le troisième album du trio de Cracovie, va donc creuser un peu cet apparat oriental et se trouver une personnalité. Pour la forme, notons déjà qu’après être passé par les studios Hertz pour Antireligion, SARATAN s’est offert V.Santura (TRIPTYKON, DARK FORTRESS) pour le mixage et mastering, et c’est un bon choix car à l’image de l’album de KUOLEMANLAAKSO le son de Martya Xwar est colossal, avec des rythmiques décoiffantes et une excellente mise en valeur des ambiances. C’est déjà ça de bien et pour le reste, SARATAN va monter un visage très intéressant sur Martya Xwar. L’intro orientale acoustique "Taj-e Sahra" nous plonge tout de suite dans l’ambiance, avant que le Metal ne prenne ses droits avec le direct "Mastema". Le chant n’est toujours pas exceptionnel, mais SARATAN semble être dans la lignée de Antireligion en version plus épique (avec des breaks symphoniques majestueux à la clé), avec toujours ce petit côté SEPULTURA/MACHINE HEAD passé à la moulinette polonaise. SARATAN reste toujours très polonais, et après quelques relents de BEHEMOTH sur Antireligion, le groupe penche désormais plutôt vers du DECAPITATED. Et de manière très flagrante sur "Verminous Disease" et "The Sacred Path of Martya Xwar", où l’on frôle la repompe même. Mais ces morceaux se révèlent être diaboliquement efficaces, prouvant que SARATAN n’est pas loin de son apogée en termes d’exécution instrumentale.
En termes de personnalité également vu qu’avec le single "Ba’al Zevuv", SARATAN entérine définitivement son étiquette « Metal oriental », avec des ambiances rondement amenées et des guitares sèches, le tout pouvant rappeler un MELECHESH notamment lorsque le tempo s’emballe. Un touché que l’on retrouvera également sur le très véloce "God That Disappears". Et sur une base orientale, SARATAN va également travailler ses ambiances avec notamment "Silent Sound of Morning" et son long break atmosphérique inattendu, ainsi que le final instrumental "Asmodea" avec son chant oriental féminin. Martya Xwar est un album plutôt varié, assez original même si les influences demeurent palpables. Il est pourtant difficile d’en tirer un bilan précis, et je l’ai énormément fait tourner avant de savoir si je le trouvais bien ou pas. Le côté repompe de DECAPITATED pique un peu, mais pour le reste le Thrash/Death oriental et moderne de Martya Xwar est diaboliquement accrocheur, pour un album qui se déguste dans sa globalité même si certains morceaux s’isolent à l’aise. Un minimum abouti, tout au moins sympathique à l’écoute, excellemment produit et plutôt réussi en définitive, ce troisième opus de SARATAN est un bon cru, mais j’hésite encore à dire si c’est l’album de la confirmation ou de la révélation de ce trio polonais. Il va donc falloir faire fructifier tout ça, mais quoi qu’il en soit en termes de personnalité et d’exécution SARATAN est déjà sur la (très) bonne voie. Et pris tout seul, Martya Xwar est un très bon album que je conseille à tout amateur de Metal un chouïa oriental.
Rédigé par : ZeSnake | 15/20 | Nb de lectures : 12201