Après Riverside et Indukti, la scène polonaise poursuit son introspection progressive et métallique. Avec beaucoup moins de savoir faire cependant car Sandstone n’est pas Riverside. A tous points de vue. Pas l’once d’une originalité dans le propos ni de brio dans la facture. Leur véritable point de mire est franchement Dream Theater. Quand on a dit ça, on plombe l’ambiance et par là même, le regard ou l’écoute objective que l’on va leur accorder. D’autant que Sandstone se rapproche davantage d’un néo prog musclé que d’un métal prog affirmé de bout en bout. Dans ce parcours bien balisé, il y a de bonnes choses. Un guitariste « Petruccien » dans l’âme, Jarek Niecikowski, un bon chanteur Marin Zmorzinski, mais pas du gabarit de Duzda ou de Labrie. Cette dernière remarque est plutôt une bonne chose et ma préférence va plutôt au premier cité. Un claviériste compétent Grzegorz Marecik, sans toutefois atteindre le niveau de Rudess. Mais là, on ne peut pas lui en vouloir. Et puisque l’on est dans la comparaison, les duels guitares-claviers et le bagage technique affiché engendrent de bons moments et accouchent de mélodies assez marquantes. Quelques titres se dégagent du lot : Keep The Faith, le plus DT de la liste, duos/duels claviers-guitares entre autres. La suite éponyme (15’) qui décline également dans son contenu tout le bagage des New Yorkais jusqu’aux bouts des doigts. Sandstone a bien écouté le maître et ça s’entend..
Le problème, et j’y reviens, c’est justement cette inévitable homologie avec le groupe phare de la scène métal prog. C’est de prime abord gratifiant. On l’on se dit : "Putain, les mecs, ils sont forts, ils y arrivent !" Ensuite, cela se révèle un vrai handicap. On y peut rien. C’est ce qui attend tous les épigones qui n’arrivent pas à se dépêtrer de cette pesante influence. La liste est longue de ceux qui s’y sont cassé les dents quand ils n’ont pas carrément renoncé, victimes de la désaffection d’un auditoire qui, devant la multiplicité des clones, ne leur épargne pas les analogies meurtrières. Autre inconvénient de taille, Sandstone semble au taquet dans le trip D.T et sa marge de progression n’en est que plus limitée. Il ne lui reste plus qu’à changer radicalement de registre.
Il y a toutefois une autre manière d’aborder le sujet. D’un point de vue positif. Sandstone copie peut-être, mais il le fait bien. Avec application et assurance… comme des dizaines de formations semblables ! C’est vrai. La course à l’échalote maintient donc son rythme élevé. Pour le podium, c’est pas gagné. Quant aux places d’honneur, à vous de décider…


Rédigé par : Karadok | 12/20 | Nb de lectures : 11825