En dehors du prénom d'une splendide donzelle (concours VS: je file son portable par mp à tout collectionneur des figurines Atlas du Seigneur des Anneaux), Aurelia est la première sortie du combo anglais Sanctus Nex. Formé en 2004, le trio enregistre son premier album en 2006, sans passer par la case démo. Et c'est le label italien Aeternitas Tenebrarum Music Foundation (que tout le monde abrège ATMF parce que ça fait chier de se trimbaler un nom aussi long) qui sort finalement la bestiole trois ans plus tard.

Pour commencer quelques chiffres. 4, c'est le nombre de titres de cet album. 11, c'est la durée moyenne de chacun, sauf une longue intro de 5 minutes. Chacun aura remarqué que si on multiplie 4 par 5, puis par 11 et que l'on divise par 2 fois Pi, on obtient approximativement la durée de l'album. Approximativement, car il est fort probable que nous venions de découvrir une erreur dans le nombre Pi et d'ouvrir une porte cosmique sur un truc bizarre. Ce sont les joies de l'expérimentation.

Et l'expérimentation, nos Anglais la revendiquent, dans un black torturé censé nous porter dans un monde de douleur impie. Sanctus Nex multiplie les plages atmosphériques, reliant les fougueux blasts et les arpèges par de nombreuses dissonances. Sanctus Nex propose un pèlerinage en terre païenne, jouant sur les nuances de rythmes et sur des ajustements de production entre les titres (z'auraient pu y aller un peu plus mollo sur la caisse claire dans le dernier morceau). Libre à chacun de s'engager sur cette voie, humble et pieds nus.

Si vous êtes à deux doigts de valider votre commande dans un webshop peu recommandable, retenez votre bras encore un peu. Sanctus Nex souffre d'un défaut qu'il faut maintenant avouer. Tout ce que propose le groupe anglais a déjà été mis en musique soit par les groupes de la mouvance orthodoxe dans laquelle le groupe se reconnaît, soit en dix fois plus fort pour la partie expérimentale par Deathspell Omega (sur Si Monumentum... et Kenose). A l'ombre de cette dernière comparaison, les Grands-Bretons ne peuvent que sembler un élève appliqué mais fort sage, qui ne passe jamais réellement la troisième. Ils rejoignent ainsi leurs compatriotes de Subvertio Deus (dont le batteur Torn est ici présent au micro), pétris de bonnes intentions mais encore trop timorés pour vraiment briller par une identité.

Aurelia est un album de black orthodoxo/atmo à la DSO très honnête qui ne parvient hélas pas à dépasser le maître. Toutefois, l'opus s'avèrera bien plaisant, maintenant que DSO est parti martyriser sa musique plus loin, en laissant de nombreux orphelins en quête de riffs. Et c'est finalement pas mal de trouver des formations qui donnent envie de ressortir quelques chefs-d'œuvre de la discothèque.


Rédigé par : Prince de Lu | 13/20 | Nb de lectures : 11647