SALACIOUS GODS - Sunnevot (Cold Blood/Adipocere) - 01/01/2002 @ 14h45
Partant du principe que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, les Néerlandais de Salacious Gods passent la six-cent-soixante-sixième couche d'un black metal tapageur et sans concessions escorté de l'imagerie sataniste de rigueur. Ceux qui n'ont pas encore été rassasiés par les rouleaux compresseurs type Dark Funeral qui affluent en permanence sur un marché congestionné trouveront en "Sunnevot" leur bonheur et sans doute plus encore, d'autant que les textes inhabituellement bien écrits sont d'une profondeur blasphématoire et venimeuse peu commune. Mais moi, petit difficile que je suis, voilà que cet album me refile un immense sentiment de frustration. J'ai en effet du mal - de en plus avec le temps - à accepter que des potentiels musicaux au demeurant brillants se retrouvent à ce point gaspillés par la faute d'une soumission volontaire et obstinée à de tels exercices de non-style.

D'un bout à l'autre de l'album, il apparaît comme évident que Salacious Gods disposent d'une facilité technique bien au-dessus de la moyenne, celle-ci se ressentant en particulier dans la fluidité avec laquelle ils emboîtent des passages sophistiqués dans la furie régulière de leurs morceaux. Pourtant, ces derniers éclairs restent bien trop épisodiques et relégués au rang d'anecdotes tant ce sont les bons vieux lieux communs du genre qui prédominent, avec des bpm assassins et des vocaux rébarbatifs affolants d'impersonnalité. Alors que les premiers titres de l'album laissent malgré tout un petit arrière-goût sympathique de pièces riches et maîtrisées, on sombre vers la fin dans une impasse contre-créative totale que personne n'a jugé bon de débloquer en relevant de quelques notes des riffs dont la seule raison d'être est l'acte de présence. Qui plus est, il est flagrant que les interventions du synthé, que ce soient de courts intermèdes faciles chargés de poser un sceau sur les mémoires ou bien l'arrière-plan supposément lugubre de rigueur, ont été rajoutées par-dessus le squelette des morceaux finis afin de mieux appâter le client. Quant à savoir si cela relève d'une quelconque sincérité...

En résumé, virez-moi le synthé et jouez sur vos qualités ! Le retrait forcé de Dissection et l'absence de relève digne (où diable est passé Dawn ???) montre qu'il y a sans contestation de la place sur la scène metal pour un grand groupe de guitares. Salacious Gods ont peut-être les tripes pour être celui-ci, pourvu qu'ils se libèrent de leur étroit carcan stylistique (mais n'en sont-ils pas prisonniers à perpétuité ?) et laissent leurs doigts commander à leur cerveau.




Rédigé par : Uriel | 12/20 | Nb de lectures : 6734




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Commentaire
Loufi
Membre enregistré
Posté le: 01/01/2002 à 16h43 - (442)
"où diable est passé Dawn ???"
==> ça fait longtemps que je me pose aussi cette question en réécoutant "slaughtersun" pour la 3598ème fois....

Uriel
Invité
Posté le: 04/01/2002 à 19h12 - (455)
C'est un album de tueurs, pas vrai?
Parait que le dernier Mörk Gryning déchire bien aussi, mais avec un peu plus de synthés. Faudra que j'aille écouter ca...

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