“Du sous Edguy, passez votre chemin”. Voilà, en quelques mots, comment cette chronique aurait pu être résumée. Mais avant d’en venir aux principaux chefs d’accusation, présentons brièvement l’accusé. Saidian est un groupe allemand qui pratique un heavy metal mélodique très fortement influencé par Edguy, Stratovarius et Royal Hunt, entre autres. Après deux albums loin d’être inoubliables parus en 2005 et 2006, le combo revient avec "Evercircle", son troisième effort studio. Et là, pour le dire poliment, votre serviteur est loin d’être tombé à la renverse, Saidian restant ce groupe assez peu inspiré, mais surtout beaucoup trop proche de ses modèles.

Pas besoin de prendre de gants face à des évidences aussi flagrantes : la musique de Saidian n’est rien d’autre qu’un plagiat d’Edguy. La principale raison provient du chant de Markus Engelfried, véritable clone vocal de Tobias Sammett. Si la ressemblance est sympathique au départ, elle devient rapidement gênante lorsque l’on en arrive à se demander si l’ami Tobi ne chante pas véritablement dans Saidian sous une fausse identité. Quoique l’on se rend rapidement compte de l’imposture lors de ces multiples parties vocales suraiguës irritantes au possible, qui confirment bien la règle selon laquelle l’original est le plus souvent meilleur que la copie. Même si musicalement, le groupe assure vraiment, que la production est de bonne qualité, la musique de Saidian est tout simplement banale, sentant très souvent le réchauffé.

A l'instar de ses deux prédécesseurs, "Evercircle" est un album dont on a rapidement fait le tour, ne parvenant jamais à convaincre totalement. Les compositions elles-mêmes souffrent d’un manque évident d’inspiration. Ca ne démarre quand même pas si mal avec un « Out Of The Shadows », somme toute classique, mais bien exécuté. Vient ensuite « Tokyo », sans conteste l’un des meilleurs titres de l’album. Malheureusement, ce hit évident, plus mélodique, est en fait une reprise d’un obscur groupe de hard FM allemand des 80’s, Tokyo. Dommage, on y avait presque cru. Arrive ensuite le balourd « Solomon’s Dance », avec son refrain déjà entendu des centaines de fois et ses parties de claviers périmées. Et encore, ce n’est rien par rapport au titre suivant, l’insupportable ballade de rigueur, « Once In My Dreams », sur laquelle le vocaliste fait pleurer nos oreilles avec ses mélodies à deux euros. Heureusement que « Stroke Of Genius » et « Moonlight’s Calling » sortent quelque peu l’auditeur de sa torpeur et évitent de le laisser sombrer face à une musique si prévisible. Mais, manque de chance, le ridicule « The Princess », avec ses couplets affligeants, est vite là pour nous rappeler la dure réalité.

L’addition pourra paraître salée pour certains, il n’en demeure pas moins que ce troisième album de Saidian est vraiment décevant. Tout juste pourra-t-il intéresser les inconditionnels du genre ou les fans d’Edguy quelque peu échaudés par les récentes sorties du combo teuton. Et encore, l’écoute d’"Evercircle" les rendra certainement plus nostalgiques des premiers albums du groupe de Tobias Sammett qu’elle ne les consolera de son changement d’orientation musicale. On ne s’attardera pas non plus sur l’artwork de l’album, où une fois encore l’originalité a été privilégiée… Alors si vous êtes trop feignants pour relire le début de cette chronique, voici mes recommandations : du sous-Edguy, passez votre chemin.


Rédigé par : up the iron | 09/20 | Nb de lectures : 9767