« Voilà, c’est fini ! ». SAGA a tourné la page. Après 30 ans de bons et loyaux services, Michael Sadler s’en est allé, laissant la place au « jeune » Rob Moratti de Toronto. Saga va-t-il s’en remettre ? Pas de panique ! Saga n’est pas les Stones et Sadler n’est pas Jagger.
Le monde continuera de tourner et le groupe aussi.

A chaque sortie d’un nouvel album de Saga, il est tentant de le mettre en perspective avec ses devanciers pour à chaque fois constater le peu d’évolution de sa musique. C’est notamment le cas de la trilogie précédente – "Network" 2004 – "Trust" 2006 et "10 000 Days" en 2007. (Avec un satisfecit supplémentaire pour les 2 derniers).

Soyons francs et directs, ne serait-ce l’arrivée du sieur Moratti, "The Human Condition" pourrait apparaître comme l’énième épisode d’une série qui continue son petit bonhomme de chemin sans rebondissements ni « cliffhangers ». Qu’en est-il réellement ?

Pied de nez ou facétie, le premier titre de l’album est un instrumental de 6min50s, comme si le groupe avait voulu ménager sa recrue en ne la jetant pas tout de suite dans l’arène.
Ou dire aux auditeurs, concentrez-vous sur la musique d’abord, on verra ensuite pour le chant.

C’est bien vu car ce premier morceau éponyme est une réussite qui permet au duo Crichton/Gilmour d’occuper tout l’espace.

Il faut donc attendre le deuxième titre "Step Inside" (4min57s) pour découvrir le timbre de voix du nouveau lead singer. Et alors ? Aucune surprise ni déception. Moratti se coule parfaitement dans le moule. Tant et si bien que la transition avec Sadler se passe sans bouleversement.

Mais vous vous en doutez un peu, ce qui vient à l’esprit c’est de vouloir comparer les 2 chanteurs. Autant vous le dire tout de suite : c’est inutile. Outre que le remplaçant de Sadler n’a pas du tout la même voix, les nouvelles compos ont été taillées sur mesure pour ne pas désarçonner le fan tatillon. On attendra donc que le gamin s’enhardisse pour mieux le juger et notamment lorsqu’il s’agira de reprendre en live les vieux standards du groupe.

Personnellement, n’ayant jamais été un grand fan du partant, je n’ai aucune espèce d’a priori pour le nouvel arrivant. Et je crois pouvoir dire que les fans de la première heure sont de mon avis. Il y a comme qui dirait un consensus (mou ?) sur les effets de ce mini évènement.

Pour le reste et comme déjà mentionné ultérieurement, Saga fait du Saga et il le fait bien.
Vieilles recettes et velléités modernistes alternent admirablement. Des duels « guitaro-clavistiques » bien dans l’esprit maison ainsi que des mélodies volontairement marquées garantissent un probable succès.

Et si "The Human Condition" n’est pas encore un chef-d’œuvre, il tient bonne place parmi ses devanciers. Il permet en tout cas au groupe de passer sans problème le cap que constitue le remplacement de son chanteur emblématique et de rassurer tout le monde. Finalement, on peut penser que Saga n’en demandait pas davantage.


Rédigé par : Karadok | 14/20 | Nb de lectures : 10278