Décidément, 2008 sera sans contestation possible l’année de la Chine! Après l’occupation quotidienne des journaux télévisés et de la presse consécutive à la crise du Tibet, à la catastrophe humanitaire du Sichuan et à la préparation des jeux olympiques de Pékin (sans parler des deux charmantes chinoises que j’ai rencontrées la semaine dernière, mais c'est une autre histoire), l'Empire du Milieu est une nouvelle fois mis sous les feux des projecteurs, toute proportion gardée, avec la sortie de l’album «The Art Of War» de SABATON. Non pas que les membres de SABATON aient choisi la nationalité chinoise, mais nos Suédois, fidèles à leur inspiration guerrière, nous ont concocté un concept album inspiré de l’ouvrage «L’Art De La Guerre» écrit par le stratège chinois Sun Tzu vers le cinquième siècle avant l’arrivée de l’ami J.C.. Les férus d’histoire et de stratégie pourront toujours se jeter sur le livre qui sera fourni dans une édition limitée de l’album pour faire plus ample connaissance avec cet ouvrage de référence dans les académies militaires et les cours de management.

Et vous allez me dire: et la musique dans tout ça? Et bien, SABATON fait du SABATON. Pour son quatrième véritable album, le groupe nous propose 49 minutes d’un heavy metal épique agrémenté de chœurs chaleureux et de nappes de claviers omniprésentes. Et les parties de guitares ne sont pas en reste pour nous faire taper du pied. Rien de révolutionnaire mais c’est bigrement efficace. L’écoute de «The Art Of War» fait penser à une sorte de croisement entre GRAVE DIGGER pour l’inspiration conceptuelle, les grosses guitares et le chant guerrier de Joakim BRODEN (bien meilleur chanteur que Chris BOLTENDAHL soit dit en passant même si je préfère nettement la musique plus directe du groupe allemand), et NIGHTWISH pour les chœurs féminins et les claviers. Le titre «Cliffs Of Gallipoli», un des meilleurs titres et futur hit de l'album, quant à lui, me fait systématiquement penser à SAVATAGE dans le meilleur de sa forme. En dehors d’un classicisme qui pourra irriter certaines oreilles, ce qui m’agace réellement dans cet album, ce sont les interludes inutiles et nuisibles à l'unité de l'album, parties parlées censées renforcer l’aspect conceptuel de l'album mais aussi peu enthousiasmantes que le discours monocorde d’une guide usée par une horde de touristes chinois (tiens, les revoilà!).

Au final, SABATON a accouché d’un album intéressant, à la fois puissant et mélodique bien mis en valeur par la production impeccable signée par les frères TATGREN réunis dans leur célèbre studio Abyss. Les amateurs de heavy metal épique ne seront pas déçus par cet album annoncé comme l’une des sorties majeures de l’année dans ce style. Les plus extrémistes d’entre nous passeront leur chemin, comme d’habitude (et oui, il ne faut pas se fier à leur fine tenue vestimentaire treillis/rangers/fusils mitrailleurs car l'habit ne fait pas le moine tibétain!).


Rédigé par : Fredd | 15/20 | Nb de lectures : 10852