RUSTED CHAINS est un groupe de metalcore allemand formé en 2003. Il s’est chargé lui-même d’autoproduire son deuxième album, "In Nights Of Nemesis", avant de trouver un deal avec le label 7Hard. Voici quasiment les seuls éléments remarquables de cet album. Cette chronique pourrait donc s’arrêter là, car pour le reste, ces Teutons énervés proposent une musique tout ce qu’il y a de plus conventionnelle.

Lorgnant largement vers le death mélodique et le thrash (AT THE GATES devrait se voir ériger un monument pour avoir influencé tant de formations), rappelant parfois en cela leurs compatriotes de HEAVEN SHALL BURN, les cinq musiciens de Rusted Chains parviennent tant bien que mal à développer quelques morceaux dignes d’intérêt durant ces 43 minutes. On retiendra en priorité les moments où la formation se permet quelques accélérations salvatrices comme sur « Nothing To Prove », « All Hearts Circumcised » ou « Devil In God’s Hospital », qui peuvent évoquer les incontournables BOLT THROWER, le talent et l’efficacité en moins. Alors, pour sûr, ça tabasse bien, le chanteur Jonathan Gerlach (qui a depuis quitté le groupe) assure ses parties vocales bien agressives avec une certaine hargne, mais on tourne rapidement en rond. Les chansons peinent ainsi à garder l’auditeur en haleine durant leur intégralité. Parmi les faits notables de ce disque, on retiendra un petit côté doom pas dénué d’intérêt sur le quasi-instrumental « Perishing Utopia » et l’utilisation à bon escient de riffs plombés qui viennent alourdir un ensemble plutôt vigoureux.

Cependant, cet album révèle très vite ses limites, principalement dues à un cruel manque de variété, tant au niveau des riffs de guitare que des parties vocales, très linéaires sur tous les morceaux. Pire encore, RUSTED CHAINS s’avère tout simplement lassant dans les structures même de ses compositions, utilisant toujours les mêmes ficelles, déjà bien connues de toutes les formations de metalcore. On passera aussi en vitesse sur la production, plutôt faiblarde, de ce "In Nights Of Nemesis", qui ne permet même pas de sauver ce qui peut l’être. Enfin, l’un des problèmes du groupe paraît être l’incapacité totale à dégager une ligne musicale claire et précise. Les Allemands nous servent ainsi une mixture qui va autant chercher du côté du hardcore que du death, avec quelques éléments thrash ou doom ici et là. « Down Below The Snake » s’aventure même dans des contrées black metal, de façon incompréhensible une nouvelle fois. Bref, avec des schémas musicaux répétitifs et un manque de cohésion évident, le travail des Teutons peut difficilement convaincre. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé, car quelques passages présentent un intérêt, mais de façon plus générale, la question de l’utilité d’un tel album se pose rapidement.

"In Night Of Nemesis" ne fera donc pas date dans l’histoire du metal allemand, c’est le moins que l’on puisse dire. A moins d’aimer vous faire du mal, ou d’avoir du pognon à gaspiller, vous savez ce qu’il vous reste à ne pas faire.


Rédigé par : up the irons | 08.5/20 | Nb de lectures : 10128