Rumpelstiltskin (ou Rumpelstilzchen dans sa langue d’origine) est le nom d’un personnage de conte de fées allemand, lutin capable de prouesses extraordinaires comme changer la paille en or mais dont les services ne sont pas gratuits, ce qu’apprit à ses dépends le jolie fille d’un pauvre meunier. Vous trouverez le conte très facilement sur le Net, donc ne nous égarons pas et revenons à notre RUMPELSTILTSKIN GRINDER (ou Society RsG), américain, lui, présenté comme un syndicat du crime secret dont l’incarnation physique est cette bande malfrats sans foi ni loi mais aux bonnes bouilles de joyeux thrasheurs.

Le concept du groupe est construit musicalement sur une base thrash traditionnel, agrémentée d’éléments grind, punk, hardcore, voire métal suédois, rien de très folk quoi. On s’éloigne également de l’imagerie conte de fées du premier album, « Buried in The Front Yard », pour se retrouver dans un chaos urbain apocalyptique où un cyclope monstrueux, guidé par un vieux lutin à barbe blanche juché sur son épaule, détruit tout ce qui tombe sous ses grosses paluches sous le regard malveillant d’un crâne se pourléchant les canines devant le spectacle offert à ses orbites vides. « Nothing Defeat The Skull », proclame d’ailleurs l’intro de ce prometteur « Living For Death, Destroying The Rest »…

On passe ensuite directement aux hostilités avec « Graveyard Vandalization » qui fonce droit dans le tas comme S.O.D. le faisait il y a vingt ans, puis détour par la case Blast Rock avec « Brainwasher C. 1655 », titre Hard Rock au riff entraînant qui part en blast sans prévenir, aussi sympa qu’inattendu ! Un peu touche à tout, nos loulous se torchent le fion avec toutes les conventions et bouffent à tous les râteliers, d’où cette impression de légère confusion qui s’emparera des auditeurs après un certain temps d’exposition à ce cocktail explosif, qui rappelle dans la forme ce qu’ANTHRAX a pu faire avec « We’ve Come For You All ». En plus mélodique, plus brutal également, et plus varié. Plus tout donc, mais également TROP tout, parce qu’il n’y a pas tellement d’unité, malgré leurs qualités intrinsèques, dans ces neuf titres. Le fan de thrash ouvert au hardcore devrait être celui qui s’y retrouvera le plus, mais n’attendez surtout pas de RsG un album old school dans la veine de MUNICIPAL WASTE ou TOXIC HOLOCAUST.

« Living For Death, Destroying The Rest » est un album beaucoup plus travaillé que l’angle déconne choisi par le groupe pour faire sa com pourrait le laisser croire. Il l’est même presque trop dans une certaine mesure, parce qu’il lui manque ce côté totalement débridé d’un MUNICIPAL WASTE par exemple, qui envoie la sauce sans trop se poser de questions. On a donc ici un album ouvert à toutes les influences, axé grosses guitares tout de même, plutôt bourrin dans l’ensemble mais qui s’égare quelque peu parce que trop dispersé… à découvrir !


Rédigé par : Dungorpat | 14/20 | Nb de lectures : 10706