Il y a près de quatre ans, nous avions évoqué avec Tonton le premier album de Ruins Spun Forth as Dark Nets. Depuis, la ruine a pris encore quelques poils gris (je parle de Tonton, je n'oserais pas insulter les Australiens de la sorte). Le duo tasmanien revient toquer à ma platine, sous l'égide de Debemur Morti qui diffuse désormais mondialement un album sorti début 2008 en Australie chez STOMP. Si STOMP n'a probablement rien à voir avec la troupe qui fait du bruit avec des poubelles, le martelage évoqué me fait penser à vous rappeler que le batteur du duo australien n'est autre que David Hailey, bretteur chez Psycroptic et ex-The Amenta(-mèrapoil). Allez, on a bien ri, passons aux choses sérieuses.

Si le groupe s'est quelque peu rapproché du château sur la pochette, Ruins pratique toujours un death lourdement ambiancé. On pourrait aisément lui coller une étiquette "death/black", "death blackened" ou "death/dark". Cela m'évoque principalement les martelages puissants et atmosphériques des premiers Aeternus et surtout les atmosphères froides et cliniques du début de siècle de Satyricon. Bref, des albums que j'adore. Satyricon est une référence importante à mes oreilles, puisque Ruins est également une fusion entre des riffs et un jeu de batterie. Le jeu riche et quelque peu envahissant de David Haley remplace ici le lapin Duracell, Frost. Alex Pope propose des riffs plus simples que Satyr ne le fit jadis, mais la recherche d'écrasement de l'auditeur semble partagée. D'ailleurs, Satyricon ne s'y est pas trompé en proposant à Ruins de faire la première partie de sa tournée australienne en décembre 2006.

Moins master-class de batterie que son prédécesseur, Cauldron me séduit davantage. Le mélange entre les accords et les breaks se fait plutôt bien, malgré des changements de rythmiques toujours assez nombreux pour empêcher la mise en place d'une atmosphère vraiment étouffante sur la durée. Certains moments sont assez fabuleux (l'ouverture du titre éponyme et celle de "Suicidal Pulse" sont dantesques), dans un album qui ne peut toutefois cacher de nombreuses redondances de riffs, ce qui entraîne quelques longueurs. Si l'écoute m'est agréable, je n'ai pas envie de le re-faire tourner tout de suite. En dehors de la consommation moderne des disques (à savoir vite-fait sur un player), je crains qu'un tel album ne lasse rapidement un potentiel auditeur. Impression somme toute personnelle, à vous de voir.




Rédigé par : Prince de Lu | 13/20 | Nb de lectures : 11423