Emanation du défunt (?) Violet District pour 2 de ses membres, cette formation allemande en est à son 4e album. Depuis God Has Failed en 2000, son rock semi-prog très fortement teinté Floyd, a immédiatement rencontré une vive adhésion de la part de fans de tous bords. Alors pourquoi changer une recette qui fonctionne si bien ? Les albums suivants, Trying To Kiss The Sun en 2002, et Stock en 2003 ayant suivi le même chemin avec à la clé, le même résultat. Donc, bis repetita. Je pourrai vous planter là, vu qu’il n’est pas besoin d’en dire davantage. Car, ça y est, les quatre musiciens de Arepidableyouaile (RPWL*) ont atteint dans son absolue définition le rang de clone parfait et incontestable du Grand Floyd. (Et voilà ! Encore un groupe qui innove.) Sauf qu’il faut être sacrément gonflé pour « pomper » à ce point les inventeurs du rock planant. Ce n’est plus de l’hommage, mais carrément du mimétisme. Même la voix de Jurgen Lang imite à la perfection le registre de David Gilmour. Les solos de Karlheinz Wallner sont à l’intonation près ceux du même Gilmour. Tout je vous dis, tout sonne, transpire, dégouline, rappelle, renvoie à l’incomparable Flamand Rose. Et chacun d’entre vous qui avez peut-être une préférence marquée pour tel ou tel album de sa longue discographie peut y retrouver son compte car à peu près toutes les époques sont représentées. Disons de Atom… à The Division Bell. Le pire, c’est que ça marche. Je veux dire, on y croit et on se laisse bercer par ces 11 compositions entièrement dévouées à la cause des 4 quinquagénaires du groupe désormais rangé des voitures. Non seulement, on y croit mais on se met à regretter cette période faste où la musique de Meddle ou de Wish You Were Here se mêlait aux volutes enfumées des cigarettes qui font rire et enflait nos têtes d’espoir de vie belle, d’amour, de paix, de fleurs aux senteurs délicates, de jolies filles, de filles délicates et de jolies fleurs et…Bref !. Les 2 seules entorses faites au protocole sont d’une part, l’apparition au chant et sur un titre, Roses, de Ray Wilson, l’ex frontman de feu Genesis. Le chanteur écossais nous sert un titre dans l’esprit U2 et autres formations talentueuses de la scène brit pop. D’autre part, la ballade assez réussie, Everything Was Not Enough que n’aurait pas reniée la paire Lennon/MacCartney. Donc, si vous aimiez RPWL pour toutes ces raisons, vous n’allez pas être déçu. Si par contre, vous critiquiez ce manque d’imagination, vous ne changerez pas d’avis et vous continuerez d’ignorer les Allemands. Quant à ceux qui ne connaissaient pas, jetez une oreille attentive. Il se peut que vous découvriez de quoi satisfaire votre curiosité et que vous inscriviez World Through My Eyes sur la liste des bonnes surprises de ce début d’année.

*RPWL : si le nom du groupe titille votre curiosité, sachez qu’il est constitué des initiales des premiers musiciens ayant fondé le band. A Savoir Risettio, Postl, Wallner et Lang. En 2002, Postl quitte le groupe et est remplacé par Ebner. Mais le groupe donne une seconde explication au choix de ce nom. Il serait également composé des initiales des morceaux de Pink Floyd que RPWL a joué en premier à ses débuts en tant que groupe de reprise. Run like hell, Pigs, Welcome to the machine et Lucifer time. La boucle est bouclée.


Rédigé par : Karadok | 15/20 | Nb de lectures : 9836