ROTTING CHRIST - ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑY (Season of Mist) - Selection VS du 01/03/2013 @ 09h50
Si SUPURATION a choisit de ne sortir ses albums que tous les dix ans, les Grecs de ROTTING CHRIST se sont, eux, plutôt mis d'accord sur une période de trois. Le millésime 2013 est donc sur le point d'arriver dans les bacs, et c'est à moi que revient la lourde mais fort agréable tâche de vous en parler.
Voilà maintenant treize ans qu'est sorti « Khronos », le disque par lequel Sakis et sa bande se sont réveillés d'une léthargie dans laquelle on a pu un temps les croire enfermés à jamais, avec le tryptique « Triarchy of the Lost Lovers », « A Dead Poem » et « Sleep of the Angels ». Trois albums qui, s'ils montraient un groupe qui ne voulait surtout pas rester prisonnier de l'extrême mais dévoiler une autre facette de sa personnalité, semblait malgré tout bien plus limité dans ce registre plus « Dark » et lent que ses premières productions. Les années 2000 ont vu la formation chercher à marier au mieux ses aspirations Dark et ses penchants viscéraux pour un Black Metal beaucoup plus agressif, vindicatif, mais toujours très mélodique. En 2007, « Theogonia » allait encore plus loin en incorporant comme jamais elle ne l'avait encore fait des éléments issus de musiques traditionnelles, marquant par là même un nouveau départ pour ROTTING CHRIST, qui semblait plus affamé que jamais.
« Aealo » ayant suivi la même voie que « Theogonia », et connaissant l'aversion de Sakis pour la stagnation, c'est avec une très grande curiosité que je lançais la lecture de « Do What Thou Wilt », traduction anglaise de ce dernier album qui nous occupe aujourd'hui et que je n'ai encore eu l'occasion d'écouter que dans sa version MP3 fournie par le label. Nous ne pourrons donc discuter de ses textes et de son livret, que j'espère aussi riches que le sont les compos et qu'est grande l'ambition de Sakis, qui a réunit dans « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ » une multitude d'influences, poèmes, textes, provenant des Incas, des Sumériens, du Voodoo, etc. Nous en reparlerons éventuellement une fois l'album sorti, mais pour l'heure c'est sur le plan musical que nous nous concentrerons, et il y a déjà de quoi faire !
Difficile de dire s'il est le meilleur album de ROTTING CHRIST, il faudra encore un peu de recul supplémentaire pour cela, et tout dépend des critères sur lesquels chacun se basera pour l'évaluer, mais il est assurément le plus abouti, le plus ambitieux, le plus homogène des disques du groupe. À la fois dans la lignée de ses deux prédécesseurs et d'une fraîcheur dont je n'aurais pas cru le groupe capable, tout semble couler de source à son écoute. Nous n'avons pas l'impression d'écouter un album, mais d'assister à une représentation théâtrale au cours de laquelle une histoire nous est contée, une histoire faite de violence, de cérémonies, de moments de recueillements, dans laquelle nous nous trouvons plongés dès les premières notes et qui ne nous libère, hébétés, qu'après que la dernière se soit tue. Malgré la diversité des peuples auxquels le groupe a voulu rendre hommage, « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ » est d'une rare homogénéité et parfaitement équilibré entre passages violents, parties plus mélodiques et accrocheuses typiques du style de ROTTING CHRIST et moments plus théâtraux, comme nous l'évoquions plus haut. Le chant de Sakis retrouve sur plusieurs titres le timbre grave qu'il avait perdu depuis quelques albums, un chant en général d'ailleurs bien plus possédé qu'il ne l'avait encore été et qui joue un grand rôle dans l'intensité de l'album. Le livret nous donnera certainement la liste des nombreux invités présents, notamment les chanteurs et chanteuses dont les prestations sont, à l'instar de celle de Sakis, indissociables de la réussite de ce disque mystique et peut-être bientôt, sait-on jamais, mythique.
J'ai longtemps hésité sur la manière dont il fallait rédiger cette kronik, à savoir privilégier une description qui mettrait en avant l’homogénéité et l'orientation très dramatique / théâtrale du disque, sans aller trop loin dans la description de morceaux, ou alors se lancer dans une présentation approfondie des compos, dont quasiment chacune contient une surprise, le son le break ou encore les chœurs qu'on n'aurait pas attendu. L'album étant en écoute intégrale depuis peu, la décision a été plus simple à prendre et c'est, vous l'aurez compris, la première solution qui a été retenue, certainement celle qui dénaturera le moins également une œuvre qui n'en finit pas de me surprendre et de me réjouir. On a pu croire avec « Aealo » que ROTTING CHRIST marquait le pas, ce n'est à l'évidence pas le cas, loin de là. Tout en conservant son identité, le groupe a toujours su avancer, se remettre en cause, tenter de nouvelles choses et ce sont toutes ces années d'expérience qui se retrouvent dans « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ » et qui sont magnifiées par les doigts magiques de Jens Borgen (OPETH, AMON AMARTH, SOILWORK), à qui ont été confiés le mixage et le mastering.
Notez également que les versions Digipack et vinyles de « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ » comportent un titre bonus, « Welcome to Hel », qu'il est impensable de ne pas avoir inclus dans le track listing régulier et qu'il serait donc dommage de laisser de côté. Un bonus que vous pourrez découvrir en écoutant l'album en streaming via le lien ci-dessous, une de ces belles choses que permettent les nouvelles technologies et dont il ne faut pas hésiter à se servir. On ne se fait qu'une idée très restreinte de la richesse de l'album en l'écoutant à la va-vite, alors n'hésitez pas à vous poser bien confortablement, à fermer les yeux, couper la sonnerie du portable et à vous laisser emporter, le voyage en vaut la peine...
comme d'habitude avec RC le travail de composition est d'une très grande richesse !
excellent album, une fois de plus...
ZeitGeist777 Membre enregistré
Posté le: 01/03/2013 à 10h22 - (106301)
Une chro rédigée à partir de mp3 ? Il me semblait que VS refusait ?
Cyberinflames Membre enregistré
Posté le: 01/03/2013 à 10h26 - (106303)
VS refuse les promos Mp3 des labels. Pas les Mp3 streamés ou en téléchargement (qui sont souvent de meilleure qualité que certains promos d'ailleurs).
Moi j'aime beaucoup ce disque, son ambiance guerrière, et ses nombreuses influences culturelles. Mais il est vrai qu'il tourne un peu en rond dans ses climax.
grozeil Membre enregistré
Posté le: 01/03/2013 à 13h56 - (106320)
Alléchante chronique. Il va probablement finir dans mon panier plus tôt que prévu.
..::Ju::.. Membre enregistré
Posté le: 01/03/2013 à 20h57 - (106331)
Chronique très alléchante, et bien synthétisée, ce qui n'était pas chose aisée vu l'album.
Pas habituellement fan de ce style, j'ai été carrément conquis en l'écoutant ici même. Et je vais très certainement investir, car vraiment une très très bonne découverte pour moi
Dungorpat Membre enregistré
Posté le: 02/03/2013 à 09h45 - (106338)
VS refuse le principe de ne chroniquer que du mp3, principalement du mp3 fourni par les plus gros labels.
Chaque chroniqueur a cependant une totale liberté pour décider de chroniquer ou non un album qu'il aurait reçu sous cette forme.
Concernant le ROTTING CHRIST, c'est un promo de bonne qualité fourni par Season. C'est la seule solution pour sortir la kro avant l'album. C'est pour ça que je le précise, et que je mettrai très probablement la kro à jour quand j'aurai reçu l'album, dont je vais commander l'édition limitée.
Si la musique ne m'avais pas autant convaincu, j'aurais attendu d'avoir le disque, un album s'appréciant pleinement, pour moi, avec son livret, ses paroles, la texture de son digi, etc. Un album est un tout, pas une succession de notes.
Mais dans ce cas précis, j'ai rapidement su, connaissant notamment la qualité des éditions limitées de Season, que le produit fini ne me ferai pas changer d'avis sur l'album.
Heureux de vous avoir donner au moins l'envie d'aller écouter, ROTTING CHRIST est un groupe bien trop sous estimé compte tenu de la qualité de ses productions. Un groupe et un album qui ne sont pas parfaits mais qui sont uniques, qui ont une identité très affirmée, qu'il ne faut pas chercher à dompter mais par lesquels il faut se laisser transporter.
Dav IP:92.142.96.92 Invité
Posté le: 02/03/2013 à 13h16 - (106343)
Coffret collector reçu hier !!!! l'album est tout simplement une tuerie !!!!
SeyrArno Membre enregistré
Posté le: 02/03/2013 à 16h22 - (106347)
Ecouté vite fait
Je lui prefere aealo
On verra dans plusieurs écoutes
Paul IP:217.79.179.57 Invité
Posté le: 03/03/2013 à 11h43 - (106357)
Très propre. Trop propre ? Des guitares se doivent de claquer et d'être plus audibles.
Tetanos Membre enregistré
Posté le: 03/03/2013 à 14h12 - (106360)
Très bon oui.
Grosse envie de l'acheter avec tout les titres donc en digi.
Mais se taper un drapeau inutile et une médaille qui l'est tout autant qui vont finir au mieux dans un tiroir pour avoir le digi, c'est limite de la vente forcé. Une version sans la panoplie de teenager aurait été bien vu.
Merci d'avoir fait une box sans t-shirt tout de même...
Bon je pars la commander...
Crom-Cruach IP:90.52.147.221 Invité
Posté le: 04/03/2013 à 12h57 - (106368)
Mon dernier message a été viré ou j'ai merdé ?
Tetanos Membre enregistré
Posté le: 04/03/2013 à 14h56 - (106376)
Si je me souviens bien tu parlais de ta chronique dans un autre webzine, je pense que ton com a été considéré comme une page de pub sans lien avec la chronique.
vsgreg Membre enregistré
Posté le: 04/03/2013 à 16h27 - (106378)
@Crom-Cruach : Pour rappel, c'est ecris en bas de la zone ajout de commentaire :
"Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu."
Merci
Crom-Cruach IP:90.52.147.221 Invité
Posté le: 04/03/2013 à 17h07 - (106379)
Okay
Solo Necrozis Membre enregistré
Posté le: 04/03/2013 à 20h51 - (106383)
Excellent album, plus dense et fouillé que son prédécesseur. Comme dit dans la chronique, on se représente facilement plein d'images tellement l'album est riche en ambiances diverses et très homogènes malgré tout. C'est presque de la BO de film tellement c'est fourni.
Putain, ce truc c'est plus qu'un album de "metal", c'est de la très grande musique, et c'est à mon avis le meilleur Rotting Christ, rien que pour son ambition et pour la qualité inespérée et ô combien jouissive du résultat.
Viendez jouer à Paris !
Jotun35 Membre enregistré
Posté le: 07/03/2013 à 00h42 - (106417)
Bon ben pour moi album en demi-teinte. Je m'attendais à un changement bien plus radical que ça, je m'attendais à être supris... Et en fait non. Rotting Christ ne sort pas de sa zone de confort et nous sert plus ou moins la même chose que sur Aealo. Et puis franchement c'est la première fois que j'ai cette sale impression que 20 à 30% des solos sont repompées sur Aelo, Theogonia ou Sanctus Diavolos.
Au final les seuls titres qui m'impressionnent vraiment sont "In Yumen - Xibalba" et son côté incantatoire, "Cine iubeste si lasa" qui ne fait pas vraiment Rotting Christ (avec chant en roumain... Vraiment bien joué sur le coup et judicieusement placé au milieu de l'album), Iwa Voodoo... Hum je ne sais pas, l'un des plan au début du morceau me fait un peu trop penser à Phobos Synagogue, mais j'aime bien ce côté un peu old-school et rock qui se dégage du morceau. Mais bon prenez le solo à 3:35 sur ce morceau : presque le même que celui de Grandis Spiritus Diavolos autour de 5:05 qui lui même me fait penser à un solo sur un album précédent (je n'arrive plus à mettre le doigt dessus par contre... Je crois que c'était sur Aealo mais pas sûr).
"Ahura Mazda-Azra Mainiuu" est mon autre gros coup de coeur justement car RC ne se contente pas de faire du Rotting Christ (et ça change des deux morceaux précédents trop répétitifs et évidents quand on s'est tapé toute la discographie du groupe en boucle pendant des années).
"Χ ξ ς’" clôt très bien l'album par contre (à la manière de Sanctus Diavolos sur l'album du même nom).
Bon en résumé j'ai vraiment cet impression d'album en dent de scie avec un premier morceau qui déboite tout, un deuxième sympa, ensuite on est en terrain connu et rien de spécial jusqu'à "Cine iubeste si lasa" et "Iwa Voodoo", ensuite re terrain archi-connu avant de finir sur deux morceaux qui déboîtent.
Jotun35 Membre enregistré
Posté le: 07/03/2013 à 00h45 - (106418)
Et pour ceux qui découvrent Rotting Christ avec cet album: jettez vous sur Theogonia qui est à mon humble avis leur meilleur album (qui lui était vraiment une grosse surprise vu qu'il fait suite au très Septicfleshien "Sanctus Diavolos").
Tronc IP:109.89.163.227 Invité
Posté le: 07/03/2013 à 23h18 - (106428)
Jotun35, ne serais-tu pas Jo ou encore Joji par hasard ?
Jotun35 Membre enregistré
Posté le: 07/03/2013 à 23h27 - (106429)
Hum non, pas que je sache (mais peut-être que mon "moi bourré" me joue des tours).
Loufi IP:92.148.238.195 Invité
Posté le: 09/03/2013 à 18h18 - (106442)
Sürement le meilleur disque de métal, tous genres confondus, que j'ai entendu ces 5 dernières années.
JTDP Membre enregistré
Posté le: 10/03/2013 à 15h01 - (106444)
Cet album est un chef d'oeuvre !!! Rien de moins !!! Comme le dit Solo Necrozis, il va au-delà d'un simple bon ou excellent disque de Métal. Il propose une vraie cohérence, une vraie ambiance. On peut aussi bien l'écouter d'un bout à l'autre qu'en piochant un morceau au hasard. il se dégage toujours une atmosphère incroyable, unique suivant le morceau mais qui s'intègre parfaitement dans le déroulement de l'album. Magnifique !!!
Blooming Paquerette IP:109.7.33.126 Invité
Posté le: 11/03/2013 à 10h39 - (106453)
@Jotun35: à mon avis, pour les 20/30% de parties de guitares qui se ressemblent d'un album à l'autre comme tu le dis, c'est fait exprès. Moi je vois ça comme des variations sur le même thème, pratique assez courante dans la musique classique par exemple. Les similitudes sont trop importantes pour penser que les gars de Rotting Christ se soient permis de s'autoplagier sans que personne ne le remarque. Il y a notamment un lead harmonisé qu'on retrouve à la fois sur THEOGONIA, AEALO et ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑY
Jotun35 Membre enregistré
Posté le: 18/03/2013 à 09h07 - (106561)
@ Blooming Paquerette : Oui c'est que je pense aussi... Mais vu qu'ils ont déjà utiliser ce genre de "truc" sur Aealo, je me dis que ce serait pas mal si le père Sakis nous pondait quelque chose de vraiment nouveau sur le prochain album.
WS Membre enregistré
Posté le: 20/03/2013 à 19h08 - (106606)
LA découverte de l'année pour ma part, avec la claque qui va avec. Du coup je m'écoute toute leur discographie et c'est vraiment dommage que ce groupe n'était pas mis en avant plus que ça avant...
Ayin IP:90.84.144.52 Invité
Posté le: 22/03/2013 à 09h17 - (106632)
Je découvre tardivement ce groupe Grace a cette chro, que je croyais etre un groupe de true BM. La claque de l année, il tourne en boucle depuis Lundi et j ai des frissons a chaque fois je me le réécoute.
FelixRome IP:90.84.144.85 Invité
Posté le: 28/03/2013 à 14h47 - (106741)
J'adore cet album, mon préféré depuis thy mighty contract.
Une ambiance vraiment satanique.
TarGhost Membre enregistré
Posté le: 04/04/2013 à 18h58 - (106803)
+1 avec Jotun35 : malgré de multiples écoutes, je n'arrive pas à rentrer dans le dernier trip des grecs...
J'ai aussi cette impression de recyclage de riffs et d'ambiances entamée depuis l'excellent "Theogonia", qui reste mon préféré avec "Triarchy"...
braddock Membre enregistré
Posté le: 10/12/2015 à 21h51 - (118929)
Cet album n'a jamais quitté mes oreilles et mes souvenirs de mélodies depuis 2 ans. Un gage de qualité
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
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Voilà maintenant treize ans qu'est sorti « Khronos », le disque par lequel Sakis et sa bande se sont réveillés d'une léthargie dans laquelle on a pu un temps les croire enfermés à jamais, avec le tryptique « Triarchy of the Lost Lovers », « A Dead Poem » et « Sleep of the Angels ». Trois albums qui, s'ils montraient un groupe qui ne voulait surtout pas rester prisonnier de l'extrême mais dévoiler une autre facette de sa personnalité, semblait malgré tout bien plus limité dans ce registre plus « Dark » et lent que ses premières productions. Les années 2000 ont vu la formation chercher à marier au mieux ses aspirations Dark et ses penchants viscéraux pour un Black Metal beaucoup plus agressif, vindicatif, mais toujours très mélodique. En 2007, « Theogonia » allait encore plus loin en incorporant comme jamais elle ne l'avait encore fait des éléments issus de musiques traditionnelles, marquant par là même un nouveau départ pour ROTTING CHRIST, qui semblait plus affamé que jamais.
« Aealo » ayant suivi la même voie que « Theogonia », et connaissant l'aversion de Sakis pour la stagnation, c'est avec une très grande curiosité que je lançais la lecture de « Do What Thou Wilt », traduction anglaise de ce dernier album qui nous occupe aujourd'hui et que je n'ai encore eu l'occasion d'écouter que dans sa version MP3 fournie par le label. Nous ne pourrons donc discuter de ses textes et de son livret, que j'espère aussi riches que le sont les compos et qu'est grande l'ambition de Sakis, qui a réunit dans « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ » une multitude d'influences, poèmes, textes, provenant des Incas, des Sumériens, du Voodoo, etc. Nous en reparlerons éventuellement une fois l'album sorti, mais pour l'heure c'est sur le plan musical que nous nous concentrerons, et il y a déjà de quoi faire !
Difficile de dire s'il est le meilleur album de ROTTING CHRIST, il faudra encore un peu de recul supplémentaire pour cela, et tout dépend des critères sur lesquels chacun se basera pour l'évaluer, mais il est assurément le plus abouti, le plus ambitieux, le plus homogène des disques du groupe. À la fois dans la lignée de ses deux prédécesseurs et d'une fraîcheur dont je n'aurais pas cru le groupe capable, tout semble couler de source à son écoute. Nous n'avons pas l'impression d'écouter un album, mais d'assister à une représentation théâtrale au cours de laquelle une histoire nous est contée, une histoire faite de violence, de cérémonies, de moments de recueillements, dans laquelle nous nous trouvons plongés dès les premières notes et qui ne nous libère, hébétés, qu'après que la dernière se soit tue. Malgré la diversité des peuples auxquels le groupe a voulu rendre hommage, « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ » est d'une rare homogénéité et parfaitement équilibré entre passages violents, parties plus mélodiques et accrocheuses typiques du style de ROTTING CHRIST et moments plus théâtraux, comme nous l'évoquions plus haut. Le chant de Sakis retrouve sur plusieurs titres le timbre grave qu'il avait perdu depuis quelques albums, un chant en général d'ailleurs bien plus possédé qu'il ne l'avait encore été et qui joue un grand rôle dans l'intensité de l'album. Le livret nous donnera certainement la liste des nombreux invités présents, notamment les chanteurs et chanteuses dont les prestations sont, à l'instar de celle de Sakis, indissociables de la réussite de ce disque mystique et peut-être bientôt, sait-on jamais, mythique.
J'ai longtemps hésité sur la manière dont il fallait rédiger cette kronik, à savoir privilégier une description qui mettrait en avant l’homogénéité et l'orientation très dramatique / théâtrale du disque, sans aller trop loin dans la description de morceaux, ou alors se lancer dans une présentation approfondie des compos, dont quasiment chacune contient une surprise, le son le break ou encore les chœurs qu'on n'aurait pas attendu. L'album étant en écoute intégrale depuis peu, la décision a été plus simple à prendre et c'est, vous l'aurez compris, la première solution qui a été retenue, certainement celle qui dénaturera le moins également une œuvre qui n'en finit pas de me surprendre et de me réjouir. On a pu croire avec « Aealo » que ROTTING CHRIST marquait le pas, ce n'est à l'évidence pas le cas, loin de là. Tout en conservant son identité, le groupe a toujours su avancer, se remettre en cause, tenter de nouvelles choses et ce sont toutes ces années d'expérience qui se retrouvent dans « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ » et qui sont magnifiées par les doigts magiques de Jens Borgen (OPETH, AMON AMARTH, SOILWORK), à qui ont été confiés le mixage et le mastering.
Notez également que les versions Digipack et vinyles de « ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ » comportent un titre bonus, « Welcome to Hel », qu'il est impensable de ne pas avoir inclus dans le track listing régulier et qu'il serait donc dommage de laisser de côté. Un bonus que vous pourrez découvrir en écoutant l'album en streaming via le lien ci-dessous, une de ces belles choses que permettent les nouvelles technologies et dont il ne faut pas hésiter à se servir. On ne se fait qu'une idée très restreinte de la richesse de l'album en l'écoutant à la va-vite, alors n'hésitez pas à vous poser bien confortablement, à fermer les yeux, couper la sonnerie du portable et à vous laisser emporter, le voyage en vaut la peine...
Rédigé par : Dungorpat | 17/20 | Nb de lectures : 16482