C’est du Sud de l’Italie que nous vient le quatuor ROSSOMETILE qui, après avoir réalisé deux démos en 1997 et 2000, passe à l’étape du premier album avec cet « Ultimaria ». Le groupe évolue dans un rock alternatif mélodique servi par un chant féminin dont la particularité est d’être en italien, petite touche toujours originale à une époque où l’anglais est massivement utilisé. Ne cherchez donc pas ici de gros riffs touffus ou des blasts de batterie à vous en percer les tympans. Non, ici, tout est nuance, légèreté et douceur… Les guitares, tour à tour gentiment saturées ou cristallines, posent des ambiances d’une limpidité envoûtantes. Le jeu à deux guitares prend tout son sens tant la complémentarité des parties respectives est excellente (« Ultimaria1 », « Ripetizione »). La force de cet album réside aussi dans la diversité des instrumentations : quelquefois simplement rock (« Onde » et son riff principal entêtant), on a droit également à des parties limite classique du plus bel effet (« Ripetizione »). Enfin l’utilisation de nappes de synthés ajoute une petite touche sympa qui complète à merveille les instrumentations (« Luci sulla Luna », « Quando partii… »). Se disant influencé par les 80’s, on regrettera quand même l’utilisation de sons de claviers quelquefois vraiment cheap qui rappellent les premiers DEPECHE MODE (sauf qu’eux les utilisaient il y a 20 ans et étaient avant-gardistes…). Une faute de goût qui gâche notamment « Onde » qui, sans un solo de synthé limite grotesque (de quelques secondes heureusement !), est une des meilleures chansons rock qu’il m’aura été donné d’écouter ces derniers temps.
Le timbre de voix de Tuzzi, chaleureux et apaisant, se pose à merveille sur les compos. Les thèmes abordés vont de l’amour (bien évidemment ! les italiens sont d’éternels romantiques) à des dissertations sur l’espace et les OVNI (« Luci sella Luna »). Comme dit précédemment, l’utilisation de l’italien est une très bonne initiative démarquant le groupe d’autres réalisations du même style. Là où par contre le choix de la langue est plus discutable, c’est sur les ballades car on a l’impression d’avoir affaire à un chanteur de variétés italiennes lambda (« Con le lacrime »). La production est quant à elle excellente, très claire, mettant en valeur chaque instrument. « Ultimaria » est une belle surprise et je ne peux que vous inviter à jeter une oreille sur un album qui, sans révolutionner le paysage musical rock actuel, apporte une pierre à l’édifice d’une bien belle manière.


Rédigé par : Foofur | 15/20 | Nb de lectures : 11778