Quand on monte un groupe, il faut se faire connaitre en jouant beaucoup sur scène ou en bombardant internet de vidéos/photos, tweets et compagnie. Puis, pour que les gens s’intéressent à vous il vous faut soit avoir une fille dans le groupe (avec une quantité de vêtements inversement proportionnelle à la taille de la poitrine si possible) soit être une bande jolis minets (avec de jolies mèches). Ici ce n’est pas le cas. Il faut donc trouver un nom qui claque plutôt « Darkmayhem » ou « Morbid Cannibal » que « Oh, Designing The Attack Of The Martyrs ». ROOTLESS, vous en conviendrez, c’est pas folichon. La dernière solution consiste à trouver une accroche originale pour définir votre musique. Banco, les autrichiens ont choisis cette option en s’auto qualifiant groupe de « Vienna Moshcore ». On en déduit donc que ROOTLESS tape dans le hardcore métallisé avec de grosses moshpart tout en venant de la ville d’adoption de W.A.Mozart. C’est à peu près ça, suffit de rajouter une touche de death, de heavy et on tient la description détaillée de la musique de groupe. A partir de là, tout est plus ou moins dit.

Du metalcore, les autrichiens conservent le groove et le côté implacable et épique des riffs. On pense parfois à du Cataract ou du Heaven Shall Burn en plus syncopé ou à du Morda pour le côté evilisant des guitares. Mais en moins convaincant bien sur. La voix aussi fait metalcore. Une voix qui sent bon les tatouages et la coupe de cheveux bien dégagée derrière les oreilles. Une voix de bonhomme qui n’essaie pas de charmer les gonzesses avec ses refrains clairs. On est dans le metalcore tendance poils sous les bras et pas metrosexuel. Du death, ROOTLESS a gardé les patterns et roulements de batterie qui n’hésitent jamais à se transformer en blast comme sur « Say My Name » ou « Insomnia », enfin si on parvient à différencier les deux titres parce que c’est pas évident au premier abord tellement tout se ressemble un peu, voire beaucoup. Mêmes tempos, mêmes moshpartss, mêmes riffs. Même un album de grind parait plus varié que ce « Dominate The Chaos ». Pourtant, ça bastonne sympathiquement, ça tabasse tranquillement ça groove même un peu par moment, y’a de la qualité et le disque est propice au défoulement primaire, on trouve même un peu de « gruik gruik » c’est dire. Ca doit faire pogoter sur scène mais sur album on se lasse très vite. Qu’on se repasse x fois le même titre ou qu’on écoute l’album en entier, la différence n’est pas flagrante. Surtout que les gars poussent le vice a faire durer ça sur 14 titres pour près de cinquante minutes, ce qui en fait facilement vingt de trop. On fini par se lasser d’entendre le même riff pur le huitième fois et on zappe irrémédiablement la fin des hostilités.

Le Vienna Moshcore c’est en fait du metalcore à l’allemande en somme. Peut être plus métallisé que la moyenne mais c’est tout. Ca valait bien la peine de se casser la tête à inventer un genre si c’est pour ne rien faire d’autre que la même popotte que ses petits copains. Mais bon, ça fonctionne, la preuve, je viens de prendre du temps pour parler d’eux. Maintenant qualitativement parlant...


Rédigé par : Seb On Fire | 10/20 | Nb de lectures : 12029