La boucle est bouclée. Après avoir successivement « promotionné » un guitariste (Steve Morse), un bassiste (Billy Sheehan), un claviériste (Jordan Rudess) voici un autre guitariste à l’honneur.
Robert Berry est également un cadre sup de l’écurie américaine que l’on peut retrouver en instrumentiste guest chez une foultitude de groupes maison comme Magellan, Tempest, sur Subdivisions, album tribute à Rush, sur Encore Legends & Paradox, hommage à ELP, le Suppers Ready consacré à Genesis, le Tales From Yesterday celui à Yes, le Moon Revisited tribute à The Dark Side Of The Moon de Pink Floyd, le To Cry You A Song dédicacé à Jethro Tull etc.. Ou bien comme producteur pour l’unique album d’Altura (Mercy), groupe de métal prog, autre poulain de Magna Carta. Il fut également membre permanent de feu « 3 », aux côtés de Keith Emerson et de Carl Palmer. Une sacrée carte de visite qui malheureusement n’a pas fait explosé sa renommée au-delà d’un cercle restreint.
Les même causes produisant les mêmes effets, ce qui fut valable pour Morse et consort, l’est pour Berry. Il s’agit bien évidemment de mettre en exergue le talent de ce guitariste assez peu connu bien que très prolixe et actif dans le milieu de l’AOR/Prog.
Voici donc un album à deux visages. Le premier est plutôt agréable car les titres tirés des « tribute » précités sont dans l’ensemble excellents. A commencer par le Roundabout d’ouverture. Véritable morceau de « bravitude » de YES, Berry se frotte à du lourd. Bien sûr, il manque la folie propre au groupe anglais, mais l’ami Bob qui assure aussi le chant ne s’en sort pas trop mal. C’était un pari osé et je suis assez bluffé par cette version revisitée et musclée d’un classique du prog seventies.
Autre dinosaure à l’honneur, Jethro Tull dont Berry reprend le folklorique et champêtre Minstrel In The Gallery avec le même savoir faire que pour Roundabout.
La version de Brain Damage est très fidèle. Facile, il n’y a que 8 accords de gratte. Même moi, je sais la jouer. ;o)
En ce qui concerne la reprise de Watcher Of The Skies, je suis trop émotionnellement attaché à la version originale de ce monument de Genesis que je ne saurais être objectif. Comment oublier le frisson que procure l’intro au mellotron et ce rythme syncopé qui vous met les tripes à l’envers. Celle proposée par Berry est disons… originale, point barre !
L’autre facette de ce Prime Cuts est plus personnelle car axée sur le répertoire de Berry. Et selon que vous connaissiez ou pas les titres présents, vous pourrez prendre un réel plaisir à les réécouter ou vous ennuyer tout autant. Bien que cet épisode-là soit le moins inintéressant de la série en cours, on ne m’enlèvera pas de l’idée que ce type de disque est loin d’être indispensable. Pour collectionneur seulement.


Rédigé par : Karadok | 12/20 | Nb de lectures : 11019