RITUALS OF THE OAK - Come Taste the Doom (Eyes Like Snow/Season of Mist) - 11/04/2012 @ 07h24
Faire du doom n’est pas chose aisé. Il faut dire que le genre est assez rapidement casse-gueule, la limite entre le lent et le chiant étant vraiment ténue. Nombre de groupe pourtant pas forcément mauvais franchissent cette limite sans forcément s’en rendre compte. A contrario, d’autres arrivent à jouer avec cette frontière et à proposer une musique ultra lente, et pourtant passionnante. Et malheureusement pour moi, RITUALS OF THE OAK (ROTO) fait partie de la première catégorie.
Mais reprenons dès le début. Originaire de Sidney, le groupe s’est formé en 2008, et a sorti dès 2009 un premier promo deux titres pour démarcher les labels. Et c’est le label teuton Eyes Like Snow, en fait la division heavy/doom de Northern Silence, qui décide la même année de sortir le premier album du quartet, "Hour of Judgement". J’avais chopé cet album un peu par hasard à l’époque. Sans réinventer la poudre, ce premier essai était plutôt agréable à l’écoute. Influencé par SOLITUDE AETERNUS, WARNING ou même CANDLEMASS, mais avec un chant féminin, TORO proposait un doom classique honnête sans faire de vague. Il manquait quand même un truc pour qu’il tourne aussi souvent dans ma platine que ses aînés. L’année dernière, le groupe s’est fendu, toujours sur Eyes Like Snow, d’un split avec les Américains APOSTLE OF SOLITUDE et THE FLIGHT OF SLEIPNIR. Et là, bonne surprise, le morceau proposé était vraiment bon. Durant pourtant 17 minutes, ils avaient trouvé le truc pour tenir la longueur, aidé notamment par un son de guitare gras et tranchant, et un morceau foutrement bien écrit. Autant dire que j’attendais avec impatience le second album, pressentant une continuité dans la bonification.
Et après seulement deux ou trois écoutes, je suis frustration. Frustration parce que déception. Ce nouveau disque des Aussies m’a bien refroidi. Pour faire court avant de rentrer dans les détails, ROTO est retombé dans les travers de son premier album. Commençons par le chant. Je suis loin d’être allergique au chant féminin, notamment dans le doom où d’excellentes chanteuses officient. Sans être mauvaise, Sabine ne brille pas par son originalité. Son chant est très classique, avec peu de variation. Lorsqu’elle pousse un peu, on sent qu’elle manque de puissance. Heureusement, elle est juste tout le long de l’album, et son timbre reste agréable pour mes oreilles sensibles.
Côté musique, même sentence. Sans être mauvais, ROTO est ultra classique dans le mauvais sens du terme. J’adore les groupes rétrogrades qui perpétuent la tradition. Encore faut-il avoir ce truc qui permet de ne pas sombrer dans la parodie ou en tout cas dans l’ennui. Hélas, difficile ici de ne pas piquer du nez. Reprenant les mêmes instruments que le premier album, "Come Taste the Doom", est un pur disque de doom metal classique, puisant dans les maîtres du genre sus-cités. On retrouve donc un tempo moyennement lent, pas de concours d’escargot ici, mais pas non plus d’accélération pour dynamiser les titres (pourtant, le titre du split se terminait par une cavalcade fort appréciable). D’ailleurs, le tempo ne varie que très peu durant les 5 titres. Sur les parties metal, le groupe ne se renouvelle pas vraiment, et propose un copié-collé du premier album. C’est sur les autres parties, plus folk, plus éthéré que ROTO propose une évolution, mais qui s’avère vaine. Ces passages, sous forme d’intro de titre, de break ou de couplet tout simplement (sur "On the Sixth Moon" par exemple), se veulent introspectifs et aériens, pour donner une dimension plus légère aux morceaux, et essayer de faire une balance avec les parties metal. Sauf que ça ne fonctionne pas. Déjà que les parties metal manquent de puissance et sont un peu ennuyeuse, ajouter des passages encore plus calmes et doux rend l’ensemble soporifique. Ce n’est pas mauvais en soi, mais il manque clairement des ingrédients pour que le résultat fasse effet. C’en devient d’ailleurs assez rageant, puisque les bons passages se retrouvent noyés dans des passages soit inintéressants, soit ennuyeux et plats.
Comme je le disais, tout n’est pas mauvais, il y a des passages assez sympa, mais l’impression globale est forcément plombée par les passages plus faibles de l’album. Et au résultat, les petites 43 minutes du disque donnent l’impression de durer bien plus. Et ça me fait enrager d’autant plus que le groupe sait faire de bons titres, la preuve avec le morceau du split sorti dans l’intervalle. Hélas, "Come Taste the Doom" ne permet pas à RITUALS OF THE OAK de remonter au classement, et franchement, pour s’essayer à ce genre de musique, ne goûtez pas à cet album, mais réservez-vous pour d’autres sorties. Les élèves n’ont pas encore dépassé les maîtres.
Ouah ! C'est la première fois que je suis autant pas d'accord avec une chronique ! Ce n'est pas une critique, l'article est bien écrit et de toute manière, n'étant pas journaliste ou même littéraire, je serais très mal avisé de dire que la chronique est mauvaise.
Mais voilà, j'ai découvert Ritual Of The Oak il n'y a pas très longtemps et ce fut un véritable coup de coeur pour moi. Peut être le plus grand coup de coeur depuis très longtemps (avec le groupe russe Scald). Et tout les éléments de l'album Come Taste The Doom que tu cites comme étant ennuyeux, je les trouve à l'inverse passionnants. J'ai l'impression que le groupe à vraiment réfléchit sur chacun de ses morceaux et que chaque note est pile à sa place. Franchement, je ne vois vraiment pas comment on pourrait améliorer ces morceaux.
Je suppose qu'après, il s'agit de goûts et de couleurs, mais je me sentais obligé de réagir face à cette chronique où j'étais vraiment en total désaccord.
Le seul point où je suis d'accord, c'est que je ne conseillerais pas à des fan de thrash metal d'écouter Ritualks Of The Oak, devinant pertinemment qu'ils vont se faire chier. Mais pour un amateur de doom metal, c'est un groupe que je lui conseillerais très fortement !
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Mais reprenons dès le début. Originaire de Sidney, le groupe s’est formé en 2008, et a sorti dès 2009 un premier promo deux titres pour démarcher les labels. Et c’est le label teuton Eyes Like Snow, en fait la division heavy/doom de Northern Silence, qui décide la même année de sortir le premier album du quartet, "Hour of Judgement". J’avais chopé cet album un peu par hasard à l’époque. Sans réinventer la poudre, ce premier essai était plutôt agréable à l’écoute. Influencé par SOLITUDE AETERNUS, WARNING ou même CANDLEMASS, mais avec un chant féminin, TORO proposait un doom classique honnête sans faire de vague. Il manquait quand même un truc pour qu’il tourne aussi souvent dans ma platine que ses aînés. L’année dernière, le groupe s’est fendu, toujours sur Eyes Like Snow, d’un split avec les Américains APOSTLE OF SOLITUDE et THE FLIGHT OF SLEIPNIR. Et là, bonne surprise, le morceau proposé était vraiment bon. Durant pourtant 17 minutes, ils avaient trouvé le truc pour tenir la longueur, aidé notamment par un son de guitare gras et tranchant, et un morceau foutrement bien écrit. Autant dire que j’attendais avec impatience le second album, pressentant une continuité dans la bonification.
Et après seulement deux ou trois écoutes, je suis frustration. Frustration parce que déception. Ce nouveau disque des Aussies m’a bien refroidi. Pour faire court avant de rentrer dans les détails, ROTO est retombé dans les travers de son premier album. Commençons par le chant. Je suis loin d’être allergique au chant féminin, notamment dans le doom où d’excellentes chanteuses officient. Sans être mauvaise, Sabine ne brille pas par son originalité. Son chant est très classique, avec peu de variation. Lorsqu’elle pousse un peu, on sent qu’elle manque de puissance. Heureusement, elle est juste tout le long de l’album, et son timbre reste agréable pour mes oreilles sensibles.
Côté musique, même sentence. Sans être mauvais, ROTO est ultra classique dans le mauvais sens du terme. J’adore les groupes rétrogrades qui perpétuent la tradition. Encore faut-il avoir ce truc qui permet de ne pas sombrer dans la parodie ou en tout cas dans l’ennui. Hélas, difficile ici de ne pas piquer du nez. Reprenant les mêmes instruments que le premier album, "Come Taste the Doom", est un pur disque de doom metal classique, puisant dans les maîtres du genre sus-cités. On retrouve donc un tempo moyennement lent, pas de concours d’escargot ici, mais pas non plus d’accélération pour dynamiser les titres (pourtant, le titre du split se terminait par une cavalcade fort appréciable). D’ailleurs, le tempo ne varie que très peu durant les 5 titres. Sur les parties metal, le groupe ne se renouvelle pas vraiment, et propose un copié-collé du premier album. C’est sur les autres parties, plus folk, plus éthéré que ROTO propose une évolution, mais qui s’avère vaine. Ces passages, sous forme d’intro de titre, de break ou de couplet tout simplement (sur "On the Sixth Moon" par exemple), se veulent introspectifs et aériens, pour donner une dimension plus légère aux morceaux, et essayer de faire une balance avec les parties metal. Sauf que ça ne fonctionne pas. Déjà que les parties metal manquent de puissance et sont un peu ennuyeuse, ajouter des passages encore plus calmes et doux rend l’ensemble soporifique. Ce n’est pas mauvais en soi, mais il manque clairement des ingrédients pour que le résultat fasse effet. C’en devient d’ailleurs assez rageant, puisque les bons passages se retrouvent noyés dans des passages soit inintéressants, soit ennuyeux et plats.
Comme je le disais, tout n’est pas mauvais, il y a des passages assez sympa, mais l’impression globale est forcément plombée par les passages plus faibles de l’album. Et au résultat, les petites 43 minutes du disque donnent l’impression de durer bien plus. Et ça me fait enrager d’autant plus que le groupe sait faire de bons titres, la preuve avec le morceau du split sorti dans l’intervalle. Hélas, "Come Taste the Doom" ne permet pas à RITUALS OF THE OAK de remonter au classement, et franchement, pour s’essayer à ce genre de musique, ne goûtez pas à cet album, mais réservez-vous pour d’autres sorties. Les élèves n’ont pas encore dépassé les maîtres.
Rédigé par : Skay | 11/20 | Nb de lectures : 12043