RISE OF THE NORTHSTAR, le plus japonais des groupes parisiens, is back dans les bacs. Depuis ses débuts, le groupe a toujours suivi sa propre voie, son propre style et a créé ses propres codes. En l'espace de six ans nos cinq sayans ont su évoluer, passant d'un hardcore/beatdown des familles sur « Tokyo Assaut » à un condensé d'hardcore, de thrash et de hip-hop de haute volée sur leur second Ep « Demonstrating My Sayia Style » pour un résultat foutrement prometteur. ROTNS l'a toujours joué pro, de l'image au son. Carré jusqu'au bout des ongles, il a toujours porté une grande importance à son image, via ses clips par exemple, et l'a modelée pour qu'elle se rapproche au maximum de son concept : le furyo style. Résultat, ROTNS a conquis les foules de par le monde, en témoigne ses nombreux fans issus des quatre coins du globe sur leur page Facebook, a réussi à amadouer Nuclear Blast pour un contrat de distrib' et a su susciter une sorte d'attente fébrile pour la sortie de son premier disque longue durée.

Si « Demonstrating My Sayia Style » montrait clairement la direction prise par la formation, « Welcame », lui, ne fait que la confirmer. Toujours équipé d'une production Vivel Dop fixation béton (mixé et masterisée par Zeus (HATEBREED, TERROR, etc.) au passage), ce premier album s'impose par son effet « coup de poing » direct dans les chicots que nos cinq vauriens issus de l’étoile du nord ont parfaitement mis en pratique. Pas besoin de chipoter avec ROTNS, la bande de bosozoku va directement à l'essentiel et nous fait découvrir tout l'étendue de son univers en l'espace de 11 titres. Son hardcore/thrash/hip-hop à la sauce samouraï n'évolue pas d'un poil par rapport aux 6 morceaux présents sur l'EP précédent, mais laisse tout de même une certaine variété pointer le bout de leur nez et rafraîchir son style maintenant clairement établi.

D'une efficacité redoutable, la dizaine de titres composant ce « Welcame » dévoile, l'un après l'autre, toutes les influences dont le combo se revendique. Très inspirés par un esprit connoté 90's, on retrouve dans le son de nos super guerriers de forte touches hardcore, voir crossover à la SUICIDAL TENDENCIES, directement empruntées aux MADBALL (le riff de « Welcame »), BIOHAZARD (« Dressed All In Black ») ou encore TERROR (« The New Path »). L'influence est là, c'est indéniable, mais se voit personnalisée par une touche typique des RISE. Le chant de Vithia, avec son accent franglais à couper au katana, apporte un cachet bien particulier aux compos du groupe. Son flow violent et maîtrisé s'impose un peu comme la marque de fabrique de la bande et lui confère un style prononcé qui dénote fortement de ce qui se fait actuellement dans le genre. Couplé au reste, les compositions de « Welcame » sonnent véritablement « fat » dans leur genre, bourrées de mosh-part, de breakdown et de parties two-step aussi efficaces qu’un germain-souplex. Quelques passages peuvent paraître redondants à certains moments (la partie rythmique de « Samouraï Spirit » se retrouve quasiment identique sur « Dressed All In Black » par exemple) mais dans sa globalité « Welcame » regorge de gros tubes à mosh-pit ultra dansant où la testostérone n’a pas été laissée aux vestiaires.

La touche thrash si chère à nos lascars depuis « Demonstrating My Sayia Style » se voit encore plus présente sur des titres tels que « Bosozoku », et son intro à faire pâlir ANTHRAX, ou bien encore sur « Welcame » où l'influence SLAYER n'est plus à présenter. Toutefois, les RISE OF THE NORTHSTAR n’oublient pas leurs premiers amours et savent encore remonter sur le ring du beatdown avec un « Tyson » teigneux et lourd de chez lourd. Nos cinq Yankees n’en n’oublient pas d’imposer leur esprit hip-hop avec leur cover de PHARAOHE MONCH, « Simon Says ». Celle-ci met bien l'accent qu'en termes de hip-hop le groupe n'a également aucune leçon à recevoir de personne et transforme l'originale en hip-core vénère au flow imparable et stylé. Après une bonne fessée déculottée, les RISE OF THE NORTHSTAR se permettent de mettre un peu les choses au clair avec un « Authentic » direct, où Vithia se permet de balancer quelques rimes en français à destinations de leurs haters issus de notre pays. Une façon de d'éclaircir les choses et de remettre un peu de d'ordre devant chez soi, pour ceux qui n’auraient pas compris que le groupe ne suit personne et fait se qu’il veut où il veut.

« Welcame » crée la bonne surprise par son punch, son énergie et sa qualité digne de la meilleure dérouillée d'Onizuka. Le groupe a encore un peu de mal à digérer certaines de ses influences (quoiqu'il les revendique sans gêne) mais arrive quand même à balancer un style très personnel dans un déluge d’hardcore furibard. RISE OF THE NORTHSTAR peut se vanter d'avoir frappé un gros coup avec son premier album qui, après un parcours DIY, enfonce bon nombre de formations établies à ce jour avec 11 morceaux ultra « fat ». Depuis ses débuts plus hésitants, les kōhai de « Tokyo Assaut » sont devenues des senpai avec « Welcame » et les voilà fin prêts pour conquérir le monde, telle une armée de sayans dirigée par Vegeta lui-même. RISE OF THE NORTHSTAR c’est comme ça, alors si t’aimes pas, t’écoutes pas et puis voilà. La classe à Okinawa, quoi.






Rédigé par : Velvet Kevorkian | 16/20 | Nb de lectures : 17344