Né des cendres de Kingpin et The Deal, le side project qu’était Rise And Fall a rapidement grandi, mûri et est devenu un groupe à part entière.
Issu du très riche catalogue de Reflections Records (Blacklisted, Face Tomorrow, Modern Life Is War), Rise And Fall est un groupe qui ne traîne pas en chemin. Un split avec Paint The Town Red et un album « Hellmouth » en 2004 puis aujourd’hui « Into Oblivion ». Autant dire que les belges ne chôment pas.
Le groupe pratique un hardcore fortement inspiré par la vieille école mais « Into Oblivion » malgré ses 28 petites minutes et ses clichés musicaux ultra présents arrive à nous surprendre par des aspects plus personnels. Je vais y revenir plus tard.

L’album démarre sur Forked Tongues. On entend les guitares qui se branchent, un larsen puis c’est parti. Pas de doute, c’est du hardcore. Le rageur, l’agressif, sans compromis ni concession, celui qui ne laisse pas le temps de respirer entre deux chansons… Riffs joués à 100 à l’heure, mosh parts, cris hargneux, rythmique rapide. Tous les ingrédients d’un bon album de hardcore sont réunis.
La production est extrêmement basique. Les guitares, largement mises en avant, ont un son lourd et font les yeux doux au métal. Les riffs qui en émanent sont efficaces, puissants et balayent le caractère classique des compositions. La batterie semble jouer dans la pièce d’à côté ce qui me déroute un peu. La basse quant à elle est uniquement audible lors de ses timides apparitions en solo. La voix de Bjorn est hystérique, écorchée et haineuse, assez proche de Terror. Bjorn s’essaie de temps en temps à quelques vocalises claires mais elles sont vraiment marginales.

Malgré le caractère assez redondant de sa musique, Rise And Fall a incorporé des passages plus personnels dans ces chansons. On peut noter quelques soli par-ci par-là mais cela n’a rien à voir avec du heavy non plus.
Je peux également citer par exemple les intros de « Strakes is High » ou de « Lost Among The Lost » qui ont un petit goût de post rock. Lents et lourds, ces éléments aèrent et donnent plus de personnalité à « Into Oblivion ». L’album se termine par Ruins, un morceau instrumental de 5 minutes que n’aurait pas renié Cataract.

Pour conclure, Rise And Fall accouche ici d’un opus efficace et fidèle aux traditions. Certes 28 minutes, c’est un peu court mais le caractère éphémère des CD de hardcore fait partie desdites traditions. Chauffez la fosse, j’arrive !


Rédigé par : Vision Of Beuh | 15/20 | Nb de lectures : 13642