Plus YES que YES, ça peut pas exister. Et bien si, ça existe. R.O.M est un trio américain qui visiblement n’a pas encore digéré les 70’s. Ou que trop bien. Car Weeds, leur second album, est un brillant représentant/clone de l’école YES. Mais attention, pas celui sirupeux et/ou emphatique de 90125 ou de Tormato, non. Il s’agit plutôt de Relayer, Fragile ou Close To The Edge, l’age d’or quoi.. Pas facile à reproduire pour le commun des mortels, hein ? Essayez donc de vous coltinez Gate Of Delirium, Siberian Khatru ou Heart Of The Sunrise. Et bien eux, ils y arrivent et pas qu’un peu. Rien que le titre d’ouverture, Offering est confondant de mimétisme. Voix haut perchée comme Anderson, solos de guitare loufdingues qu’aurait pu revendiquer Howe, basse assourdissante et véloce que Squire était le seul, en son temps, à torturer de la sorte. Et bien évidemment une batterie et des percussions en droite lignée de chez Brufford/White. Il n’y a que les claviers qui n’ont pas l’outrecuidance de ceux de Wakeman. Plus sobres, ils se coulent parfaitement dans le déluge de breaks qui nous tombent sur le râble sans crier gare. Bon, à ce stade, je me dis que malgré toute l’admiration que j’ai pour le vénérable papy, si c’est tout du long sur le même registre, ça va vite me fatiguer. D’autant que Drone et Soft Disguise poussent le bouchon un peu loin dans la « Yessomania ». Heureusement, Into Phase rompt le charme et s’acoquine avec….GENESIS ! Ah, je vous ai prévenu, R.O.M a planté sur cette période. Et puis, Drowning In Fire et Half Wing eux, n’oublient pas de se référer à KING CRIMSON. Half Wing débordant le Roi Cramoisi sur sa droite pour dériver vers un franc jazz rock prog furieux à l’instar des autres titres estampillés « dinosorus progus ». Alors je sais bien que l’intérêt d’un tel album n’est pas foncièrement palpable. Si, si, je vois bien votre moue dubitative. Moi-même, je me pose souvent cette question quand je suis confronté à pareille sortie. Mais, faut-il condamner et exclure tous les groupes qui font une fixette sur ce style et cette époque? Moi, je n’en ai pas le courage. Et puis, ça fait du pain sur la planche. D’autant que la virtuosité -bien présente ici- au service du culot, ce n’est pas une tare, que je sache. Après tout, et quand bien même R.O.M n’a pas réinventé la poudre, je préfère, de loin, un groupe qui imite avec talent et qui l’assume sans honte qu’un autre qui se cache derrière le paravent d’une pseudo modernité pour masquer un vrai manque d’originalité. C’est dit !


Rédigé par : Karadok | 15/20 | Nb de lectures : 11617