Il m’a été assez dur de chroniquer cet album, à peu près autant que de me l’écouter plusieurs fois. J’avais pourtant plutôt apprécié Rage of Discipline, la précédente galette des Bostoniens sortie il y a 2 ans, mais je ne sais pas, ce Business As Usual m’a rebuté dès les premières écoutes.

Le quartette nous sert toujours son hardcore ancré dans les années 80, quelque part entre SS-Decontrol et les Cro-Mags. Une musique plutôt basique et assez monolithique composée de riffs très simples et censés être énergiques, sur laquelle plane la voix éraillée du body-buildé Derek. Je dis ‘censés’ car les morceaux manquent incroyablement de patate, ce qui est un comble puisque ce style repose presque entièrement sur elle ! Les plans de batterie sont tellement linéaires et primaires qu’on croirait entendre un batteur de variété, qui sont pourtant souvent bourrés de talent mais totalement brimés. Ben c’est le cas ici aussi, le batteur tape mollement comme un métronome sur ses 3 futs et 2 cymbales, et je me demande comment il va faire pour ne pas s’endormir sur scène. Les guitaristes se remuent à peine plus, introduisant de façon parcimonieuse quelques mélodies et solis dont on se demande ce qu’ils viennent foutre ici, tellement les lignes principales sont banales et plates. Et pour couronner le tout, le chant de Derek arrive à être encore plus lassant que la musique, son timbre de voix étant tout simplement horripilant à la longue, sans aucune hargne ni agressivité pouvant nous sortir de notre torpeur.
Les textes tournent tous autour de la mentalité straight-edge et des crews, je ne vais donc pas épiloguer dessus, puisqu’ici encore le manque d’originalité est poussé à son paroxysme. On se met à subodorer que les Bostoniens l’aient fait exprès, finalement : composer l’album le moins original, le plus plat et le plus mou possible. Ils ont du perdre un pari, c’est pas possible autrement, surtout quand on réécoute Rage Of Discipline !

Banalité, platitude, mollesse, voilà 3 mots qui désignent parfaitement cet album. Qu’on trouve encore en 2006 des défenseurs du HC à la mode des années 80, je trouve ça très bien (des groupes comme Mental, Justice ou The First Step le font tellement bien), mais quand il est joué de cette manière, je ne vois vraiment pas l’intérêt. Si vous êtes fans ou nostalgiques de Warzone, SSD ou des Cro-Mags, et bien ressortez vos vynils et ne perdez pas de temps avec cet album complètement manqué de la part de Righteous Jams. A oublier et vite.


Rédigé par : Candiria-Thon | 10/20 | Nb de lectures : 12242