Le mini-album The Dark Secret nous avait donné cet été un avant goût de l’album complet prévu pour la rentrée. Maintenant que Symphony Of Enchanted Lands II - The Dark Secret est bien sorti et que les médias ont eu droit à leur copie officielle, nous pouvons enfin en faire la chronique. Quoi de neuf sous le soleil flamboyant de Rhapsody ? Pas grand-chose. La structure de The Dark Secret est calquée sur celle des albums précédents, à savoir une intro narrée avec force instruments et chœurs en latin, suivie d’un titre speed et entraînant, d’un suivant un peu plus lent, puis d’un instrumental façon musique de banquet médiéval, etc. En ce qui concerne la musique elle-même, pas de surprise non plus. Rhapsody n’a pas profité de ces deux dernières années pour retravailler son style. Il s’agit toujours d’un speed-metal hautement mélodique, plein d’orchestrations et de chœurs grandioses. La recette reste bien la même, mais Rhapsody a en quelque sorte rajouté une couche. Le but poursuivi par Alex Staropoli et Luca Turilli est de rapprocher au maximum leur musique des musiques de films d’heroic fantasy. C’est pour cela que la narration tient une place si importante sur The Dark Secret et qu’on a fait appel à Christopher Lee (Le Seigneur des Anneaux entre autres) pour tenir le rôle de « Monsieur Loyal ». Non seulement il introduit l’album, mais on le retrouve dans presque tous les morceaux, au cas où un auditeur se perde en chemin. Et ça, c’est un peu fatigant. M. Lee a beau être doté d’une voix envoûtante, ses interventions lassent rapidement et cassent le rythme de l’album. Si Rhapsody continue comme ça, bientôt, c’est au rayon contes pour enfants que ses disques seront vendus ! Toujours dans le but d’évoquer la musique de film, les Italiens ont largement usé des instruments et chanteurs classiques, au nombre de soixante d’après les chiffres officiels. Certaines parties sont de toute beauté (« Erian’s Mystical Rhymes », « Sacred Power Of Raging Winds »), mais elles sont le plus souvent davantage juxtaposées qu’intégrées aux parties metal. Les références sont quant à elles nombreuses et parfois décalées. Ainsi, dans le titre le plus épique de l’album, « Sacred Power Of Raging Winds », on reconnaît à la suite un clin d’œil au film L’Exorciste et un autre à un mouvement des Quatre Saisons de Vivaldi… Terminons par quelques mots sur le chant de Fabio Lione, poussif et trop souvent aigu sur les passages agressifs. C’est étrangement sur l’exercice le plus difficile que Lione s’en sort le mieux (« Guardiani », un morceau entièrement classique). Les fidèles trouveront encore leur bonheur sur Symphony Of Enchanted Lands II - The Dark Secret, mais le choix de Rhapsody de coller à son style clinquant et pompeux ne finira-t-il pas par lasser les derniers irréductibles ?


Rédigé par : Nadège Goutouly | 13/20 | Nb de lectures : 10275