REVOLUTION RENAISSANCE - Age Of Aquarius (Scarlet/Season of Mist) - 01/06/2009 @ 10h00
Timo Tolkki a quitté STRATOVARIUS fin 2007… Personne ne s’en souvient ? Il est vrai que les chefs de file du speed mélodique finlandais ont entamé une série de plantages monumentaux en 2002 (nous en reparlerons bientôt).
Depuis son départ, Tolkki a ajouté un album à sa carrière solo, et s’est créé un nouveau projet de Rock Opera comme c’est à la mode actuellement (après avoir juré qu’on ne le reprendrait plus à former un groupe, ne croyez jamais un musicien qui prétend « raccrocher ») : REVOLUTION RENAISSANCE, nom qui devait à la base servir au « prochain » STRATOVARIUS (qui depuis est sorti et s’intitule "Polaris"). Vous me suivez ?
En 2008, le père Tolkki et son RR nous servait donc un album piteux entouré de guests, ceux qui mangent à tous les râteliers, comme l’omniprésent Tobias Sammett (Edguy), ou le « pitié j’ai plus rien à faire, recrutez-moi » Michael Kiske (ex-HELLOWEEN). Les critiques sont plutôt unanimes : il s’agit d’une bouse.
Qu’à cela ne tienne, on garde le nom, on se stabilise un line-up (casting de plus de 2000 candidats) avec 4 inconnus et roule ma poule. On te sort un "Age Of Aquarius" (référence au groupe Aquarius, dont le batteur de RR est un ex-membre).

Sur le papier le projet est plutôt pas mal présenté, Tolkki va devoir nous faire un gros effort de sa race pour remonter la pente, il est entouré de musiciens solides car triés sur le volet, et petite originalité, il ne compose pas seul. Le batteur Bruno Agra s’occupe ainsi de toute l’orchestration (soit un bon 50% du boulot) par exemple.
Quant à la prod’ : Mika Jussila (CoB, Sonata Arctica, Nightwish…), Finnvox Studios. Faut-il vraiment détailler ?

En pratique cependant, cela fleure mauvais le relent de déjection de STRATOVARIUS, piochant dans toutes les époques un peu au hasard et mélangeant hardiment (principalement un mix "Element" – "Infinite" – "Destiny"). L’orchestration, quant à elle, n’est pas sans rappeler le KAMELOT de "III Ways" et "Black Halo". On aurait pu s’arrêter là et avoir un album presque solide. Sauf que…

Le soucis, c’est que pour lord Tolkki, il faut absolument se démarquer du passé, hors de question de servir un STRATOVARIUS : le retour. Perdu d’avance ? Oui ! Tout d’abord, le chanteur est un clone quasi-parfait de Timo Kotipelto ; même timbre, même technique, la puissance, le feeling (et probablement l’expérience) en moins. La base est donc un sous-STRATOVARIUS.

Ensuite, la technique du guitariste finlandais pour se renouveler (outre jouer des solos moches à base de bends foireux) a été de constituer un album selon un « plan ».
D’abord trois morceaux de speed efficaces et traditionnels… Pour ma part, seul le premier titre, "Age of Aquarius", est convaincant. Tout ce qu’il y a de plus classique, avec une mélodie retorses avec un son bien étudié pour être tout à fait propre et s’infiltrer dans votre inconscient, un couplet tout calme en arpège et un refrain plutôt incisif et heavy (moins speed dirons-nous), bref un morceau solide. Sans plus.
Les deux suivants sont de la même veine… mais ne ramassent que les miettes de composition.

Ensuite ? Ensuite un morceau qui sert de pont, "Behind the Mask", faussement agressif, faussement neo-heavy. Il s’agit probablement de choquer les habitués de Tolkki. C’est chose faite, je suis choqué… C’est lamentable.
Et là, là commence une descente dans l’enfer de la niaiserie, du mauvais goût, du ridicule. Il faut s’engouffrer QUATRE ballades d’affilé. Des ballades dignes d’un groupe de rock à minette tel SIMPLE PLAN, gnangnan et pataudes. Mention spéciale à "Kyrie Eleison" qui me rappelle les bandes-son de Walt Disney ("Ce rêveuuh bleuuuh", tout ça…).
L’album se conclue avec "Into The Future" (enfin une mélodie !!). Le thème celtique, dansant et entraînant de cette outro en fait un titre singulier à la croisée des chemins Folk/Power, le genre de choses que l’on peut attendre d’un NIGHTWISH. Par ailleurs le chanteur trouve ici un registre qui lui va mieux, balançant vers quelque chose de Sammettien et moins clo(w)nesque. De loin le meilleur morceau et le seul à vraiment se faire sa petite place parmi ce fond de cuvette Stratovarienne dont la chasse n’aurait pas été tirée.

Les structures sont simplistes et prévisibles au possible, si bien que même Elizabeth Teissier les avait vues dans les astres. Vous avez un refrain ? Vous pouvez être sûr qu’une minute avant la fin, de préférence après un solo, vous aurez un break (un vrai break, pas un truc de tarlouze : un silence, plus ou moins long), puis une chance sur deux pour que votre refrain soit repris quelques demi-tons plus haut. Si original…
Et sinon ? Ben « riff-couplet-refrain », ad. lib.

Et l’orchestration, la fameuse orchestration de Bruno Agra… ahahah (à un lettre près on frisait la catastrophe). Elle est juste plate et sans âme, elle n’apparaît que pour combler les « trous » laissés par un clavier plus qu’absent (c’est simple, à part les ballades au piano, il ne fait rien) et une basse insipide au possible. Tout est réduit à un problème de fréquences inoccupées.

Vous voulez vous convaincre de la similarité avec Stratovarius? Prenons alors une ballade, par exemple "So she wears black" (censé être un titre « glauque comme jamais »), virons l’intro et attaquons directement au couplet, à environ 2 minutes. Vous y êtes ? Bon, eh bien choisissez n’importe quel morceau de Stratovarius, ralentissez-le et collez le début du refrain, tout en prenant soin de virer le mélodie entraînante s'il y a. Alors, convaincu (marche très bien avec "Paradise" par exemple) ?

Rassasié de nombreuses écoutes afin d’en tirer l’hypothétique substantifique moelle, parce que tout de même Tolkki c’est pas un guignol à la base, la conclusion qui s’impose et s’offre à nous telle la jeune fille en fleur laissant sensuellement glisser sa petite culotte est la suivante : c’est de la MERDE ! Ah, non, pardon, après on va me dire que je ne suis pas objectif : c’est un ETRON musical, et il faut se découvrir des talents de coprophagie dignes d’un scarabée bousier pour digérer entièrement ce… truc, qui n’a finalement le potentiel que pour un single 2 titres.

Timo Tolkki était sûrement bien moins attendu au tournant que Jens Johansson & co, mais il avait très probablement les moyens de transformer l’essai, laissant Stratovarius dans le caca (ceci est une chronique coprophile). Il ne l’a pas fait, et il en a profité pour saborder ce qu’il lui restait de crédibilité. Reste à savoir ce que STRATOVARIUS est capable de faire sans son grand gourou (Tolkiii, Tolkki, notre ami le grand gourouuu…). A bientôt avec la chronique de "Polaris".

Myspace - 167 téléchargements


Rédigé par : Saru | 07/20 | Nb de lectures : 10996




Auteur
Commentaire
pj666
Membre enregistré
Posté le: 01/06/2009 à 11h15 - (71556)
La chronique est marrante en tout cas !

Khoral
Membre enregistré
Posté le: 01/06/2009 à 14h02 - (71564)
Je confirme la note : un album sans âme, sans originalité, bref, sans intérêt. Et, même si un artiste ne se renouvelle jamais vraiment, c'est vraiment ce qu'on pourrait appeler gentiment un "sous-album de Stratovarius bâclé". Vraiment, si vous avez de l'argent a jeter par les fenêtres, c'est l'occasion rêvé.

Il est tombé bien bas, le Timo Tolkki...

DT94
IP:82.121.92.210
Invité
Posté le: 01/06/2009 à 16h54 - (71566)
R.I.P.

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker