Est-il encore nécessaire de présenter Rogga Johansson ? Personnage incontournable de la scène suédoise, chevalier émérite du swedish death, Commandeur du riff, grand Héraut du growl, tête pensante de toute une tripotée de groupes (PAGANIZER, RIBSPREADER, DEMIURG pour ne citer que les plus emblématiques), qui lui valent une bio record sur Metal archives ; Rogga Johansson qui, aujourd’hui, a bien dû jouer avec la moitié de la scène suédoise ; Rogga Johansson dont le portrait orne le fessier de Zoltar (juste à côté d’une repro de la cover de « Clandestine » - c’est assez joli en fait).

Hé bien c’est une petite année pour ce bon vieux Rogga puisque c’est seulement son deuxième enregistrement à sortir en 2011 après le quatrième album de RIBSPREADER. Lui qui, d’habitude, est toujours prompt à soulager son priapisme métallique sous diverses bannières, on en arriverait à croire qu’il s’est trouvé un nouveau hobby ou pire encore, une nouvelle compagne ben oui hein, la guitare, ça va bien un moment mais il faut que le corps exulte. Mais où est passé le faste de 2010 où Rogga nous avait sorti des disques à tour de bras ? Bon, il est exact que 2010 c’était également l’année où sa télévision était tombée en panne. Ceci explique cela. Et puis nous sommes seulement fin août et il serait capable de nous pondre un nouveau PAGANIZER avant la fin de l’été. Rigolez pas, il en serait capable.

Mais revenons à nos sillons et à ce troisième album de REVOLTING ; le premier à ne pas sortir sous l’égide du très respectable Razorback records. Manque de bol pour le divin label ricain c’est aussi probablement le meilleur à ce jour. Non pas que Rogga ait été particulièrement inspiré pour cette ogive et loin de moi de mettre en doute le talent dont il nous fait régulièrement offrande à travers sa musique. Mais il s’avère, fort logiquement, que dans la multitude de compositions qui bouillonnent en permanence sous sa tignasse, on se retrouve parfois avec des compositions de seconde main moins palpitantes que d’autres. D’ailleurs, dans l’alcove intime de mes plus profondes pensées, je me dis parfois qu’il serait sans doute intéressant que Rogga concentre ses efforts pour extraire la quintessence de sa musique. En des termes plus simples, qu’il arrête de rentrer en studio dès que sa connexion internet est en rade ou dès qu’il y a une redif de Derrick à la TV.

Donc, REVOLTING, toujours sous fond d’une trame death metal bien suédoise, est un des énièmes projets de Rogga à ceci près qu’il est inspiré du cinéma horrifique des années 80 comme en témoigne le tête à tête de l’artwork. Pas de réelle surprise pour l’occasion, le père Johansson nous démontre qu’en matière de professionnalisme, il connaît son affaire. Riffs accrocheurs, growls de cancer de la gorge en phase terminal, lignes mélodiques qui ne font rien perdre à la virilité du propos, efficacité à toute épreuve, bon gros mid-tempo bourlingueur, breaks savamment envoyés, production soigneusement ficelée. On ajoute une paire d’interludes plus calmes ou dans l’esprit BO de films d’horreur. Et hop ! Voilà le nouveau REVOLTING. Sympa comme tout mais pas vraiment indispensable, il faut bien l’admettre.

Cette galette s’adressera donc aux amateurs et fans du genre qui ne seront pas rebutés par un death imparable mais totalement basic. A vous de voir si elle mérite investissement.


Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 12873