REVOCATION a fait son petit effet l'an dernier avec son premier album auto-produit, « Empire Of The Obscene », qui a provoqué un beau concert de louanges, tout le monde ou presque se mettant à genoux devant ces p'tits gars de Boston, MA. La raison ? Leur jeunesse certainement, mais également une vénération totale pour le thrash et le death technique des années 90 tellement flagrante que n'était-ce l'excellente production très actuelle, on aurait pu croire à l'exhumation d'un groupe obscur de cette époque.

Décidant de battre le fer tant qu'il est chaud, ils sont de retour avec onze nouveaux morceaux, sous l'étendard Relapse cette fois, qui ne lésine pas sur les superlatifs pour promouvoir ses nouveaux poulains. Il est parfois dangereux, on le sait, de trop s'enthousiasmer pour un groupe, le risque étant que si les avis des consommateurs divergent les effets soient bien plus négatifs qu'ils n'auraient été avec une promo plus humble. Eh bien pour le coup, je dois avouer que Relapse semble avoir eu le nez creux quand ils ont misé sur REVOCATION, parce que même si « Existence Is Futile » n'est pas aussi génial qu'on aimerait le croire, c'est un sacré bon disque.

Bien ancré dans les années 80-90 mais loin d'être passéiste, extrêmement technique mais pas démonstratif, varié, brutal mais pas linéaire, il a tout pour plaire aux nostalgiques de la grande époque du metal technique, thrash et death en priorité. Les Bostoniens ont aiguisé leur sens du riff, travaillé les breaks et n'hésitent pas à mélanger les genres quand il le faut en allant piocher dans la scène suédoise quelques mélodies. Globalement plus digeste quoique plus bourrin que son prédécesseur, « Existence Is Futile » s'écoute d'un trait malgré quelques passages assez complexes. On pense effectivement à PESTILENCE sur les plans syncopés, mais également à DEATH sur de nombreuses rythmiques ou encore ATHEIST pour quelques plans de basse. Comme une version thrash d'OBSCURA, ce groupe sait comment estomaquer sans aller trop loin dans la surenchère, pour l'instant tout au moins. On peut lui reprocher toutefois une tendance à céder à la facilité en s'inspirant encore fortement de ses aînés, sans réussir à imposer sa patte.

« Existence Is Futile » est un deuxième album rageur, supérieur à « Empire Of The Obscene » sur de nombreux points mais qui manque encore d'une touche personnelle. Il n'en reste pas moins remarquable, et les albums de ce type n'étant pas si nombreux que cela, ne crachons pas dans la soupe!


Rédigé par : Dungorpat | 15/20 | Nb de lectures : 11778