RETURN TO EARTH - Automata (Metal Blade/Season Of Mist) - 01/10/2010 @ 08h37
Voilà un projet plus qu’intriguant. Et intéressant à plus d’un titre. En premier lieu parce qu’il s’agit du groupe de Chris Pennie, membre fondateur de Dillinger Escape Plan et fabuleux batteur de Coheed And Cambiria. Ensuite, parce que celui-ci délaisse le metal pour s’aventurer sur les terrains de jeux avoisinants que son le heavy rock, l’électro et de l’indus. Mais ne fuyez pas, on trouve aussi pas mal de metal dans cet « Automata ». Chris Pennie s’impose, dès la première écoute comme la vraie star de ce groupe et de cet album. Sa batterie est omniprésente et le gaillard nous régale de son jeu exceptionnel via des roulements supersoniques, des rythmiques métronomiques, des breaks dévastateurs et même un peu de blast. Son jeu est tout en toucher et en finesse mais l’ami Chris n’en oublie pas pour autant ses premières amours et il ne faut pas trop le pousser au cul pour le voir et l’entendre bastonner ses fûts lors d’accélérations tout en groove et en puissance. Une très grosse performance qui prouve, si c’était encore à prouver, qu’il est, avec Blake Richardson, l’un des fers de lance de la nouvelle génération de batteurs surdoués.

La batterie est donc la vraie vedette de RETURN TO EARTH mais Pennie n’en a pas pour autant fait un projet masturbatoire pour musiciens autistes. Loin de là même, RETURN TO EARTH est avant tout un projet destiné à créer de la musique. Et plutôt bien torchée même car le seconde chose que l’on note, c’est la qualité du songwritting. Pennie et ses potes sont parvenus à mixer toutes leurs influences dans des chansons construites, bien écrites et possédant un vrai feeling rock doublé du côté accrocheur et immédiat de la « pop » (avec de gros gros guillemets hein), de la hargne du metal et des sonorités électro-indus. Tout ça dans un seul et même morceau: « Automata », le titre d’ouverture qui pose les bases de tout le disque. Après une petite intro et un démarrage tout en lourdeur bâti sur une rythmique électro et de grosses grattes bien grasses, Pennie part dans des rythmes foufous rappelant les belles heures de Dillinger avant de plonger dans des eaux post-rock. Un titre tout en ruptures. Ruptures de tons, de rythmes, de styles et brassage des genres qui n’est pas sans rappeler une version indus de Faith No More. On retrouve dans la musique du groupe une influence de tous les groupes fréquentés par le père Pennie. L’intro de batterie de « Back Of My Hands » renvoie au « Weekend Sex Changes », certains refrains semblent sortir de la même usine que ceux de « Miss Machine » ou « Ire Works » tandis que quelques parties de guitares et ambiances rappellent Coheed And Cambria entre autres.

On parle beaucoup de Chris Pennie et de ses groupes mais on pourrait aussi citer Nine Inch Nails, Radiohead, Ministry ou encore les Smashing Pumpkins sur certaines sonorités de guitares. Pennie n’est pas seul et le bougre n’a pas choisi des manchots pour l’accompagner. Ron Scalzo fait un très gros boulot au chant en alternant différentes techniques, passant du clair au hurlé avec une petite réminiscence de Patton light par moments. Les cordes, basse et guitare, elles, sont à mettre au crédit de Brett Aveni. Lui aussi fait du bon boulot, surtout à la gratte passant avec autant de bonheur du registre rock au metal en passant par le prog avec tout un tas de petites expérimentations disséminées par-ci par-là. Plus que des faire-valoir ou des musiciens de session, Aveni et Scalzo sont des membres et des compositeurs à part entière du groupe. Si les compos ressemblent à de véritables chansons et pas à un assemblage de parties musicales c’est un peu grâce à eux. Pour le moment le tableau semble idyllique mais l’album n’est pas exempt de défaut, loin de là. D’abord il est clairement trop long, 3 ou 4 titres sentent le remplissage à plein nez et vers la fin, tout ça commence à tourner sacrément en rond. Ensuite on a parfois l’impression d’une course à la performance, à savoir caser le plus d’influences possible dans un seul et même disque. Deux défauts assez rédhibitoires qui finissent par nuire à l’homogénéité de l’ensemble même si certains titres sont de vraies petites perles dans le genre. Un album intriguant et intéressant donc pour un projet qui ne demande qu'à grandir tranquillement.

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Rédigé par : Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 12713




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