5 ans se sont écoulés depuis "Evilution". 5 longues années sans nouvelles qui ont laissé penser que la formation grenobloise avait rendu définitivement son tablier. Si bien que le patronyme qu’elle s’était choisie sonnait comme une épitaphe prémonitoire. Sincèrement, qui se souvient de R.I.P ?

De la perte d’un label en passant par de nombreux mouvements de personnel, la quête d’un style nouveau, le renoncement à des certitudes que l’on croyait profondément enracinées, nombreuses ont été les difficultés rencontrées.

Opiniâtre, le groupe revient avec des options différentes, des choix reconsidérés. Ainsi, le line up est passé de 4 à 3 membres se recentrant autour du batteur Aldo D'Introno et du guitariste Laurent Rabatel auxquels viennent se joindre des guests.

Sans être réduits au silence, les claviers sont utilisés plus sobrement par des invités occasionnels, le format des compositions s’en trouve changé. La durée des titres le prouve. Guère plus de 4min en moyenne. Fini donc le prog metal – même s’il fut extrêmement discret – et place à un mélange de hard FM et de heavy façon NWOBHM mais de seconde zone.

Malgré une évidente volonté de bien faire, le manque d’originalité de la plupart des titres procure une apathie quasi systématique. Qui écoute ça aujourd’hui? Personnellement, ça fait un bail que j’ai abandonné. Peu d’innovation, récurrence des thèmes, faiblesses des compos, la liste des défauts est longue.

Tatapoum, riffs prévisibles, soli téléphonés, ponts et retour. Pfff ! Je salue le courage et l’entêtement des musiciens mais je suis désolé, je m’ennuie à mourir en écoutant cette musique. Et je ne vois pas comment un album aussi pauvre en imagination et un style à l’ambition aussi limitée peuvent dépasser le stade de la simple empathie cocardière.

Je mets 15 parenthèses, 20 guillemets, et je dis : « je n’aime pas mais alors pas du tout. » Cela fait-il de moi un criminel ? Non, bien sûr. Quand bien même certains d’entre vous le pensent, cela va-t-il arranger les affaires de RIP ? Non plus. Je n’aime pas cracher dans la soupe – fut-elle hexagonale – mais j’assume. Dire que Rock Hard en a fait son album de l’été ! Sont-ils à ce point nuls ou complaisants dans ce canard ?

Je peux toujours vous dire que la production est « ENORMEEEEE » mais il n’en est rien, que la pochette est plutôt réussie, que le chant est acceptable mais c’est très subjectif et ça va changer quoi ? 5 ans d’efforts pour en arriver là, y a pas à dire, pour mes oreilles, c’est du gâchis ! La vie est trop courte pour perdre son temps à écouter ce genre de platitudes.

Est-il une nouvelle fois besoin de le souligner, le métal a évolué, il a changé, mûri et présente aujourd’hui un visage bien plus attractif que celui des années 80. A moins que vous ne viviez dans la nostalgie. Si c’est le cas, je ne peux rien pour vous. Alors, soit on prend le train en marche, soit on reste sur le quai à espérer un hypothétique prochain départ. Moi, ça fait quelques temps que j’ai pris mon billet et devinez ce que m’ont soufflé la caissière et le chef de gare ? Désolés, R.I.P n’est pas une destination d’avenir !


Rédigé par : Karadok | 08/20 | Nb de lectures : 10280