Ouf, j’arrive au bout du calvaire. Mais il me reste encore une montagne d’ennui à gravir, le Pic Resistance, le point culminant du baillement. J’annonce déjà la couleur, mais on voit que c’est pas vous qui devez vous creuser la tête pour une intro. Les deux faces d’un monde moderne. Tout un programme !

Resistance nous vient donc du plat pays, en est déjà à sa troisième production après un EP et un album et officie dans un genre mélangeant… non pas mélangeant, mais ‘accolant’ du death et du metalcore. Je n’emploierai pas le terme ‘hardcore’, faut quand même pas pousser, c’est pas parce qu’ils collent 3 moshparts et 2 breaks dans tout l’album qu’on peut leur coller cette étiquette. Apparemment, ce style de patchwork est à la mode, on appellerait même ça du ‘deathcore’. Et comme tous les ‘trukalamod’, tout le monde tire dessus au bazooka, surtout sur VS. D’habitude, je prends la défense des incompris et des faibles, mais là, je vais pas faire dans l’humanitaire. Déjà, ça growle beaucoup trop pour moi. C’est mimi, les growls, ça fait rire les enfants, mais je ne peux m’empêcher de trouver ça ringard sur ce genre de musique, surtout quand elle est molle comme le pénis de Shaka devant un trav’ brésilien. Car les lascars ont oublié leur hargne quelque part: ça s’écoute jouer, ça place petits solos gentils et blasts de grabataires comme sur un cahier des charges, on voit venir les breaks 20 secondes à l’avance et de temps en temps ils s’essaient à la mosh-part, quand même. En gros, leur musique est censée plaire à tout le monde: le growl et les blasts pour appâter le chevelu, la mosh-part et les breaks pour le tough-guy, le solo pour l’amateur de branlette, quelques hurlements en prévision du live, il ne manquerait plus qu’ils s’habillent en Morticia Adams pour faire mouiller les emos/goths qui traînent à Bastille et un peu partout en Allemagne. Bon, du positif, trouve du positif! Euuuuh. Ah! Y a un passage efficace sur ‘Lifeless For Nothing’, si si, après 30 secondes, un riff qui tranche avec tout le reste de l’album, bon, ok, il dure 15 secondes. L’intro de ‘Forgiven’ est presque bien trouvée, mais le gars qui s’étouffe dans sa bassine d’eau vient tout gâcher. Quelqu’un pourrait l’achever, SVP ? La production est de bonne facture, et ils ont corrigé le gros défaut de ‘Trauma’, à savoir les triggs dans tous les sens. M'enfin, c'est le minimum syndical pour un groupe du style. Les paroles ? Pas de livret fourni avec la promo et je n’ai malheureusement pas pris ‘goret’ en 3ème langue au lycée. L’artwork ? Non, soyons sérieux une minute. Décidément, je ne sauverai pas cet album, il me résiste. Oui, il vaut bien un jeu de mots minable.

Trop death pour les tondus, trop core pour les chevelus, Resistance nous propose un album qui empile les poncifs d’un style bâtard déjà fort décrié. Et comme ils le font d’une manière beaucoup moins convaincante que Job For A Cowboy ou All Shall Perish, j’aurais bien du mal à le conseiller. Cobra a réussi à mettre 16,5 à leur précédent album, mais les serpents sont sourds, je lui pardonne volontiers. Je vous dirai ce que valent les Belges sur scène très bientôt, seulement j’oublierai pas l'oreiller.


Rédigé par : Candiria-Thon | 08/20 | Nb de lectures : 11420