Frustré par sa première expérience chez Ferret, le « She Looks so good in red » sorti en 2001, Remembering Never nous revient avec un album enfin représentatif des ambitions de ses fondateurs. Ces floridiens, après nombre de concerts et autres remises en question dans leur local de répétition, ont sévèrement bossé pour affiner leur musique et leur personnalité. Et le résultat est là ! Un troisième album plus mature, peut-être pas encore totalement libéré, mais avec quelques bons titres dont le superbe « From My Cold Dead Hands ».

La production est aseptisée, le son est rêche, froid, abrasif. Le songwriting est maîtrisé, avec un souci pour les refrains mélodiques et accrocheurs (« For The Love Of Fiction », « From My Cold Dead Hands », « Closed Caskets »...). Le chant de Peter Kowalsky est de facture assez classique, dans l’esprit NYHC, avec quelques parties claires bien senties, qui participent parfaitement à l’épanouissement de la musique et à sa variété, sans jamais tomber dans le passage pop facile et obsolète. Le travail saccadé des guitares est typiquement hardcore. D’innombrables breaks créent autant de facettes au sein de morceaux juste ce qu’il faut d’alambiqués. On ne passe que rarement la frontière du trop compliqué.
Mon seul bémol : le discours presque trop traditionaliste, avec les thèmes usés de la culture hardcore et de ses valeurs. Il y a aussi ce ghost track en fin d’album : une reprise superflue de « Strength beyond Strength » de Pantera — un groupe à l’éthique douteuse quand on revendique l’intégrité hardcore.

Reste que l’écoute de ce « Women and Children Die First » procure à son auditeur un certain malaise, une tension quasi constante. La musique de Remembering Never dérange tout en restant accessible. Pas de révolution ou d’expérimentation. Juste le souci de faire un hardcore authentique, suffisamment personnel et actuel. Du bon boulot, et si l’autocritique continue de faire progresser le groupe ainsi, le meilleur est à venir.



Rédigé par : Napalmus | 14/20 | Nb de lectures : 7672