Revoilà donc la bande à Mean Pete, pour leur 3e album à ce jour, God Save Us faisant suite à l'excellent Women And Children Die First, sorti en 2004. Ce groupe de Floride s'est taillé une belle réputation dans la scène en nous proposant un Hardcore New-School (SxE mais pas trop) sans compromis depuis ses débuts en 1999. Pour ceux qui ne connaissent pas ce groupe, on peut facilement leur trouver des similitudes avec Embrace Today, Turmoil, Buried Alive et bien sûr Until The End, le précédent groupe de Mean Pete.

Venons-en ainsi à cette nouvelle production Ferret (Zeuss, Mr son de Hatebreed ou Throwdown, est aux manettes): que vaut le Remembering Never cuvée 2006 ? Quels sujets controversiaux et brulants ont abordés nos 5 larrons ?

Le titre de l'album est particulièrement trompeur, surtout pour ceux qui ne connaissent pas le groupe: quoi, encore un groupe chrétien qui vient nous faire chier avec Dieu ? C'est bien mal connaître les Floridiens, qui dès le 1er titre de l'album défoncent les aprioris à coup de double pédale et breakdowns écrasants: "Con Artist" conjure à tout croyant de se relever et d'envoyer chier son Dieu, rien de moins. Ouf ! Nous voilà rassurés !
Ce premier titre annonce d'ailleurs la couleur musicalement: pas de chant clair, des vocaux hurlés dans les graves typiquement new-school, un double pédale énorme, une rythmique soutenue et étouffante... Mais pas de solo, pas d'envolée mélodique ou chaotique, les riffs tranchent, les breakdowns et moshparts syndicaux sont distillés avec science...

On a donc affaire à un guide du hardcore métallique dans sa plus simple expression, 'le HC New-School pour les nuls' en quelque sorte...Et je dois dire que c'est le principal défaut de cet album: il est très bien produit, parfaitement exécuté, la plupart des titres doivent envoyer sévère sur scène MAIS...ils sont vraiment trop linéaires, prévisibles et laissent vite la monotonie s'installer. Je n'ai pas retrouvé le coté Turmoil-esque des 2 précédents albums: les lignes de gratte sont prévisibles, on voit arriver les breaks 2 min en avance, le chant de Mean Pete manque cruellement de variété, lui qui pourtant sait normalement alterner chant grave et chant clair sans que la puissance n'en pâtisse...C'est donc une nette déception à ce niveau, seuls les fans les plus assidus de ce genre devraient arriver à écouter cet album plusieurs fois
d'affilée.

Ce qui sauve donc l'intérêt de cet album est alors (comme d'habitude, dirais-je) les paroles: anticléricales, subsversives à souhait, elles devraient satisfaire tous ceux que les clichés et banalités de la scène HC et du SxE saoulent depuis longtemps. Remembering Never s'affiche clairement en faveur des Droits des homosexuels (" The Goddamn Busy Signal"), et de ceux des femmes ("Selma"), ce qui dans un milieu souvent ultra-machiste et homophobe fait un bien fou...

Les titres qui sortent du lot sont pour moi "Con Artist" (un refrain très accrocheur, un groove indéniable) et "Gangsta Rap & Peppermint Schnapps" (le seul titre plutôt chaotique), si seulement le reste de l'album était dans cette veine...

"I will not stop screaming until everyone is listening" nous hurle Mean Pete en intro de "Suicide Hotline On Speed Dial": entendu, gars, mais si tu pouvais proposer un peu plus de variété et d'originalité la prochaine fois, on se fera un plaisir de t'écouter en boucle :)



Rédigé par : Candira-Thon | 12/20 | Nb de lectures : 12796