La Hollande, sa platitude géographique, ses autochtones qui arrivent à prononcer des mots uniquement composés de consonnes sans se faire une entorse de la langue, ses coffee-shops non-fumeur, ses tulipes et surtout, surtout sa scène métallique qui ont fait de cette petite nation l’autre pays du death metal. Il est vrai, je le concède, que les heures de gloire du death batave appartiennent principalement au passé et plus précisément à l’émergence du métal extrême en Europe à la fin des années 80.

Et c’est exactement de cette période que les jeunots de REMAINS ont décidé de s’inspirer pour composer les quatre titres présents sur « Approaching the Gates » leur première démo. Contrairement à une idée reçue, il n’est pas si facile de faire du death old school authentique qui ne soit pas qu’un vulgaire plagiat et qui réponde au minimum vital de feeling et d’ambiance pour que ça soit véritable réussi. C’est d’autant plus délicat lorsqu’on est une bande de musiciens juvéniles s’étant trompés d’époque.

Pourtant REMAINS réussit ici la prouesse d’un quasi sans faute avec une démo qui aurait pu figurer en bonne place dans les pages des fanzines cultes d’antan. Tous les éléments requis pour secouer férocement le cocotier sont présents ; des titres taillés comme des rouleaux-compresseurs, toute une fournée de riffs monumentaux et un véritable growleur qui dégueule littéralement ses textes. REMAINS sait exactement de quoi il en retourne lorsqu’il s’agit de composer du putain de death metal de derrière les fagots.

Si le riff d’un titre comme « Shell Shock » n’est pas sans évoquer certains accents à la DEATH, le style de REMAINS s’épanche entre des thèmes littéralement écrasants de lourdeur, des passages mid-tempos que Cobra trouveraient, à coup sûr, dansant et de grosses accélérations de sulfateuse qui tatanent salement.

Ici, pas de contre-façon, de groove au rabais et pas une once d’originalité, il faut bien le dire. Les jeunots de REMAINS sont en fait les dignes descendants des aînés qui les ont précédés sur le sol néerlandais vingt ans plus tôt ; les premiers ASPHYX, GOREFEST, PESTILENCE et consorts. Ben tiens, que des groupes reformés depuis peu avec succès. A croire que le retour de la vieille garde était nécessaire pour tanner le cul des jeunes générations.

Pour en revenir à REMAINS, on pourra sans doute critiquer un excès d’enthousiasme adolescent qui se traduit par une paire de passages trop instinctifs et peut-être pas assez bûchés en profondeur mais toujours est-il que cela faisait un bail que mon vieux fessier n’avait pas été botté aussi sèchement.

Un split EP avec ACHERON est en prévision depuis plus d’un an mais tarde toujours à sortir. Quoi qu’il en soit j’espère que 2009 nous fournira un nouvel enregistrement et donc une nouvelle occasion de saluer ce death qui vient des tripes de REMAINS. En attendant, il y a une démo. Ecoutez-moi ça, z'allez m'en dire des nouvelles !!!


Rédigé par : Tonton | 4/5 | Nb de lectures : 9981