RELINQUISHED - Onward Anguishes (Noisehead) - 03/12/2012 @ 07h59
Historiquement, l’Autriche est une nation bien plus réputée pour ses compositeurs de musique classique que pour son Metal, mais en regardant de plus près, ce pays a déjà vu plusieurs de ses formations sortir d’un relatif anonymat grâce à une personnalité très affirmée. Et oui, rappelez-vous, PUNGENT STENCH et DISHARMONIC ORCHESTRA en leur temps, réussirent à se détacher de la scène Death Metal qui émergeait aux 4 coins du globe. Plus tard BELPHEGOR et DORNENREICH se sont fait un nom dans le cercle très fermé du Black Metal, chacun à leur manière en devenant à leurs tours des références. Pour ce qui est de RELINQUISHED, autant le dire dès à présent, ce n’est pas l’originalité qui le place comme digne successeur de ses ainés mais plutôt la richesse de ses compositions et les aptitudes créatives de ses auteurs. Mais avant d’aller plus loin, revenons un peu sur leur parcours.

RELINQUISHED se forma en 2004 et comme pour beaucoup de jeunes groupes, les débuts furent chaotiques. A cette époque, les musiciens cherchaient leur voie et changeaient de style au fur et à mesure que le line-up tentait de se stabiliser, devant faire face aux départs successifs de ses bassistes et batteurs. Un EP « Rehearsal Doom », sorti en 2009, leur permit de signer sur un label local « Noisehead Records » mais aussi de tourner de manière plus intensive. Ensuite, le groupe entra en studio avec le producteur Mario Jezik et l’album conceptuel « Susanna Lies in Ashes » (2010) en résulta. Puis en 2011, survint un énième changement de bassiste et le groupe embaucha Dominik Steffan un des membres du groupe de Death Metal INZEST pour l’enregistrement de « Onward Anguishes » (toujours en compagnie du même producteur). Cette dernière offrande n’est autre que le second chapitre de l’histoire, initiée sur le disque précèdent.

Et la musique dans tout ça ? Et bien c’est simple, RELINQUISHED nous propose un Death mélodique très progressif, fortement influencé par les maîtres suédois du genre. Et, c’est là que le bât blesse, car à l’écoute de ce « Onward Anguishes » on ne peut s’empêcher de penser à DARK TRANQUILLITY notamment à cause du « growl » (interprété par Sebastian Bramböck) qui rappelle fortement celui de Mickael Stane. Ajouter à cela l’utilisation d’arpèges de guitare mélancoliques et d’accélérations Heavy assez efficaces mais qui n’évitent pas cette ressemblance. A travers les compositions les plus riches, l’autre influence évidente est celle d’OPETH, par son alternance de voix claires émotionnelles avec des parties gutturales très profondes appuyées par des breaks de guitare acoustiques et des soli aux couleurs « jazzy » parsemés ici et là. A l’instar du groupe de Mickael Akerfeld, les compos sont puissantes, variées et assez fluides dans l’ensemble, même si les comparaisons s’arrêtent là …

Malgré ce jugement sévère, ne boudons pas notre plaisir, les 9 compositions qui ornent le disque ont beaucoup plus à nous offrir que l’on pouvait imaginer au premier abord. En ouverture, le titre « Autority » et ses riffs syncopés surprennent dans un registre inattendu et nous permettent de juger du caractère moderne et agressif de ce disque. Bien entendu, « Onward anguishes » n’est pas un disque nostalgique de plus et reste parfaitement encré dans notre époque. La suite continue de nous faire voyager avec des morceaux complexes alternant aisément les parties brutales et les atmosphères mélancoliques (« Loss désilusion », « To Whome I Could Relate », …). Souvent lancinantes et aérés, les rythmiques savent aussi se montrer très violentes et techniques par moment (« Logical Step », « Surender & Distance » dont la perf du batteur Florian Vonach est à souligner) ou carrément Doom et oppressantes, héritées de leurs débuts sous le signe du Death/Doom à l’anglaise (« Loss Desilusion », « Beyond Anguishes »). La production est parfaitement adéquate et met en valeur chaque instrument et les différentes nuances apportées.

La place du chant clair est loin d’être anecdotique et participe pleinement à la variété des compositions. Simon Dettendorfer le guitariste / clean-vocaliste assure d’ailleurs pas mal dans ce domaine avec des intonations rappelant un certain Vincent Cavanagh d’ANATHEMA, une autre influence qui se ressent pleinement sur de nombreux passages. Pour rester dans la face la plus soft de l’album, la présence d’une voix féminine sur 3 titres, apportée par un guest en la personne de Cathrine Posch, rajoute beaucoup d’émotion. Plus surprenant, le titre instrumental « Another Lighsource Going Out » voit l’apparition d’une clarinette (sic) jouée par Anton Keuschnick l’un des guitaristes et fondateur de RELINQUISHED. Ne partez pas en courant, cet instrument amène vraiment quelque chose d’intimiste au morceau et lui confie une atmosphère cinématographique de par ses sonorités Jazzy proche d’un saxophone.

En définitif, « Onward Anguishes » est un bon album, très varié et agréable à écouter même s’il a malheureusement du mal à se détacher de ses influences. Encore une fois, ce défaut mineur n’altère en rien le fort potentiel de ces musiciens, que l’on attend d’ailleurs au tournant avec un prochain album. En tout cas, Relinquished est un groupe très professionnel, qui risque de faire parler de lui prochainement, surtout s’il continue sa progression.

http://www.relinquished.at/ - 146 visite(s)

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Rédigé par : vincesnake | 14/20 | Nb de lectures : 16907




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Commentaire
vsgreg
Membre enregistré
Posté le: 03/12/2012 à 11h16 - (104951)
Très chouette chronique!
Je vais le pencher sur le groupe !



Zeb
IP:92.149.55.28
Invité
Posté le: 05/12/2012 à 11h04 - (104977)
Et Abigor en Autriche! Leur dernier album est un p***** de chef d’œuvre passé complètement inaperçu.

vincesnake
Membre enregistré
Posté le: 05/12/2012 à 15h48 - (104981)
@ Zeb : Les références que j'ai citées sont là à titre d'exemple. Le but n'est pas de faire un bilan de la scène Metal autrichienne mais de parler de cet album de Relinquished.

Et puis, pour éviter d'induire les lecteurs en erreur, je rappelle que ce groupe n'a rien à voir avec du Black, ici nous parlons de Death mélodique voir progressif.



Zeb
IP:92.149.55.28
Invité
Posté le: 06/12/2012 à 11h37 - (104987)
J'avais compris t'en fais pas. C'est juste qu'à mon sens Abigor faisais parti des groupes phares autichiens, mais pas de soucis, en une page de kro tu vas forcément à l'essentiel.

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