D’après nos copains-copains de métal-archives, REFLESHED aurait initialement tapé dans un mix metalcore/death old-school. Attention, je dis bien ‘aurait’ parce que dès la première micro-seconde de ‘Collapse’ et dès que le premier seau de distorsion baveuse bien chaude vous asperge plein la gueule, cette notion est éparpillée façon puzzle. Pour faire simple, ces Teutons sont complètement inconnus au bataillon et le seul d’entre eux a avoir plus de deux lignes sur son CV est l’un de leurs guitaristes (Oliver Munz) qui a frayé dans le milieu des années 90 avec les désormais oubliés MANGLED TORSOS (deux albums sur MORBID RECORDS et bye-bye). Oui, c'est léger. Surtout que pour schématiser, REFLESHED se rajoute tout simplement à la longue liste des Swedish wanabees, liste qui décidément commence à devenir de plus en plus longue ces derniers temps…

Pourtant, il existe effectivement une (mini) concession au deathcore, ce chant criard pas forcément black-metal mais jappé, avec même une pointe de chant clair, pas très pertinente, sur « Rising Hope ». Plus quelques couinements (?!) limite grind « Nuclear Slaughter »... Mais leur tentative d'émancipation s’arrête en fait là, malgré des tempos alertes n'ayant pas non plus trop cette lourdeur typiquement suédoise du début des années 90. En fait, je suis prêt à parier toute ma collection d’images Panini que tout ce que l’on retiendra de ce premier album, c'est ce son de guitare et son accordage qui donne l’impression d’entendre le DISMEMBER de ‘Indecent & Obscene’ avec ses harmonies artificielles de partout…

Car bien qu’enregistré à Pforzheim en Allemagne, on a juste d’entrée l’impression d’être projeté à Stockholm en 1994. Le pire est que comme ces autres suédophiles que sont les Californiens de FATALIST, REFLESHED a une vivacité presque thrash par moments et donc une musique bien pêchue qui ne fait pas que taper dans l’arrière-boutique d’ENTOMBED. Elle réussit même à cacher sous ses trois couches de gras quelques plans plus traditionnels de death ‘grand public’ et à garder la ligne sur presque quarante minutes. Mais avares de grands discours (pas de paroles inclues, un simple livret quatre pages et un bref ‘merci à tous ceux qui nous ont soutenus’ en guise de remerciements) et nantis d'une pochette très crust dessinée par leur propre bassiste (UNE bassiste messieurs), il faut croire qu’ils n’ont pas voulu se prendre la tête. Et de toute façon, rien qu’avec ce choix de son aussi immédiatement reconnaissable, ils ne sont clairement pas là pour ça.

Un disque pour les fans de la pédale ‘Heavy Metal’ de la marque Boss !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 12/20 | Nb de lectures : 12100