Cinq ans depuis leur dernier album, "Stadium Arcadium". Un nouveau membre, des aliments bio, plus aucune drogue, étude de la théorie musicale et du piano pour Flea, voyage en Afrique, moustaches fournies... et quelques petites œillades à la "pop pour blaireaux" autrement appelé "Musique à Pétasse"  dans les milieux autorisés. En effet, jamais les Red Hot n'avaient écrit une merde comme "Dance, Dance, Dance"... heureusement il y a aussi "Monarchy of roses" et "Factory of faith" pour remonter le niveau. Ouf, on est sauvé !
"Le dernier Red Hot ? Il est vraiment pourri ! C'est l'album de la honte... ils devraient arrêter la musique".  Ah bon ? Hum... raison de plus d'aller voir ce qu'il a dans le ventre ce "I'm Whit You" ! Et là, ô la bonne surprise, l'album est cent fois meilleur que tout ce que la presse hype a pu raconter. Ne vous attendez pas cependant à un nouveau "Blood...", vous ne trouverez pas un nouveau "Suck My kiss" ici même si il y a largement de quoi s'amuser.
Pour faire simple, le son est au rendez-vous, le groove aussi et le nouveau guitariste semble parfaitement avoir compris ce qu'on attendait de lui : "Fais comme celui qui te précédait... ni plus, ni moins, mais fais le bien". Loin d'afficher la personnalité d'un Navarro ou d'un Slovak, Monsieur Josh Klinghoffer fait le boulot, joue beaucoup plus en son clair qu'en saturé et affiche une humilité stylistique qu'il faut saluer.
Musicalement, le groupe est toujours capable de faire tourner la baraque comme peu de combo savent le faire (il suffit d'écouter deux minutes l'incroyable duo Flea et Chad Smith). Kiedis est plutôt en forme vocalement et aussi incroyable que cela puisse paraître, son timbre semble s'être amélioré.
Cet album n'est pas un vivier de hits comme "Californication" mais le groupe semble s'être un peu détendu du gland. Il se permettent du piano, quelques interventions à la trompette et au djembé... bref ils semblent s'amuser comme ils ne l'avaient pas fait depuis bien, bien longtemps. IL y a quelques années, les RHCP étaient une bande de sales gosses... logique qu'ils deviennent des vieux emmerdeurs en continuant de faire suer le monde.

Le souci de cet album vient de sa longueur. Deux/trois morceaux sont de trop et font perdre à l'album sa cohésion. On sent aussi que les Chili Con Carne se cherchent un peu sur cet album. Il y a un côté "reconstruction" et "take a look into the past"... mais pas seulement... le groupe se plagie sans sembler faire attention à plusieurs moments. Les RHCP ont l'intelligence d'amener de nouveaux éléments tout en conservant ce qui faisait leur identité. Il en ressort de bons morceaux mais on est aussi obligé de se résigner en constatant que les Red Hot ont tiré leurs meilleures cartouches sur les albums précédents. L'inspiration en fait hélas les frais et se permet quelques grasses matinées qui ne profitent guère à certaines chansons. Au lieu d'avoir des morceaux intemporels, on se retrouve « juste » avec de bons morceaux.

Oscillant toujours entre la bonne humeur ensoleillé et la mélancolie nostalgique, les Red Hot sont donc, et quoi qu'on en dise, plutôt en forme avec ce "I'm Whit You". On trouve d'ailleurs plusieurs excellents titres comme le futur classique "Monarchy of roses", le surprenant "Ethiopia", le faussement inquiétant "Even you Brutus", le dansant "Look Around" et le sombre "Annie Wants a Baby". Bref, un album qui donne de plus en plus envie de l'écouter au fur et à mesure qu'on le met sur la platine... et ça fait du bien !
De nombreuses personnes vont certainement trouver que cet album est une vraie merde, mais je ne vais pas bouder mon plaisir en prêtant trop d'attention à leur soi-disant avis Hardcore. Faites-vous plaisir ou faites-vous du mal en allant écouter l'album mais laissez-lui une chance !


Rédigé par : Pamalach | 13.5/20 | Nb de lectures : 15496